Dans Yesterday, le film de Danny Boyle écrit par Richard Curtis qui sortira sur nos écrans mercredi prochain, Jack Malik, un auteur-compositeur interprète en galère, se réveille dans un monde où les Beatles n'ont jamais existé. Il décide donc de s'approprier leurs chansons pour devenir une star, ce qui le met tout de même face à un sérieux cas de conscience.
Ce synopsis est aussi celui d'une bande dessinée écrite par le journaliste et critique français David Blot et illustrée par Jérémy Royer publiée en 2011 aux éditions Manolosanctis, intitulée elle aussi Yesterday, qui se présente comme le premier tome d’une saga, Les Aventures de John Duval & the Futurians. Mardi, David Blot a mis en ligne l'intégralité de la BD sur son compte Facebook et à cette occasion, le journal Libération, qui a vu le film en projection presse, a pu relever d'étranges similitudes entre les deux projets ; des ressemblances troublantes qui ont également été notées par plusieurs médias américains et par de nombreux internautes.
Outre le titre et le pitch, on retrouve dans les deux oeuvres la thématique de la culpabilité, que le héros ressent à plagier les tubes des Beatles. Autre élément troublant, l'héroïne, interprétée dans le film par Lily James, porte le même nom que dans la bande dessinée, il est simplement orthographié différemment - Eli dans la BD et Ellie dans le film. A noter que l'on observe aussi des différences entre les deux histoires : elles ne se passent pas à la même époque et la bande dessinée ne montre pas l'ascension du héros, se contentant d'une ellipse.
David Blot ne mentionne pas le film dans son post, mais la décision de publier sa bande dessinée en intégralité quelques jours avant sa sortie ne peut tout de même pas être anodine. "En 2011, j’ai été approché à plusieurs reprises pour vendre les droits d’adaptation", a-t-il confié à Libération. "La première fois par un producteur français, et la deuxième pour une boîte hollandaise pour un projet de série télé, mais ça ne s’est jamais fait." Nick Milligan, auteur d’un roman australien intitulé Enormity sorti en 2003, a lui aussi été interpellé par des internautes évoquant des ressemblances avec son livre dans lequel un aspirant musicien qui s'est écrasé sur une planète extraterrestre devient une star en plagiant des chanteurs et groupes célèbres, dont les Beatles.
Le scénario du film aurait été réécrit par Richard Curtis après être passé entre plusieurs mains, difficile, donc d'en reconstituer les origines. Quoi qu'il en soit, David Blot s'est bel et bien contenté de publier l'intégralité de son Yesterday à lui et n'a pas accusé Boyle ni Curtis de plagiat. Pour l'instant, il n'est donc pas question que l'affaire soit portée devant la justice.