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    The New Pope : la série Canal+ est-elle à la hauteur de The Young Pope ?

    Trois ans après "The Young Pope", Paolo Sorrentino revient avec sa suite, "The New Pope", absolument superbe et bouleversante, qui fait d'ores et déjà partie des immanquables de 2020...

    De quoi ça parle ?

    Pie XIII est dans le coma. Après un premier conclave tumultueux, Sir John Brannox, un aristocrate anglais modéré, charmant et sophistiqué, est placé sur le trôle papal. Ce nouveau pape parfait dissimule en fait des secrets et fait preuve d'une certaine fragilité...

    Tous les lundis soirs sur Canal+ à partir du 13 Janvier et sur MYCANAL. 9 épisodes vus sur 9. 

    C'est avec qui ?

    Jude Law est de retour dans cette nouvelle saison, bien qu'il faille attendre les quatre derniers épisodes pour le voir de manière plus conséquente... et flamboyante. La star de The New Pope, c'est John Malkovich, rare à la télévision, impeccable dans la peau de Sir John Brannox. Cécile de France alias la directrice de la communication Sofia Dubois gagne en importance et en temps d'écran, son personnage se complexifiant intelligemment; tandis que Ludivine Sagnier reste une figure féminine importante de l'histoire, en proie à de nouveaux tourments qui vont l'emmener très loin dans la déchéance. Silvio Orlando, alias Cardinal Voiello, continue d'en imposer dans un rôle savoureux, aussi effrayant qu'amusant. 

    ça vaut le coup d'oeil ?

    Le miracle a eu lieu... une deuxième fois ! Trois ans après la diffusion de The Young Pope, qui avait détonné dans le paysage audiovisuel grâce à sa photographie somptueuse et la mise en scène très inspirée de Paolo Sorrentino, la série rock'n'roll co-produite par Canal+, HBO et Sky, est de retour, avec un peu de moins de Jude Law, certes, mais un pouvoir de fascination intact et une capacité renouvelée à rendre un milieu feutré et mystérieux accessible aux moins spirituels d'entre nous. Parce qu'il aime ne rien faire comme tout le monde, le scénariste et réalisateur italien se paie le luxe d'une nouvelle saison avec un nouveau titre, un nouveau pape et toujours autant de grandes et belles choses à raconter sur le sens de la vie, les errances de la foi, les noirceurs et les paradoxes de l'âme humaine, à travers des dialogues toujours très inspirés, qu'ils soient profonds ou decalés.

    On est littéralement suspendu aux lèvres de John Malkovich, qui campe avec un ravissement contagieux un aristocrate décadent propulsé pape presque malgré lui. Une merveille de tous les instants, qu'il soit face à une Cécile de France qui tient là l'un de ses rôles les plus forts, et avec laquelle la complicité est éclatante, ou face aux fidèles en se lançant dans des discours bouleversants de beauté et de fragilité. Car Jean-Paul III n'a rien à voir avec son précédesseur : le jeune, sexy, mélancolique et réactionnaire Lenny laisse place à un homme plus âgé, doux et attendrissant, sage, qui cache lui aussi des blessures qui le rendent, dès son épisode d'introduction, extrêmement attachant. Il incarne comme il aime le proclamer "une voie du milieu", loin de tous les extrêmes qui bouleversent le monde et que Sorrentino ne manque pas d'explorer, tel que le terrorisme, thème qui prend de l'importance au fur et à mesure des épisodes jusqu'à devenir central. Le féminisme est également au coeur des préoccupations, que ce soit de l'importance donnée aux personnages féminins jusque là secondaires à la grève des nonnes du Vatican. Et si l'Eglise était l'institution la plus sexiste en ce bas monde ?

    Bien entendu, la réussite de The New Pope tient aussi à ses décors somptueux, ses décors sublimes, ses reconstitutions impressionnantes, ses plans bluffants tels des peintures vivantes et son excentricité à toutes épreuves, éclatante dès son générique, qui évolue à chaque épisode, autre luxe que seul Sorrentino pouvait s'offrir. Sur le morceau résolument pop-éléctro de Soffi Tukker "Good Time Girl", des nonnes dansent lascivement et légèrement vêtues dans leur dortoir autour d'une croix fluorescente géante. Un clip sulfureux que Madonna n'aurait pas renié ! Plus tard, il revisite le générique de The Young Pope avec un Jude Law en slip de bain blanc immaculé qui traverse une plage azuréenne entouré de nayades en adoration. A cela s'ajoutent les apparitions, pour une scène chacun, de Marilyn Manson et Sharon Stone dans leurs propres rôles, avec des dialogues méta savoureux, ou encore un conclave façon Koh-Lanta d'une grande drôlerie. La musique, bien entendu, est au premier plan, qu'elle soit pop ou classique, variétoche ou pointue, sublimant les nombreux moments de grâce qui traversent l'immanquable The New Pope. 

    Pour d'autres conseils ciné-séries, découvrez notre podcast "Y'a quoi d'bien ?" :

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