De quoi ça parle ?
L’histoire du célèbre couple Bob Fosse et Gwen Verdon. Lui est un immense chorégraphe, elle une talentueuse danseuse et actrice ; leur histoire raconte le musical de Broadway à Hollywood.
A quoi ça ressemble ?
C’est avec qui ?
C’est Sam Rockwell qui prête ses traits à Bob Fosse tandis que Gwen Verdon est incarnée par Michelle Williams qui retrouve ainsi son premier rôle récurrent à la télévision depuis Dawson. Rockwell s’est fait tout aussi discret côté séries. Si on a pu l’entendre dans F is For Family, de l’animation made in Netflix, il faut remonter à la fin des années 90 dans Prince Street pour le voir sur un petit écran.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Le biopic est toujours un exercice délicat. Difficile de trouver sa voie/voix quand il s’agit de retracer la vie (et l’oeuvre) d’une ou plusieurs personnes célèbres. Si certaines histoires ou trajectoires possèdent les apparats des grands récits hollywoodiens, encore faut-il être capable d’imposer un vrai point de vue. Sinon le risque de faire dans l’illustration wikipedia-esque est grand. Si le premier épisode de Fosse/Verdon cherche à échapper à cette construction linéaire en fragmentant le récit, il échoue néanmoins à attraper un spectateur peu familier par l’histoire du couple.
Éclater la chronologie, faire des bonds en avant, repartir en arrière… mais trop peu souvent, Steven Levenson (le scénariste) et Thomas Kail (le réalisateur), immobilisent leur récit et captent les émotions de leurs personnages. Cette recherche de dynamisme un peu déconstruit finit par devenir étrangement chaotique, au point de ne plus trop savoir à quel moment on est et surtout dans quel état psychologique et émotionnel sont Gwen Verdon et Bob Fosse au moment où la scène se passe.
Pourtant, la série a des choses à dire et cherche à dépasser le mythe pour s’intéresser au coeur du couple. Il s’agit moins de dresser le portrait façon rise and fall d’un chorégraphe de génie autodestructeur mais d’éclairer les zones d’ombre pour remettre Gwen Verdon dans la lumière. On mesure ainsi son importance dans leur carrière, combien elle a pu compter et ce qu’elle a pu sacrifier. C’est aussi la description d’un couple exigeant envers eux-mêmes et les autres, incapable de se satisfaire de choses moyennes ou médiocres et cherchant toujours l’excellence. Cela ne les rend pas foncièrement sympathique, ils pourraient même apparaître un peu froid et distant. Mais ils deviennent fascinant et ce pouvoir évocateur suffit à attraper l’attention.
Fosse/Verdon sur Canal+ Séries : qui étaient Bob Fosse et Gwen Verdon ?Reste une impression tenace d’avoir vu en un épisode un long résumé de ce qui aurait pu être raconté en deux ou trois. L’impression d’avoir survolé des parties importantes (peut-être que la série y reviendra) sans pour autant aller à l’essentiel. Dans leur rôle, Sam Rockwell et Michelle Williams offrent les prestation que l’on peut attendre, forçant par moment le mimétisme ostentatoire. C’est à dire qu’on voit les coutures de leur jeu, leur recherche de reproduire plus que de simplement les incarner. Cela n’enlève rien à la performance mais une distance se crée entre eux et leurs personnages. Et dans le cadre d’un biopic, ce manque de personnification devient par moment problématique.
Fosse/Verdon vient de débuter aux Etats-Unis et sera disponible le 14 avril sur Canal+ Séries