De quoi ça parle ?
Un homme accoste malencontreusement sur une île au large de la côte britannique dont les habitants semblent garder de mystérieux secrets. Alors qu’il découvre leurs étranges coutumes, il va être confronté aux démons de son passé…
Crée par Dennis Kelly et Felix Barrett. Disponible en US + 24 sur OCS. 5 épisodes vus sur 6.
A quoi ça ressemble ?
ça vaut le détour ?
On avait quitté Jude Law en étât de grâce dans The Young Pope puis sa suite The New Pope, deux brillantes séries dans lesquelles il avait pu faire preuve d'audace, d''espièglerie et de grandeur, et on le retrouve aujourd'hui dans un univers bien différent, quoique quasi-religieux, dans The Third Day. Cette mini-série britannique en 6 épisodes ne lui donne malheureusement pas l'occasion de briller aussi fort, bien que sa prestation intense, et celle de la comédienne Naomie Harris (Moonlight) dans les trois derniers épisodes, soient le point fort de ce thriller confus, lent et peu inspiré. Construite de façon étonnante -la première partie se déroule en été, la deuxième en hiver, sur la même île mais à travers deux points de vue différents- elle lance beaucoup de promesses comme des bouteilles à la mer qui n'arrivent jamais à destination. De l'excitation toute relative des débuts ne reste plus grand chose passé les deux premiers épisodes.
On pourrait comparer The Third Day à une version premium -on parle tout de même de HBO- de ces séries à mystères qui ont eu leur heure de gloire sur les grands networks américains au milieu des années 2000 et au-delà après le succès de Lost. L'île de cette série est très différente de celle de Jack, Locke et les autres. La nature n'y est pas inhospitalière, le décor n'est pas paradisiaque, il ne s'y déroule pas des phénomènes inexpliquées. A vrai dire, il ne s'y passe pas grand chose si ce n'est qu'elle est habitée par des hommes et des femmes peu accueillants, qui semblent appartenir à une secte et se livrer à des rites inquiétants et mystérieux. On est loin du récent Midsommar, de la cultissime série Le Prisonnier et surtout de son inspiration la plus évidente, le thriller de 1974 The Wicker Man, où des disparitions d'enfants sur une île de la Manche finissaient par alerter la police. On frôle parfois le grotesque, sans jamais vraiment y tomber.
En dehors de fulgurances flippantes, mais rares et un peu gratuites, The Third Day parvient difficilement à faire frissonner, pas plus qu'à fasciner. Elle filme la douleur de son héros avec beaucoup de justesse, elle offre des plans magnifiques des paysages côtiers, qu'ils soient ensoleillés ou brumeux, mais elle rejoint une longue liste de séries récentes traitant du deuil avec plus d'étrangeté mais beaucoup moins de profondeur.