Diffusé sur C8 ce lundi 8 juin, Baby Driver est sorti dans nos salles il y a tout juste trois ans. Le retour d'Edgar Wright au cinéma se fait donc attendre depuis tout ce temps, et il va encore falloir patienter un tout petit peu. Mais son nouveau bébé a un titre, Last Night in Soho, un synopsis, et quelques petites infos ont déjà été dévoilées.
ÇA PARLE DE QUOI ?
Une jeune fille (Thomasin McKenzie), passionnée par la mode, parvient mystérieusement à voyager dans les années 1960 où elle rencontre son idole, une éblouissante chanteuse en devenir (Anya Taylor-Joy). Mais le Londres des années 1960 n'est pas ce qu'il paraît, et le temps semble se désagréger avec d'obscures conséquences.
ÇA SORT QUAND ?
Initialement attendu à la rentrée, le long métrage a été repoussé à cause de la pandémie de coronavirus qui a chamboulé les plannings, et sortira le 23 avril 2021 aux États-Unis. Sa date française n'est en revanche pas encore connue.
C'EST AVEC QUI ?
Révélée au grand public par Split de M. Night Shyamalan (qu'elle a retrouvé pour les besoins de Glass), après un passage remarqué dans The Witch, Anya Taylor-Joy reste dans le registre fantastique à tendance horrifique avec ce long métrage signé Edgar Wright, qui devrait être précédé, si tout va bien, par Les Nouveaux Mutants dans lequel elle incarne Illyana 'Magik' Rasputin. Attendue à ses côtés dans le rôle principal, la néo-zélandaise Thomasin McKenzie est moins coutumière des ambiances surnaturelles (malgré un petit rôle dans le dernier volet du Hobbit), elle qui s'est illustrée dans Leave No Trace, The King ou encore Jojo Rabbit.
Star du petit écran grâce à The Crown et, surtout, Doctor Who, Matt Smith a moins été en réussite sur le grand : il y a bien eu la première réalisation de Ryan Gosling, Lost River, mais bon nombre de ses films ne sont pas passés par nos salles (Orgueil et préjugés et zombies, Patient zéro…), tandis que sa participation à Terminator Genisys relève davantage du caméo, alors qu'il était au cœur des premières photos promotionnelles. Avec Morbius (vampire ennemi de Spider-Man à qui Jared Leto prête ses traits) et Last Night in Soho, 2021 lui donnera l'occasion d'inverser la tendance. Dans le cas du second, ce sera avec un réalisateur qui sait offrir de belles partitions à ses acteurs, et face à deux pointures de la scène britannique : Diana Rigg, passée par Chapeau melon et bottes de cuir, Game of Thrones ou la saga James Bond ; et Terence Stamp, Général Zod des Superman avec Christopher Reeve vu également dans Star Wars - Episode 1, L'Anglais de Steven Soderbergh ou Miss Peregrine de Tim Burton.
Notons enfin la présence au casting de James et Oliver Phelps, connus pour avoir été les jumeaux Fred et George Weasley dans les huit volets d'Harry Potter au cinéma.
QUE SAIT-ON DE PLUS ?
Pas grand-chose finalement, car ce sixième long métrage réalisé par Edgar Wright est entouré d'un mystère que l'on espérait percer, sinon à la rentrée, pendant le Festival de Cannes 2020, où les rumeurs l'envoyaient régulièrement. Il est vrai que le film aurait fait une belle Séance de Minuit, mais il va falloir patienter un peu plus avant de le découvrir, surtout qu'il n'y a pour l'instant pas eu de bande-annonce ou teaser, et que les photos se limitent à une affiche, un cliché de Thomasin McKenzie, et un autre d'Anya Taylor-Joy et Matt Smith posté par le réalisateur lui-même au moment d'annoncer la nouvelle date de sortie.
Avec son histoire de voyage dans le temps, Last Night in Soho peut, si l'on se fie au synopsis, faire penser à une version horrifique de Retour vers le futur où les paradoxes ont des conséquences bien plus terribles et terrifiantes que chez Robert Zemeckis. Surtout si l'on se fie aux propos d'Anya Taylor-Joy, qui parlait d'un film "dérangeant" en le comparant à "un trip d'acide", dans le podcast "Happy, Sad, Confused" de MTV en février dernier : "Lorsque j'en revois des morceaux (...) je suis perturbée", explique la comédienne. "C'est très claustrophobique. Les couleurs sont très intenses. C'est un trip d'acide très bien dirigé. Je pense que les gens vont aimer. Vous n'allez assurément pas vous ennuyer (...) [Edgar] est fort en chorégraphie, tout se passe en rythme. Pas autant que dans Baby Driver, où les poursuites en voiture sont calées sur les temps de la musique, mais je battais la mesure dans ma tête."
Après la comédie de zombies Shaun of the Dead, et la fausse bande-annonce destinée au double-programme Grindhouse de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ("Don't", qui tournait en dérision toutes les décisions idiotes des personnages de ces films), Edgar Wright devrait ici aborder l'horreur de façon plus sérieuse. Et personnelle : "J'ai en commun avec le personnage principal d'être nostalgique d'une époque que je n'ai pas vécue", déclarait-il à Empire en octobre dernier. "Vous pensez au Londres des années 60, et à ce à quoi cela ressemblait. Imaginez que vous y retourniez en sachant tout ce que vous savez aujourd'hui. Je pars du postulat où un personnage va voyager dans le temps de façon abstraite. Et découvrir que la réalité de la décennie en question ne correspond pas à ce qu'elle imaginait. Il y a un côté 'Fais attention à ce que tu désires'."
Pour le moment, le metteur en scène n'en a pas dit plus sur son très attendu prochain opus, co-écrit avec une scénariste en vogue : Krysty Wilson-Cairns, nommée à l'Oscar du Meilleur Scénario Original pour 1917 (son baptême du feu au cinéma), et qui devrait ensuite épauler Taika Waititi sur son Star Wars. La Britannique a donc fait équipe avec Edgar Wright le temps d'un film inspiré par deux références du genre : Repulsion de Roman Polanski, et Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg. Deux longs métrages où il est très fortement question de paranoïa, ce qui peut nous donner une idée de l'ambiance de Last Night in Soho. En attendant, le mystère qui l'entoure devrait être propice à diverses théories, et on peut notamment imaginer que Matt Smith et Terence Stamp incarnent le même personnage à des âges différents, tout comme Anya Taylor-Joy et Diana Rigg. Affaire à suivre…