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    Ne faites pas votre top cinéma 2024 avant d'avoir vu cette douce pépite venue du Japon
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Deuxième long métrage du réalisateur japonais Hiroshi Okuyama, "My Sunshine" a tout pour vous séduire avec son mélange de luminosité et de douceur.

    Ça parle de quoi ?

    Sur l’île d’Hokkaido, l’hiver est la saison du hockey pour les garçons. Takuya, lui, est davantage subjugué par Sakura, tout juste arrivée de Tokyo, qui répète des enchaînements de patinage artistique. Il tente maladroitement de l’imiter si bien que le coach de Sakura, touché par ses efforts, décide de les entrainer en duo en vue d’une compétition prochaine… À mesure que l’hiver avance, une harmonie s’installe entre eux malgré leurs différences. Mais les premières neiges fondent et le printemps arrive, inéluctable.

    My Sunshine
    My Sunshine
    Sortie : 25 décembre 2024 | 1h 30min
    De Hiroshi Okuyama
    Avec Sosuke Ikematsu, Keitatsu Koshiyama, Kiara Nakanishi
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    4,2
    Séances (205)

    You are my sunshine (air connu)

    Si vous trouvez que les fêtes de Noël ne sont pas reposantes (et vous ne serez pas les seuls à le penser), My Sunshine est fait pour vous. Avec son calme et sa douceur, il fera office de parenthèse enchantée. Ou enneigée, car un grand manteau blanc recouvre les paysages de l'île d'Hokkaido, au Japon, théâtre du second long métrage d'Hiroshi Okuyama, après Jesus, sorti en 2019 dans nos salles.

    Un film qui, déjà, se tenait à l'écart des grandes métropoles japonaises et parlait d'enfance et d'éducation. Celle à laquelle Takuya (Keitatsu Koshiyama), personnage principal de My Sunshine, peine à se conformer, lui qui se révèle davantage attiré par la légèreté du patinage artistique que pratique Sakura (Kiara Nakanishi) que la brutalité du hockey sur glace auquel on destine les garçons pendant l'hiver.

    Art House

    Si cette histoire sonne juste à l'écran, c'est sans doute parce qu'elle respire le vécu, à commencer par l'attirance du réalisateur pour le patinage artistique : "Je [le] pratiquais à l'école primaire", raconte-t-il dans le dossier de presse. "Je ne faisais que suivre ma sœur aînée qui, elle, essayait de devenir une athlète, mais étrangement, ça ne m'a jamais semblé pénible. Je me souviens avoir vu des filles qui patinaient brillamment, tout comme Takuya, le personnage principal, et m'être dit que j'aimerais pouvoir danser comme elle."

    Mais ça n'est pas le seul élément personnel que le cinéaste a mis dans le récit : "Une expérience m’a également conduit à imaginer le protagoniste atteint de bégaiements. Bien que je n'en aie jamais beaucoup parlé en public, j'ai souffert dans mon enfance d'une forme de tic qui me faisait me racler involontairement la gorge. À l'époque, j'ai tellement espéré que mes camarades me laissent tranquille au lieu de m'imiter ou de m'affubler de surnoms bizarres, que j'ai eu envie que Takuya ait un meilleur ami qui ne parle jamais de son bégaiement et n'en fasse pas cas."

    Des souvenirs qui ont commencé à se muer en un film grâce à un tube : "J’ai découvert la chanson 'My Sunshine' de Humbert Humbert et, en l’écoutant tous les jours, l’histoire que je devais filmer a commencé à prendre vie. Au même moment j’ai fait la connaissance de Sōsuke Ikematsu [qui joue l'entraîneur de Sakura, ndlr] et j‘ai eu la conviction que si j’arrivais à transcrire à l’écran le charme de ce comédien je pourrais faire le film."

    Le mot "charme" est sans aucun doute l'un des plus appropriés pour décrire My Sunshine qui, à l'instar de Joli joli qui sort également ce 25 décembre, nous donne l'impression de passer un doux moment dans une bulle. Voire une boule à neige. Ce qui rend sa date de sortie très appropriée alors que, comme les fêtes de Noël, le récit a une fin annoncée par le printemps qui approche et va, de fait, mettre un terme aux activités hivernales qui réunissent Takuya et Sakura.

    "Si on m'explique toute l'histoire et toutes les émotions, je n'arrive pas à me sentir concerné"

    Mais tout est fait avec douceur, pudeur, et une volonté de raconter par l'image plus que par les mots, pour que chacun s'y retrouve à sa manière : "Lorsqu'il y a intentionnellement une part de vide, c'est que cela m'incite à essayer de comprendre le film, à tenter de l'interpréter en remplissant les interstices par ma propre pensée, jusqu'à ce que j'en vienne à me dire : 'C'est un film pour moi !' Si on m'explique toute l'histoire et toutes les émotions, je n'arrive pas à me sentir concerné."

    Un écueil que My Sunshine parvient à éviter joliment, pour mieux nous inviter dans son cocon. Et vous seriez bien avisés de ne pas faire vos Tops cinéma 2024 avant d'être allés vous lover dans ce film qui, après avoir enchanté la section Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes, vient faire de même dans nos salles.

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