De quoi ça parle ?
La vie de l’équipe Bravo des Navy Seals, plus haute unité d’élite, qui exécute des missions délicates aux quatre coins du monde sur ordre du gouvernement. Le groupe est dirigé par le premier maître Jason Hayes et se remet du décès d’un de ses membres lors d’une précédente mission.
Tous les samedi soirs sur M6 à partir du 27 octobre.
A quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
David Boreanaz ne tient décidément pas à quitter le paysage télévisuel américain. Après 12 saisons de bons et loyaux services sur Bones, l’acteur troque le costume de l’agent du FBI pour l’uniforme des SEALs et le rôle de Jason Hayes, leader de l’équipe Bravo. Autour de lui figurent le débutant Clay Spencer (Max Thieriot, vu dans Bates Motel), le borné Sonny Quinn (A.J. Buckley, Les Experts Manhattan) et son meilleur ami Ray Perry (Neil Brown Jr, aperçu dans Insecure). A la grande direction, côté armé, il y a le lieutenant commandeur Eric Blackburn (Judd Lormand, qui s’est promené dans les saisons de American Horror Story) et côté renseignements, Mandy Ellis, jouée par Jessica Paré, ex madame Draper dans Mad Men.
La série est une création de Benjamin Cavell, qui a notamment travaillé sur Homeland, Justified et Sneaky Pete.
Ça vaut le coup d'oeil ?
A priori, rien ne semble distinguer SEAL Team d’une autre série militaire. Sa structure d’une mission par épisode en fait un objet très classique, sa formulation initiale la rangerait du côté des oeuvres partisanes, vantant les mérites de l'interventionnisme made is USA. Les marqueurs d’un produit très formaté, patriote, plus proche d’un Robert Cochran (JAG, 24 Heures Chrono) que d’un David Simon (Generation Kill). Difficile, quand il s’agit de séries militaires de ne pas tomber dans des archétypes triviaux et servir une ode à l’armée à coup de fin justifiant les moyens. Semper Fidelis (“Toujours fidèle”), comme ils disent.
Et c’est ce que sert la série dans son premier épisode, très bien réalisé mais parfaitement creux : des personnages sans épaisseurs, des trauma insipides, de la psychologie élémentaire, le tout enrobé dans une belle dynamique visuelle qui fixe le spectateur au coeur de l’image. Une oeuvre belle à regarder, ambitieuse par moment quand elle adopte une vue quasi à la première personne, qui la situe à mi-chemin entre le reportage et le jeu vidéo mais dont le propos s’évanouit aussi vite qu’il est venu.
Seulement passé cette vilaine première impression, la série opère quelques corrections en cours de route. Des ajustements, des changements de cap, une oeuvre en work in progress dont les améliorations s’observent en direct, au fil des épisodes. SEAL Team devient une série à infusion lente, passant d’un statut de vilain petit canard à un profil plus intéressant. Il s’agit moins d’espérer une dimensions politique voire contestataire que de se concentrer sur l’humain, tout au bout de la chaîne alimentaire. Elle prend même le pari d’un virage feuilletonnant dans sa seconde moitié de saison.
De série militaire basique, voire réactionnaire, elle passe à une oeuvre plus empathique, trouvant la juste distance pour narrer le quotidien d’une troupe d’élite sans risquer de célébrer naïvement l’armée américaine. Oui, il s’agit de membres d’une force spéciale de la marine de guerre ; oui, ils interviennent sur les ordres du gouvernement ; non, ils ne remettent jamais (ou rarement) en cause les fondements de leurs opérations. Et malgré tous ces ingrédients qui pourraient constituer la base d’une oeuvre propagandiste, SEAL Team évoque la dimension sacrificielle de ce corps, sans apitoiement, sans glorification ou super-héroïsation. La série préfère illustrer une dualité dans les êtres, de machine à tuer dans les mission à hommes ou femmes sensibles, jamais indemnes des expériences passées.
Les apparences sont parfois trompeuses, SEAL Team est un parfait exemple.