Le personnage principal de Split souffre de troubles dissociatifs de l'identité. Une maladie qui provoque chez lui un décuplement de personnalités. 23 pour être exact. A l'écran, 9 d'entre elles nous sont présentées, toutes bien différentes les unes des autres, tant dans le comportement que dans le langage. Pour incarner un tel personnage, il fallait un comédien qui avait les épaules. Et le choix de la production s'est porté sur James McAvoy.
A l'origine, le rôle avait été confié à Joaquin Phoenix qui devait retrouver le réalisateur M. Night Shyamalan pour une troisième collaboration après Signes et Le Village. Faute de trouver un arrangement sur les termes du contrat, le comédien a finalement cédé sa place à James McAvoy, fraîchement débarqué du tournage de X-Men : Apocalypse et immédiatement emballé par le script : "J’ai lu les 10 premières pages et je me suis dit : ouah, c’est quoi, ce truc ? J’ai lu les 10 pages suivantes et j’ai pensé : mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? J’avais l’impression d’être perpétuellement confronté à quelque chose de nouveau, d’inconnu".
Afin de mieux se glisser dans la peau de chacune des personnalités de Kevin Wendell Crumb, l'acteur et le metteur en scène ont travaillé d'arrache-pied sur la définition des différentes identités. "James est écossais, mais il a joué la majorité de ses rôles avec un accent américain ou anglais", s'est expliqué M. Night Shyamalan pendant la promotion du film. "Je fouillais dans son répertoire d’accents et je lui suggérais une idée : Et si Hedwig avait un cheveu sur la langue ? Et James s’en emparait avec brio". Il fallait également éviter certains écueils : "Pour interpréter un enfant, la plupart des acteurs jouent un adulte attardé", a remarqué le réalisateur. "Hedwig est très intelligent, et il se trouve qu’il a 9 ans. Je disais à James : "Tu ne joues pas un adulte idiot, ce n’est pas ce qu’on vise. Utilise tes yeux, tu es très intelligent, mais tu n’as que 9 ans. Ce geste que tu utilises, tu ne sais pas ce qu’il signifie"."
Pour James McAvoy, la tâche ne semblait pas si complexe : "Ce film n'était pas différent des autres pour moi" a-t-il confié à notre micro. "Il s'agit de créer un personnage et de l'interpréter. Il a seulement fallu faire ça 9 fois pour ce rôle." Son expérience théâtrale lui a également permis d'avoir une approche plus consciente de ces personnalités et de ne jamais les mélanger sur le tournage. Libre d'improviser dans sa gestuelle, le comédien a ainsi pu exploiter pleinement ses idées, ce qui n'a pas manqué d'impressionner M. Night Shyamalan : "Il faisait des propositions de jeu totalement originales. Nous sommes entrés dans une dynamique formidable où ce que je considère sacré n’a pas été altéré mais intensifié".
Un investissement payant puisque la performance de James McAvoy a recueilli les louages de la presse et du public qui n'oublieront pas de sitôt cette leçon de jeu.