Véritable phénomène lors de son lancement en novembre 2018, il a fallu plus de deux ans pour que la deuxième saison d’Hippocrate arrive sur nos antennes.
Et pour cette nouvelle salve d’épisodes, diffusée à partir de ce lundi 5 avril sur CANAL+, les urgences envahissent le service de médecine interne dans lequel se trouvent Hugo (Zacharie Chasseriaud), Alyson (Alice Belaïdi), Arben (Karim Leklou) et Chloé (Louise Bourgoin). Un changement de décors qui va permettre à la série d’aborder de nouveaux enjeux.
Il est vrai qu’avec une saison 1 aussi riche, il aurait pu être difficile pour Thomas Lilti, le créateur, de se renouveler. Et pourtant, en transportant l’intrigue de cette nouvelle saison dans les urgences, il a réussi à relever le défi.
Quand les urgences débarquent...
Grand fan de la série Urgences, l'ex-médecin devenu réalisateur s’en est inspiré pour écrire cette nouvelle salve d’épisodes, offrant ainsi à l’action un rythme beaucoup plus soutenu qu’en saison 1. Aux urgences, pas le temps de se reposer, tout s’enchaîne, les diagnostics doivent être rapides et les médecins efficaces.
Cette saison 2 propose également une évolution des personnages très intéressante. Alyson, discrète et peu confiante en saison 1 se découvre une réelle ambition aux urgences. Chloé, désormais handicapée, va devoir trouver un moyen de se reconstruire, tandis que Hugo, mis au placard à la suite d' une erreur, va se sentir à la marge du groupe. Enfin Arben, médecin très apprécié dans le premier opus, va jongler avec la légalité.
Les deux nouveaux arrivants, Igor Jurozak et Olivier Brun, apportent également un souffle nouveau. Pour la première fois, nos quatre internes vont devoir répondre aux ordres d’un chef de service charismatique, campé par l’acteur belge Bouli Lanners, qui gère les urgences d’une main de fer, avec les moyens du bord. Quant au personnage d’Igor Jurozak, incarné par Théo Navarro-Mussy, il apporte une dimension sociale à la série en parlant du mal-être des internes.
Denis Manin / 31 Juin Films / Canal+
Une saison toujours aussi actuelle
La dimension sociale qui est très importante aux yeux de Thomas Lilti, ancien médecin qui a quitté le métier pour travailler dans le cinéma. C’est d’ailleurs ce qui rend Hippocrate, et tous les films du réalisateur, uniques.
Dans ce service, il n’y a pas assez de moyens. Les médecins et infirmier.e.s doivent faire avec ce qu’ils ont. Ils font des heures sup’, ne sont pas payés à la hauteur de leur travail, effectuent des gardes de plus de 24h sans aucun moment pour dormir.... Et les jeunes internes sont les premiers à pâtir de cette situation vouée à l’échec.
Presque prémonitoire, cette saison dans les urgences nous rappelle indéniablement les reportages que nous avons pu voir à la télévision au plus fort du covid, quand les médecins devaient soigner une maladie encore peu connue sans aucun matériel pour se protéger. Ou encore, quand ils ont dû faire face à l’arrivée massive de patients sans avoir l’infrastructure pour les accueillir.
Denis Manin / 31 Juin Films / Canal+
Même si la saison 2 d'Hippocrate n’aborde la pandémie que dans ses dernières minutes, il est impossible de ne pas la regarder en pensant à ce qui nous arrive aujourd’hui. A travers cette saison, nous voyons les prémices d’un naufrage annoncé. Le manque de moyens, de lits et de matériels ont toujours été des problématiques rencontrées dans les hôpitaux. L’ex-médecin n’a fait que mettre un coup de projecteur dessus.
En somme, Thomas Lilti nous propose encore une fois une saison importante, qui n’a pas peur de montrer la réalité dans les hôpitaux, nous livrant ainsi une série sociale toujours aussi prenante et puissante.
Retrouvez la saison 2 d'Hippocrate dès le lundi 5 avril à 21h05 sur CANAL+.
