Mark Hamill, le célèbre interprète de Luke Sywalker, est connu pour ne pas garder sa langue dans sa poche ! Au cours de la production de la nouvelle trilogie Star Wars, l'acteur n'a jamais caché son amertume concernant le sort réservé à son personnage. Même s'il est heureux d'avoir pu prendre part à cette aventure qui a mis un terme à la légende de la famille Skywalker, Hamill garde quand même en travers de la gorge certaines décisions des différents scénaristes et réalisateurs ayant pris la relève de George Lucas.
Quant aux fans de la saga intergalactique, ils ne se sont pas fait prier pour critiquer de manière virulente la direction prise par Les Derniers Jedi. Si Le Réveil de la Force avait déjà laissé un goût amer, ce second volet de la nouvelle trilogie, réalisé par Rian Johnson, a mis le feu aux poudres. Pour Mark Hamill, les Jedi n'abandonnent jamais. C'est ce qu'il a répété au cinéaste pour exprimer son désaccord.
"Je veux dire que, même si Luke avait un problème, il aurait peut-être pris une année pour se donner une chance et se retrouver. Mais s'il faisait une erreur, il essaierait et tenterait de la réparer. Donc, sur ce fait précis nous avions une approche fondamentalement différente, mais cette histoire ne m'appartient plus. C'est celle de quelqu'un d'autre, et Rian avait besoin que je sois dans un certain état d'esprit pour que la fin fonctionne", confiait le comédien lors de la promotion du film en décembre 2017.
Pour l'acteur, son Luke Skywalker n'aurait jamais pu devenir ce vieil ermite reclus sur son île. "Maintenant, c'est la nouvelle génération de Star Wars, j'ai presque dû envisager Luke comme un nouveau personnage. Peut être que c'est Jake Skywalker. Ce n'est pas mon Luke Skywalker, mais j'ai du faire ce que Rian voulait parce que cela sert l'histoire. Écoutez je ne l'ai pas encore totalement accepté, mais ce n'est qu'un film. J'espère que les gens l'aiment. J'espère qu'ils ne seront pas mécontents, et j'en suis venu à croire que Rian était exactement l'homme dont ils avaient besoin pour ce job", nuançait-il durant les interviews promo du long-métrage et sur Twitter.
Très actif sur ce réseau social, Mark Hamill n'hésite pas à y partager ses points de vues, souvent très tranchés. Toutefois, il sait parfois mettre de l'eau de son vin. L'acteur s'est excusé quelques jours plus tard d'avoir été trop virulent à propos des Derniers Jedi. "Je regrette d'avoir exprimé mes doutes et mes incertitudes en public. Les différends artistiques sont de tous les projets mais restent habituellement privés. Tout ce que je voulais, c'était faire un bon film. Et j'ai eu bien plus que ça. Rian Johnson en a fait un génial !", déclarait-il le 26 décembre 2017 sur son compte Twitter.
Comment a-t-on pu passer de ce personnage optimiste et positif à ce vieillard cynique et suicidaire qui veut qu'on dégage de son île ?
Cependant, de nombreux fans ont vivement critiqué ce changement total de personnalité chez Luke Skywalker. Beaucoup d'entre eux espéraient un grand retour du héros mythique de la première trilogie, combattant au sabre laser avec virtuosité et panache. Au lieu de ça, Luke était devenu un vieux barbu grincheux se cachant loin de tout. "Il y a un tel changement entre Le Retour du Jedi et Les Derniers Jedi, j'ai vraiment eu besoin de temps pour m'y faire. Comment a-t-on pu passer de ce personnage optimiste et positif à ce vieillard cynique et suicidaire qui veut qu'on dégage de son île ?", s'interrogeait Mark Hamill en juin 2018 lors d'un entretien avec IGN.
L'acteur regrettait aussi que son personnage n'ait pas eu la possibilité de pleurer Han Solo, tué par Kylo Ren dans Le Réveil de la Force. Avec le ton acerbe qu'on lui connaît, il déplorait le fait que Rian Johnson ait pris le temps de lui faire traire un Alien, mais pas de rendre un dernier hommage à son ami : "Il y avait le temps de monter la scène où je traie un gros alien mais pour ce qui est de montrer des émotions humaines ? Non, y a pas le temps pour ça. Mais encore une fois, ça ne dépend pas de moi."
