Dans une enquête publiée par Médiapart le dimanche 3 novembre, la journaliste Marine Turchi recueille le témoinage glaçant de l'actrice Adèle Haenel qui accuse Christophe Ruggia, réalisateur de son premier film, d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel". La comédienne était alors âgée de 12 à 15 ans. Après l'ouverture d'une enquête préliminaire, ce mercredi 6 novembre, par le parquet de Paris, l'avocat de l'accusé, Maître Jean-Pierre Versini, s'est exprimé sur franceinfo :
Ce dont il demande qu'elle l'excuse c'est la conséquence psychologique de l'emprise qu'elle dit avoir subie de lui. C'était parfaitement involontaire (...). Si elle en a souffert ou si elle en souffre aujourd'hui, c'est de ça qu'il lui demande pardon, mais pas du tout d'actes d'agressions qu'il nie complètement.
Concernant l'enquête qui vient d'être ouverte, l'avocat explique que "cela met à nouveau le train sur son rail". "Forcément, c'est mieux que cette espèce de catastrophe qui lui est tombée sur la tête. Les commentaires du milieu qui est le sien ont été sans ambiguïté. Il est noir, il est calciné. Il a été radié sans même avoir été entendu, défend Maître Jean-Pierre Versini. Le principe de la présomption d'innocence est un principe fondamental de notre droit. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'en a pas bénéficié."
Interrogé sur le travail de Médiapart, l'avocat parle d'un "tribunal inquisitorial", déplorant que la journaliste Marine Turchi ait envoyé un questionnaire "24 heures avant la publication" de l'enquête. Or, comme le précise l'article de Médiapart, le réalisateur a bien été contacté dix jours avant la mise en ligne de l'enquête. La journaliste déclare que si la demande d'entretien avait été acceptée, la publication aurait pu être repoussée. Invité sur le plateau du média en ligne le mercredi 6 novembre pour venir s'exprimer, Christophe Ruggia n'a pas donné de réponse.