De quoi ça parle ?
Dans un présent post-apocalyptique, une jeune fille obstinée se lance à la recherche de son petit frère, victime d’un enlèvement. A travers les champs calcinés, les forêts ténébreuses, les ruines de centres commerciaux et les villes abandonnées, elle devra lutter jour après jour aux côtés d’une communauté de survivants dans une île désolée où la nature a repris ses droits. Elle sera guidée dans sa quête par le livre d’instructions que sa mère lui a légué. Mais au fil des jours, elle comprendra qu’il est désormais impossible de vivre selon les règles d’autrefois : il lui faut en bâtir de nouvelles.
Chaque jeudi à 20h55 sur Arte dès le 4 novembre. Episodes vus : 3/6
ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?
Que se passerait-il si tous les adultes venaient à mourir d’une étrange épidémie ? Qu’adviendrait-il de notre civilisation, de notre culture, de notre langue ? C’est à ces questions que Niccolò Ammaniti, créateur de l'acclamée Il miracolo, a tenté de répondre dans Anna.
Cette mini-série en 6 épisodes venue tout droit d’Italie nous transporte dans un présent post-apocalyptique dans lequel seuls les enfants n’ayant pas encore atteint la puberté sont encore en vie. Passé cet âge fatidique, ils meurent, comme leurs parents avant eux, de la Fièvre Rouge, ou la Rouge, une maladie qui ne touche que les adultes et se traduit par des quintes de toux et des marques rouges sur le corps.
C’est dans ce monde qu’évolue la jeune Anna, une adolescente de 13 ans qui va traverser une Sicile désolée afin de retrouver son petit frère, enlevé par “les bleus”, un groupe d’enfants prêts à tout pour leur survie.
Si le synopsis n’est pas sans rappeler la pandémie actuelle,ce pitch fait encore plus froid dans le dos quand on sait que le roman dont Anna est adaptée (écrit par Niccolò Ammaniti en personne) a été publié en 2015, soit bien avant que le mot “Covid” soit sur toutes les lèvres.
Pour l’écriture, son auteur, qui a fait des études de biologie, s’est longuement documenté auprès de ses anciens collègues afin de nous offrir un récit au plus proche de ce qui pourrait se passer si une pandémie mondiale venait à se passer.
Et il n’y a pas à dire, Niccolò Ammaniti a visé dans le mille. Les dialogues et les situations, surtout dans la représentation des prémices de l’épidémie, font penser à ce qui s’est déroulé au début de l’année 2020. Mais loin d’être anxiogène, Anna nous transporte dans une Sicile désertée, où la nature a repris ses droits, et nous offre au passage une photographie léchée qui nous donne envie de voyager.
La série de Niccolò Ammaniti repose sur le talent d’actrice de Giulia Dragotto, qui tient ici son premier rôle. La jeune fille porte avec brio sur ses épaules aussi bien le personnage tout en complexité d’Anna, qui tente de maintenir l’héritage de sa défunte mère tout en essayant de vivre ses propres expériences, que la série dont elle est la protagoniste.
La seule faiblesse d’Anna réside dans son épisode d’ouverture qui peine à nous présenter les enjeux de la série… Le deuxième épisode parvient cependant à rectifier le tir et à nous convaincre qu’Anna, plus qu’une simple histoire sur une énième épidémie, est une ode à la complexité humaine.