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    Un Si Grand Soleil : "Une belle histoire se profile pour Laetitia" selon Shirley Bousquet
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Sur le tournage de la quotidienne, Shirley Bousquet nous dévoile la future intrigue amoureuse de Laetitia qui s'apprête à débuter, ainsi qu'une épreuve douloureuse concernant sa fille Camille.

    Fabien MALOT / FTV

    Après sa dernière déconvenue amoureuse avec Jonathan (Benjamin Garnier), Laetitia s'apprête à faire une nouvelle rencontre dans Un Si Grand Soleil : Serge Levars, avocat de profession, joué par Laurent Frattale...

    Shirley Bousquet : Exactement, un nouvel homme qui pourrait donner l'impression d'être l'énième enfoiré qui va passer dans ma vie - parce que j'en ai eu quelques uns quand même... Mais à priori, il a l'air tout mignon et amoureux !  Alors après, je n'ai pas la suite des événements, mais pour le moment, c'est une belle histoire qui se profile pour Laetitia. Il était temps ! 

    Il y a eu Hugues, puis Jonathan... à chaque fois, elle s'est faite avoir : ils s'intéressent plus à son métier de banquière qu'à la femme qu'elle est. Levars, au contraire, s'intéresse réellement à elle. Il est déjà dans la série depuis un petit moment, on le voit de temps en temps. Comme Laetitia, il n'a pas une image très sympathique jusqu'à présent. (rires) On va tous les deux montrer une nouvelle facette de nos personnalités, plus touchante et humaine j'espère.

    Dernièrement, on a pu avoir un plus grand aperçu de la relation entre Laetitia et sa fille Camille (Léonie Dahan-Lamort), qui l'incitait à refaire sa vie et à sortir plus, pour ne pas l'avoir constamment sur son dos. 

    Tout à fait. Mais comme dans toute contradiction avec les ados, je vais avoir un nouveau mec qui arrive dans ma vie mais ça ne va pas lui plaire ! (rires) C'est typique des ados chez les parents divorcés : quand on est seuls, ils nous le reprochent, mais quand on trouve un nouveau compagnon, c'est difficile à accepter pour eux... Ca va parler à pas mal de monde je pense.

    Camille espère-t-elle peut-être que ses deux parents finissent par se réconcilier un jour ?

    Sûrement, d'autant plus que mes rapports avec Manu (Moïse Santamaria) sont meilleurs aussi, suite à un événement tragique qui va me rapprocher de lui. Notre relation s'apaise, au point qu'on arrive même à faire un peu d'humour entre nous, ce qui est plutôt agréable...

    C'est vrai qu'au début, Laetitia était introduite comme l'ex-épouse qui lui met des bâtons dans les roues et l'empêche de voir sa fille...

    J'étais plutôt revancharde oui, on sentait qu'il y avait une histoire lourde entre eux; l'un l'avait digéré, mais pas l'autre. Et l'autre, c'était moi ! (rires) Donc je voulais lui faire payer des trucs. Je n'étais pas très sympathique. Et quand même, souvent, j'agissais en faveur de ma fille : je quittais un super boulot de tradeuse en Espagne pour un poste dans une petite agence à Lunel, tout ça pour le bonheur de ma fille.

    Après, je trouve un nouveau poste à Singapour, et encore une fois je vais refuser une super opportunité pour le bien de ma fille et pour que son père puisse la voir. Je suis "chiante", mais pas tant que ça au bout du compte ! C'est toujours aux femmes de laisser filer leurs ambitions professionnelles. C'est pour ça que j'apprécie d'autant plus cette évolution entre eux : ça va me faire du bien que le public commence à m'apprécier un peu ! (rires)

    Un Si Grand Soleil
    Un Si Grand Soleil
    Sortie : 2018-08-27 | 26 min
    Série : Un Si Grand Soleil
    Avec Melanie Maudran, Fabrice Deville, Marie-Gaëlle Cals
    Presse
    2,8
    Spectateurs
    1,7
    Voir sur france.tv

    J'ai reçu des messages assez incendiaires sur mon personnage, car on touchait au beau Manu, qui est quand même la figure masculine de la série sur laquelle les femmes craquent, et moi j'étais la vilaine qui débarque pour lui pourrir la vie. Mais là, les choses s'apaisent et ça va faire du bien à tout le monde. Et puis ça prouve qu'on peut avoir des conflits dans un divorce, mais que ça peut s'améliorer si on fait des efforts. Après, on n'est jamais à l'abri de nouveaux rebondissements bien sûr...

    En juin dernier, vous avez eu une intrigue plutôt légère avec Ludovic (Folco Marchi), qui devient escort... 

