Patrick Nebout et Nathan Leserman, vos personnages dans Plus Belle la Vie, n'ont pas eu beaucoup d'intrigues en commun jusqu'à présent, c'est exact ?
Jérôme Bertin : C'est vrai ! Je t'ai pas encore interrogé, je t'ai pas encore fait de fouille au corps...
Thibault Vaneck : On avait pas eu un truc une fois dans ton bureau, où je voulais savoir ce qui était arrivé à je sais pas qui et tu m'avais engueulé ? Je me souviens plus exactement.
Jérôme Bertin : C'est possible. Mais tu sais avec l'âge, tu verras que tu perds assez facilement la mémoire... Je fais quasiment partie des doyens de la série !
Vous avez tous les deux participé au nouveau prime de la série, diffusé fin septembre et qui a nécessité de grands moyens pour illustrer l'effondrement du gymnase pendant un match. Comment s'est déroulé le tournage ?
Thibault Vaneck : On a eu de très beaux décors, principalement en extérieur. C'était très intense, le tournage a duré trois semaines, avec beaucoup de personnages qui se croisaient car on continuait de tourner la quotidienne en même temps. Moi par exemple, je n'ai tourné que trois jours.
Jérôme Bertin : Je voudrais saluer le travail des auteurs, mais aussi le travail qui a été fait par l'équipe de décoration, par les costumières, les maquilleuses, par la figuration... Il y a eu un boulot extraordinaire ! Quand on lisait le scénario, sur le papier on se disait "c'est pas Plus Belle, ça", parce qu'on a l'habitude de travailler dans des conditions assez serrées, et là tout d'un coup, wow ! Et ça a eu un impact énorme sur la façon de jouer, parce que tout d'un coup on est vraiment dedans.
Aucun des personnages n'est à l'abri d'un drame lors de cette catastrophe, que ce soit de façon directe ou indirecte à travers leurs proches pris au piège dans l'effondrement.
Jérôme Bertin : Tout à fait, beaucoup de personnages importants de la série sont là. Leur destin va être réuni, et ça va permettre d'exploser en différentes histoires. Je pense que c'était important à explorer, car avec ce qui s'est passé à Marseille l'an dernier quand il y a eu les effondrements de la rue d'Aubagne, on a tous été marqués. Même sans être nés à Marseille, on a tous été touchés, et tous les Français aussi d'ailleurs. Les auteurs se sont inspirés de ça. C'est extrêmement fédérateur, tout le monde pourra se reconnaître dans cette histoire.
Thibault Vaneck : Il a toujours été question dans Plus Belle la Vie de personnages ordinaires qui vivent des choses extraordinaires. Comment n'importe qui réagirait à un drame et à une situation très stressante, et en l’occurrence à des événements qui résonnent avec l'actualité. Ce sont des situations où l'on découvre aussi qui on est en vérité. Certains deviennent des héros, et d'autres deviennent autre chose, et pas forcément quelque chose de bien.
Jérôme Bertin : Oui, on est confrontés à la mort, à la disparition de proches, à une situation qu'on ne peut pas imaginer, et tout d'un coup elle se produit. Il va y avoir des larmes, que les choses soient très claires !
Au cours du feuilleton de manière générale, y a-t-il eu des départs qui vous ont particulièrement affecté ?
Jérôme Bertin : On s'aime tous un peu quand même ! On est tous attachés les uns aux autres, et quand on voit quelqu'un qui va partir, on est touchés.
Thibault Vaneck : Quand Virgile Bayle est parti - parce qu'il en avait envie, hein - moi c'était mon père dans la série, et ça m'a fait bizarre. J'espère toujours qu'il revienne un jour ! Je ne sais pas s'il en est question mais j'aimerais bien.
Jérôme Bertin : Moi j'ai eu un gros arrachement quand Louis Duneton, qui incarnait Valentin Nebout, est parti. J'adore jouer la paternité, et la relation qu'on avait tous les deux était formidable. On continue de se voir et de s'appeler régulièrement, mais pour moi ça a vraiment été un déchirement de le voir partir. Et de façon un peu surprenante, le départ récent de la commissaire Olivieri, jouée par Marie Daguerre, qui tombe amoureuse de Nebout et finit par se suicider. Forcément quand on joue des histoires pareilles on s'attache, on partage des choses très fortes entre comédiens, ça dépasse le cadre même de ce qui est écrit, et ça a été assez compliqué à vivre. Mais parfois il y a des fantômes dans Plus Belle la vie ! Qui sait ? (rires)
Justement après cette année riche en rebondissements, la famille Nebout peut-elle désormais aspirer à plus de sérénité ?
Jérôme Bertin : Je ne crois pas que la sérénité soit vraiment le destin de la famille Nebout ! (rires) C'est une famille que je trouve formidable car c'est la seule à rassembler trois générations sous le même toit : les parents, les grands-parents et les enfants. Avec des univers totalement opposés et parfois très surprenants parce que les baba-cools, ce sont les plus vieux, et les plus stricts ce sont presque les enfants. C'est assez surprenant mais ça parle bien de ce que peut être la société française aujourd'hui. Peut être que nos parents étaient beaucoup plus libres et farfelus que ce que nous sommes en train de devenir !
[La famille Nebout] est la seule à rassembler trois générations sous le même toit : les parents, les grands-parents et les enfants (...) C'est assez surprenant mais ça parle bien de ce que peut être la société française aujourd'hui.
Thibaut, la colocation où vit Nathan est assez agité ces temps-ci, entre les problèmes d'addiction de Barbara et le conflit quasi-permanent entre Abdel et Alison... Finira-t-il par claquer la porte ?
Thibault Vaneck : Je n'en ai aucune idée ! Sans langue de bois, je ne sais pas ce qui m'attend. Pour l'instant, je reste dans la coloc'.
Jérôme Bertin : Il y a une chose qui me touche dans le personnage de Nathan, c'est qu'il me rappelle parfois Valentin Nebout, justement. Son objectif premier, à l'époque, c'était d'être dépucelé ! Bon, Nathan a passé ce stade, évidemment...
Thibault Vaneck : C'est vrai que dans Plus Belle la vie, il y a toujours eu plusieurs générations d'ados en galère avec les filles : Nathan, Valentin Nebout, Kévin Belesta...
C'est drôle car selon une étude récente, Nathan serait le personnage de Plus Belle la Vie qui affiche le plus de conquêtes à son compteur ! Il a bien évolué depuis...
Thibault Vaneck : C'est pas vrai ! Sérieux ? je pensais que c'était Blanche Marci, moi ! (rires) Je ne savais pas du tout.
Et non, il arrive premier, ex-aequo avec Céline Frémont.
Jérôme Bertin : Ah bon ? Mais Blanche Marci, elle n'arrête pas de choper pourtant ! (rires) Elle est incroyable cette femme. Alors que Nebout lui est plutôt un modèle de fidélité quasiment.
Thibault Vaneck (ironique) : C'est un modèle pour la France !