"Un voyage au cœur de la vie". Voilà comment nous pourrions résumer Magic Trip, sorti en 2011. Si au premier abord ce documentaire ne semble pas particulièrement attrayant, l’histoire de sa conception et l’aperçu qu’il nous offre des années 60 aux Etats-Unis restent très intéressant.
Ken Kesey, de l’écrivain au réalisateur
En 1962, Ken Kesey se fait connaitre du grand public grâce à son livre "Vol au-dessus d’un nid de coucou". Un roman d’autant plus important qu’il connaitra une adaptation au cinéma en 1975. Ce que l’on sait moins, c’est que l’écrivain et sa bande de joyeux lurons sont à l’origine d’un mouvement contre-culturel qui émerge au début des années 60, le psychédélisme.
Amateur de drogues diverses (LSD, marijuana…) qu’il consomme au départ comme cobaye, Ken Kesey se créé rapidement un groupe d’amis et se font appeler les "Merry Pranksters". Début 1964 et inspirés par le roman de Jack Kerouac "Sur la route", ils s’offrent un road trip psychédélique dans leur bus désormais célèbre, Further.
nofurther.com
L’occasion pour Ken Kesey de se lancer dans la réalisation et de tourner un film sur ce voyage haut en couleur (et en drogues). Quarante-heures d’images … qui n’ont rien donné. Faute de moyen et face à des problèmes techniques irréparables à l’époque (le son était en décalé par rapport à l’image), ce film sous influence tombe à l’eau.
Une trentaine d’années plus tard, la fondation de Martin Scorsese se lance dans un travail de restauration gigantesque. Après un an de travail, l’équipe termine ce que Ken Kesey a commencé. Le documentaire Magic Trip voit le jour.
"I saw the best minds of my generation destroyed by madness…"
Plus qu’un documentaire sur une virée entre potes, Magic Trip nous offre une plongée remarquable dans l’Amérique des années 60. Période propice à l’éclosion de la contre-culture, alors que le pays est en pleine Guerre du Vietnam. La Beat Generation reste l’un des mouvements artistiques les plus iconiques de cette époque. Pas étonnant que ses principaux protagonistes (Kerouac, Ginsberg, Neal Cassady) apparaissent dans ce documentaire. Le principal point commun entre ces joyeux lurons et ce mouvement protestataire ? L’utilisation abusive (et assumée) de diverses drogues.
Magic Trip nous offre donc une vraie plongée dans la contre-culture américaine des années 60 - que les films comme Sur la Route et Howl n’auront pas réussis à retranscrire à l’image. Attention les yeux.
=> Magic Trip, un road trip sous influence à découvrir sur Netflix
