Bob Odenkirk en action man ! Remarqué pour son travail sur la série Better Call Saul, l'acteur de 58 ans fait ses premiers pas dans un film d'action avec Nobody. Un territoire jusqu'ici inconnu pour le comédien qui désirait justement sortir de sa zone de confort : lui qui était beau-parleur dans le spin-off de Breaking Bad fait désormais parler les poings... et la poudre.
Mis en scène par Ilya Naishuller - à qui l'on doit le survolté Hardcore Henry - le long-métrage est écrit par Derek Kolstad (John Wick) et produit par David Leitch (Deadpool 2, Atomic Blonde...). Une équipe spécialisée en action pour ce film qui suit Hutch Mansell (Odenkirk), un père de famille sans histoire mais qui accumule un tas de frustrations. Alors que des cambrioleurs rentrent chez lui, Hutch va se défendre et faire preuve d'une grande violence. Un incident qui va faire resurgir les secrets de son passé...
Dans la lignée de Keanu "John Wick" Reeves, Bob "Hutch Mansell" Odenkirk risque bien de se faire un nom chez les amateurs d'action qui fait mal. Le réalisateur russe Ilya Naishuller* nous présente ce anti-héros accro à la violence, "sorte de James Bond, mis de force à la retraite à l'âge de 30 ans, qui doit reprendre une vie normale". Fallait pas l'énerver...
AlloCiné : Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Ilya Naishuller : Mon agent m’a envoyé le script de Derek Kolstad et j’ai tout de suite été intrigué par cette épopée écrite par celui qui a créé la série des John Wick. C’est un spécialiste des films d’action et ça tombe bien, puisque je m’y connais dans ce domaine ! A la lecture du scénario, j’ai tout de suite compris ce qu'était le thème central de ce long métrage bourré d’adrénaline. J’en ai parlé avec Derek et Universal et ils ont accroché à mon idée de ce qu’était le véritable sujet du film, à savoir l’addiction à la violence.
Redevenir un "nobody" après avoir été un tueur
Pouvez-vous nous présenter Hutch, le personnage principal incarné par Bob Odenkirk ?
Hutch Mansell, le personnage principal, est un maniaque de la violence. C’est Bob Odenkirk qui m’a approuvé en tant que réalisateur car il avait déjà été engagé. Hutch est quelqu’un qui enchaîne les mauvais choix et ceux-ci vont le conduire sur la voie de la violence, il ne peut y échapper. C’est une sorte de James Bond, mis de force à la retraite à l'âge de 30 ans, qui doit reprendre une vie "normale". C’est bien sûr impossible quand vous avez vécu une vie pleine de violence comme cela. Comment redevenir "normal" après avoir passé votre vie à tuer des gens ? Comment redevenir un "nobody" ?
Votre précédent film, Hardcore Henry, était très violent, ce sera le cas de Nobody ?
C’est un film sans compromis ! Mais ce n’est pas de l’action-torture porn ! Je n’aime pas être ultra violent. Je veux juste montrer la violence comme elle est, sans la rendre “glamour”. Donc, oui, il y a beaucoup de sang, mais j’évite de dégoûter et d’en rajouter gratuitement comme un voyeur malsain. Je veux que les gens se divertissent mais qu’en même temps ils pensent à l’impact que peut avoir le film qu’ils ont regardé. Dans ce cas, l’impact de la violence dans notre société. Pour moi c’était essentiel de faire un film qui dit des choses, ou en tout cas, qui force le public à se poser des questions. Nobody me semble être un film qui combine intelligence et divertissement. C’est rare de nos jours, surtout dans les gros films de studios. Je félicite Universal d’y avoir cru autant que moi.
Parlez-nous un peu plus de votre casting?
J’ai vraiment pris plaisir à assembler un casting d’acteurs venant de divers horizons. Cela m’a fait du bien d’avoir plusieurs acteurs comparé à Hardcore Henry dans lequel il n’y avait que trois rôles principaux. Au casting de Nobody vous avez également Connie Nielsen, Christopher Lloyd - comme vous ne l’avez jamais vu - RZA et l’acteur russe Aleksey Serebryakov qui incarne le méchant ! La plupart d’entre eux apparaissent danscette bande-annonce qui révèle à la fois certaines choses mais qui cache l’essentiel de l’intrigue. Je pense que ce que vous verrez jusqu’à la sortie du film vous mettra en haleine sans pour autant le survendre. Pour moi, une bonne bande-annonce doit donner envie mais ne doit pas tout montrer pour ne pas tuer le film.
Quelle a été la plus grosse difficulté sur le tournage ?
Réaliser un film n’est jamais simple. Il y a toujours une tonne de défis à relever mais ici, la plus grosse difficulté a été le froid. En effet, nous avons tourné en hiver au Canada dans la ville de Winnipeg, où est né le personnage de Winnie L’Ourson. En février le thermomètre descend jusqu’à -15 degrés ! Ce n’est pas évident de rester concentré et de demander à ses acteurs de refaire la même scène plusieurs fois. Mais au final, tout le monde a su combattre le froid. Cela donne d’ailleurs une certaine ambiance à l’écran. Vous verrez...
Nobody sort dans nos salles le 2 juin prochain.
* Propos recueillis par Emmanuel Itier