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    Julie Gayet : un nouveau documentaire dans les coulisses du cinéma international avec Filmmakers
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Ciné+ Emotion diffuse ce soir un documentaire, coréalisé par Julie Gayet et Mathieu Busson. Il s'agit du nouveau volet d'une trilogie consacré aux réalisatrices et réalisateurs. Après la France, "place avec Filmmakers" aux réalisatrices étrangères.

    Bestimage

    AlloCiné : Après les réalisatrices françaises et les réalisateurs français, vous vous intéressez avec Filmmakers aux réalisatrices internationales. Comment est né ce troisième volet ?

    C'est un peu marabout bout de ficelle. Au début, c'est une commande de Ciné+. C'est un prétexte pour voir une nouvelle génération de jeunes réalisatrices. Et après, pourquoi on pose toujours la question aux femmes ? D'aller voir les garçons, donc les réalisateurs français. Et puis après avoir fait ces réalisateurs français, ces réalisatrices françaises, se dire que c'est incroyable parce qu'en France, on a 27 % de femmes réalisatrices, qui est le plus gros pourcentage au monde. Cocorico ! Mais comment ça se passe à l'international ?

    Aux Etats-Unis, il y en a 10 % mais dès qu'on est dans les gros groupes, les films de studios, elles sont 5-6. Qu'est-ce qui se passe ? Et à Bollywood, que se passe-t-il ? Donc on est allé en Inde. Après Hollywood et Bollywood, nous sommes allés à Nollywood, parce qu'on ne sait pas qu'il y a le cinéma tamoul aussi en Inde. Après l'Afrique, l'Espagne, l'Allemagne, la Suède, l'Italie… L'idée n'était pas d'aller voir une philosophe et quadriller… La construction se faisait plus par association d'idées.

    On a vu Jessica Hausner qui nous parlait de l'Allemagne et de la pression culturelle sur les allemandes d'élever leurs enfants les 5 premières années parce que les enfants ont besoin de la mère et uniquement la mère. On est une mauvaise mère, une mère corbeau quand on élève pas son enfant ! De me rendre de ça, qu'ils ont peu de crèches, que la garde est compliquée… Tiens, et au Japon ? Comment ça se passe ? Donc Naomi Kawase ! Là il y a vraiment la tradition. Pareil, Naomi dit des choses assez incroyables.

    De se dire à quel point chaque société nous pèse, nous empeche, nous créé nos propres interdictions. Moi je me suis empechee d'être productrice, comme si je ne m'autorisais pas à me mettre en avant, comme s'il fallait s'effacer derrière les hommes. J'ai vraiment senti qu'il a fallu de nombreuses années. Anne Le Ny le dit dans le documentaire, et ça m'a fait très plaisir : elle s'est rendue compte qu'il fallait que ce soit son compagnon, qu'elle ait l'autorisation d'un homme à côté d'elle, qui lui dise : pourquoi tu ne réalises pas ?

    Moi ça a été un peu pareil, jusqu'à ce qu'il y ait quelqu'un d'extérieur… Ce n'était pas un homme, c'était Agnès Varda ! Pourquoi tu ne produis pas ? Comment on ne s'autorise pas forcément de faire les choses ? Il y a à la fois la culture qui nous empêche, mais le point commun de toutes les femmes, c'est qu'on est renvoyées à notre condition et qu'on est empêchées de part notre condition.

    Maintenant, je vais faire les hommes à l'international ! Je vous le dis, je n'ai pas fini !

    >>> Filmmakers, réalisé par Julie Gayet et Mathieu Busson, est diffusé ce soir, mardi 1er octobre, à 22h30, sur Ciné+ Emotion

    Synopsis : Est-il plus difficile pour une femme de réaliser ? De trouver les financements ? D’être respectée par son équipe ? Son regard est-il différent ? Le cinéma a-t-il un sexe ? Ces questions, terriblement dans l’air du temps, nous les avions posées à 20 réalisatrices puis à 20 réalisateurs en France, à travers deux documentaires. Mais, depuis longtemps, il nous brûlait d’élargir nos frontières, pour interroger les cinéastes femmes à travers le monde. C’est chose faite aujourd’hui, et de l’Asie à l’Afrique en passant par l’Europe, toutes celles que nous avons rencontrées ont joué le jeu face à notre caméra. Toutes drôles, sincères, investies, concernées, toutes cherchant les meilleurs moyens d’exister dans un milieu régi de tout temps par les hommes. Toutes FilmmakErs, et témoins vivantes des dysfonctionnements toujours prégnant dans l’industrie du cinéma.

    Avec la participation, par ordre d'apparition, de Deborah Ngakoutou Homal, July Jung, Jessica Hausner, Kaouther Ben Hania, Isabel Coixet, Gaya Jiji, Zoya Akhtar, Aché Coelo, Lisa Langseth, Leena Yadav, Ana Ballo, Anne Le Ny, Kiruthiga Udhayanidhi, Farah Khan, Joséphine B. Allasra, Justine Triet, Susan Sarandon, Geena Davis, Naomi Kawase, Alice Rohrwacher, Léa Mysius, Aishwarya R. Danush et Agnès Varda.

    La bande-annonce de Filmakers de Julie Gayet et Mathieu Busson

     

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