LE PHENOMENE READY PLAYER ONE
Ready Player One commence à résonner dans le monde entier grâce à Steven Spielberg, prêt à devenir LE phénomène cinématographique SF de l'année 2018. Mais avant cela, l'oeuvre a été un triomphe littéraire, accédant rapidement au statut de roman culte, bénéficiant d'une traduction dans plus de 20 langues.
Intitulé Player One en France, l'ouvrage a été écrit par Ernest Cline, un écrivain et scénariste américain né en 1972 et fondu de pop culture. On lui doit notamment le scénario du film Fanboys, dans lequel un groupe d'amis fans de Star Wars tentent de voler une pré-version de La Menace Fantôme au Skywalker Ranch pour exaucer le voeu d'un proche atteint d'un cancer.
LA REALITE VIRTUELLE AU COEUR DU RECIT
Player One a été publié en 2011, devenant rapidement un livre culte, notamment aux USA. Pourquoi un tel phénomène ? Déjà parce que le récit place son intrigue dans une réalité virtuelle appelée l'OASIS, dans laquelle de nombreux jeunes fuient la réalité et s'inventent une vie bien plus excitante et prestigieuse. Cette thématique très contemporaine plaît beaucoup à la jeunesse, cette dernière s'identifiant facilement au personnage principal, Wade Watts, un ado ordinaire devenant un être extraordinaire une fois sa combinaison VR enfilée.
Qui est Tye Sheridan, le héros du Ready Player One de Spielberg ?De plus, la réalité virtuelle se développe de plus en plus, notamment dans le secteur du jeu vidéo. Cette innovation, aussi incroyable soit-elle, pose beaucoup de questions philosophiques et existentielles. Le futur sera-t-il comme dans Player One, virtuel ? Le monde sera-t-il aussi apocalyptique ? Les inégalités seront-elles encore plus fortes ? La pollution aura-t-elle eu raison de l'environnement ? Ces questions-là sont au coeur des années 2010 et continuent de nous tarauder. Ernest Cline s'est donc emparé avec force de ce thème, tout en créant un univers foisonnant de références à la culture des années 80.
REFERENCES A LA POP CULTURE
Si le roman a connu un immense succès, c'est aussi grâce à ses références à la pop culture de ces années-là. La réalité virtuelle, l'OASIS, permet en effet de se glisser dans la peau de personnages cultes ayant baigné notre enfance. Qui n'a jamais rêvé de piloter la DeLorean, Mazinger Z ou la moto d'Akira. Qui n'a jamais voulu entrer dans le monde du Seigneur des anneaux ou Tron et croiser le Joker ou les protagonistes de Street Fighter ? C'est aussi là que réside la force du roman de Cline, l'identification à des personnages connus de tous, représentant tout un pan de la culture "geek".
Si Matrix ou Existenz ont apporté une vision intéressante de la réalité virtuelle, Player One a transcendé tout ce qui a pu se faire en la matière en y injectant une bonne dose de réalisme, décrivant un 2045 très proche de ce que pourrait être vraiment cette future époque. À noter que Cline avait décrit les casques de réalité virtuelle avant l'avènement du précurseur du genre, l'Oculus Rift. L'auteur a toutefois poussé le concept encore plus loin, le dispositif n'étant plus seulement ludique, mais proposant carrément une vie alternative où l'on peut travailler ou suivre des cours. Le romancier ironisera d'ailleurs à ce sujet, déclarant que Warner avait intérêt à vite en faire l'adaptation, "tant que c'est encore de la science-fiction". Le créateur de l'Oculus, Palmer Luckey, recommande d'ailleurs chaudement Player One à tous les salariés de son entreprise.
DES QUESTIONS FONDAMENTALES
Le récit dystopique d'Ernest Cline a remporté le Prix Prometheus du meilleur roman en 2012. King Kong, Le Seigneur des anneaux, Tron, Street Fighter, Le Joker, Harley Quinn, Hot Wheels, Mazinger Z, L'Homme bicentenaire... le roman multiplie les références "geeks", mais ne s'adresse pas seulement à un public post-ado façon Hunger Games ou Le Labyrinthe. Il va bien plus loin en posant des questions fondamentales en termes de sociologie, philosophie, économie, environnement, écologie... Pas étonnant que Steven Spielberg, réalisateur de Minority Report ou La Guerre des Mondes, s'empare de Player One pour en livrer sa version. Le film sera-t-il à la hauteur du roman ? Réponse le 28 mars dans les salles.