Toutefois, le comédien a reconnu que ces changements radicaux ont eu un effet bénéfique et l'ont fait sortir de sa zone de confort. "Même si une part de moi a dit à Rian qu'un Jedi n'abandonnait jamais. Ma vision du personnage est telle que même si je choisissais quelqu'un en pensant qu'il est le Nouvel Espoir et qu'il devenait le nouveau Hitler, bien sûr que je le vivrais mal. Mais jamais je ne m'exilerais sur une île et tournerais le dos à la Force. C'est tragique. Je ne suis pas un acteur de la méthode, mais une de ces techniques consiste à prendre des éléments de son propre parcours pour créer un pont vers les événements fictionnels d'un scénario.
La seule chose à laquelle je pouvais penser, considérant le script qu'on m'avait donné à lire, était que je faisais partie de la génération Beatles. Quand j'étais adolescent, je pensais à des choses comme "All you need is love", la paix et l'amour... Qu'au moment où nous aurions le pouvoir, il n'y aurait plus de guerres, plus de discrimination raciales et que l'herbe serait légale. Quand on y réfléchit, ma génération est un échec. Le monde est sans conteste pire que ce qu'il était à l'époque", analyse l'ancien Maître Jedi.
En mars 2019, Mark Hamill s'est de nouveau exprimé à ce sujet chez The Playlist, tempérant un peu son propos : "Une fois, j’ai décrit les fans comme des gens passionnés, catégoriques et je me suis rendu compte que je me décrivais moi-même. Je ne m’attire aucun problème car je ne contrôle pas l’histoire. Je suis une sorte de musicien. Je lis une partition et j’essaie de la jouer au maximum de mes capacités. Ça ne veut pas pour autant dire que j’aime le ton, mais l’aimer n’est pas mon job."
J’ai pensé, Luke ne va jamais revoir son meilleur ami. J’ai dit que c’était une terrible erreur que ces trois personnes ne soient jamais réunies
Le comédien a quand même terminé en expliquant qu'il aurait aimé voir le trio original réuni à l'écran, Luke, Leïa et Han Solo : "J’ai pensé, Luke ne va jamais revoir son meilleur ami. J’ai dit que c’était une terrible erreur que ces trois personnes ne soient jamais réunies. Je suppose que j’avais tort puisque personne ne semblait s’en soucier ! Et après, il allait me tuer. Donc j’ai pensé : "ok, vous pouvez repousser ma mort au dernier chapitre" Est-ce-que j’ai eu une seule de ces choses ? Parce que, d’aussi loin que cela me concerne, la fin du VII est vraiment l’ouverture du VIII. Je n’ai eu qu’un film ! Ils m’ont raconté des craques", déplore Mark Hamill.
Au regard du dernier épisode, L'Ascension de Skywalker, on comprend que Disney, en relançant la franchise, n'avait pas vraiment l'air de se soucier d'une cohérence globale, ni d'une réelle vision d'ensemble. Très amer, Hamill avait révélé au Point que la firme aux grandes oreilles l'avait obligé à suivre un entraînement drastique pour reprendre son rôle de Luke Skywalker, laissant supposer qu'il prendrait part au combat d'une manière ou d'une autre. Si le studio pensait partir dans cette direction au départ, force est de constater que cela n'a finalement jamais été le cas :
"J'étais en colère ! J'ai dû m'entraîner, un euphémisme pour torture. Tout ça pour quoi ? Pour deux secondes à l'écran, juste le temps d'enlever une capuche ! Je me suis privé de sucre, de pain, de fun. En gros tout ce qui est bon, je n'avais pas le droit de le manger. J'ai perdu 24 kilos. Ma femme était ravie, non seulement j'étais en meilleure forme, mais en plus j'étais moins à la maison. J'ai été choqué par le script, je ne me voyais nulle part dedans. Franchement, j'aurais pu garder la taille de Marlon Brando dans Apocalypse Now et ne pas m'infliger ces séances à la salle de sport", s'emportait l'acteur, non sans amertume.
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