    J'ai adoré cette intrigue ! Enfin, moi j'ai juste profité de l'expérience que ce garçon m'a donnée. J'ai pris du bon temps, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps, et j'en ai juste parlé à mon amie Alix (Nadia Fossier), mais je ne suis pas responsable du nouveau métier de Ludo. (rires)

    J'ai trouvé l'idée géniale : enfin, ce sont des femmes qui prennent le pouvoir et qui ont le droit de s'offrir des hommes. On parle souvent de l'inverse, et j'ai trouvé ça malin de la part de la production de montrer que ce genre de rapport existe dans les deux sens. S'il y a des gentils garçons prévenants comme Ludo qui sont prêts à remplir un besoin, pourquoi pas ? D'autant plus qu'il le fait par choix, il n'est pas dans la précarité... C'est qu'il doit y trouver son compte quelque part. 

    Il y a un vrai tournant pour Laetitia : le fait que cette intrigue introduise de nouveaux personnages comme Alix, ma meilleure amie, permet de voir une nouvelle facette d'elle, plus sympathique et rieuse, et qui commence à s'ouvrir. Dans ce genre de série, on a vraiment la chance que nos personnages évoluent; personne ne peut être constamment dans la même lignée. Il faut des variations sinon les gens s'ennuient, et nous aussi d'ailleurs !

    Justement, que vous ont apporté ce personnage et la quotidienne depuis deux ans ? Vous évoquiez des retours de fans parfois très virulents.

    Je suis un peu habituée aux retours de fans un peu désagréables disons. (rires) J'ai toujours joué des personnages antipathiques, de Sous le soleil où je recevais des lettres affreuses à Caméra Café où j'étais un peu la figure d'autorité, et là je suis arrivée un peu comme une furie dans Un Si Grand Soleil... Donc je suis habituée, et quelque part c'est flatteur ! Mais jouer la sympathie de temps en temps juste pour prouver que je suis capable de faire autre chose, c'est agréable. 

    Dernièrement, avez-vous travaillé avec de nouveaux partenaires de jeu, avec qui vous n'aviez encore jamais tourné ?

    C'est vrai que quand je suis arrivée, j'avais deux partenaires, Manu et ma fille Camille, et je ne connaissais pas les autres acteurs de la série ! Je les croisais de temps en temps entre la gare et l'hôtel, mais je ne les côtoyais jamais. Et là, je découvre un nouveau monde avec plein de gens différents. C'est pour ça que je me suis régalée avec Folco, qui joue Ludo.

    Là, j'ai tourné des scènes avec Tonya Kinzinger (Janet) parce qu'il va se passer une intrigue vraiment bien d'ailleurs : ma fille va faire un choc toxique. C'est ce qui arrive quand on garde son tampon trop longtemps. Je trouve ça génial qu'on en parle, car ça existe et tout le monde ne pense pas à parler de ça, à prévenir les jeunes filles... C'est rare, mais ça ne veut pas dire que ça n'arrive jamais. Et ça peut être dramatique, ça peut aller très loin et mener à des amputations. 

    Je trouve que cette série est chouette pour ça, parce qu'il traitent toujours de faits de société, comme l'agression de cette fille devant laquelle personne ne bouge, et c'est une réalité. Je trouve que c'est une façon d'éveiller les consciences en légèreté. On ne vous impose rien, mais voilà ce qui se passe quand on ne réagit pas. Ca permet d'ouvrir les consciences. Là, le choc toxique, il y a encore un tabou, voire une ignorance de la part de certains parents qui ne sont même pas au courant !  On ne juge pas, on accuse pas, on présente juste une situation en montrant ce qui peut arriver, sans faire donneur de leçons.

    Quels sont vos autres projets en marge de la série ?

    J'avais fait un long-métrage en 2018, A Deux heures de Paris, que j'ai coécrit avec la réalisatrice Virginie Verrier et dans lequel je joue, et qui a été fait grâce au financement participatif. Ça a permi au film d'exister, avec un super casting : Fred Testot, Valérie Mairesse, Fanny Cottençon, Thierry Frémont... Il a eu une sortie intimiste en salles, mais on a eu la chance que ça soit vendu à Netflix. Il est sorti pendant le confinement et faisait partie des 10 films français les plus consultés sur la plateforme.

    Pour nous c'est un cadeau, car faire un film indépendant représente beaucoup d'énergie : on a mis sept ans à le faire, pour une petite sortie salles car on n'avait pas de grosse structure comme Gaumont et Pathé pour le distribuer, donc Netflix nous donne désormais la possibilité de lui donner une seconde vie. Après, on peut être pour ou contre les plateformes, mais actuellement avec les difficultés qu'on peut rencontrer au cinéma, c'est un cadeau. 

    Et puis, comme ça déjà été évoqué dans la presse par Bruno Solo, on travaille sur le projet d'un bel unitaire inédit pour les vingt ans de Caméra Café. On a lu un premier synopsis et on est tous d'accord pour participer et très impatients de le tourner. Ça fait plus de vingt ans d'ailleurs, puisque le premier épisode a été diffusé en 2001, quasiment le même jour que le 11 septembre. Ca a été un flop forcément, tout le monde était focalisé sur les événements... Heureusement, M6 nous a donné une deuxième chance, et la série a décollé ensuite. Mais c'est une date qu'on ne peut pas oublier !

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