Après le documentaire Comment j'ai detesté les maths, le réalisateur français Olivier Peyon retourne à la fiction avec le drame Une vie ailleurs. Dans le long métrage porté par une Isabelle Carré bouleversante et un Ramzy Bedia qui sort des sentiers battus, une femme retrouve la trace de son fils enlevé 4 ans plus tôt par son ex-mari. Mais arrivée sur place elle se rend compte que l’enfant, élevé par sa grand-mère et sa tante, est heureux et épanoui. Elle réalise alors que son fils a grandi sans elle et que sa vie est désormais ailleurs.
Tourné en Uruguay, le film est inspiré de l'histoire d'un ami du réalisateur enlevé par son père puis "contre-enlevé" quelques années plus tard par un ami de sa mère. Et pour ce rôle de mère, le metteur en scène a tout de suite pensé à Isabelle Carré "Je l’avais beaucoup aimée dans Le Refuge de François Ozon. Elle y montrait quelque chose de dur et de naturaliste qui me plaisait beaucoup. J’ai souhaité lui proposer ce rôle que j’estimais à contre-emploi : elle est, au début du film, un peu antipathique, sèche et insaisissable."
C'est la comédienne qui a souffflé le nom de Ramzy Bedia au cinéaste pour tenir le rôle de Mehdi, l'homme qui lui vient en aide. Les deux acteurs venaient de tourner ensemble dans Des vents contraires de Jalil Lespert. Olivier Peyon précise "On n’a quasiment vu Ramzy que dans des comédies, mais c’est un grand acteur, très délicat, d’une intelligence, d’une sensibilité rare et d’une extraordinaire générosité. Lors des essais caméras, j’ai été frappé par sa cinégénie. Il irradie l’écran."
Ce drame poignant sortira dans nos salles le 8 mars. A noter que le réalisateur travaille actuellement (aux côtés de Cyril Brody) sur le documentaire Latifa, le coeur au combat, un autre portrait de mère. Celui de Latifa Ibn Ziaten dont le fils Imad, militaire français engagé dans les parachutistes, est tombé sous les balles de Mohammed Mera le 11 mars 2012.