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    "J’ai fait des films que je n’aurais pas dû faire" : après Green Lantern, ce colossal échec au box-office aurait pu être fatal à Ryan Reynolds
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Si l'échec cinglant au box-office de "Green Lantern", dans lequel Ryan Reynolds tenait le rôle principal, est connu, c'est oublier que, deux ans plus tard, il était aussi à l'affiche d'un gros échec, qui aurait pu sonner le glas de sa carrière...

    Ryan Reynolds est logiquement sur un nuage, regardant son compte en banque très bien garni depuis le carton à peu près planétaire de son Deadpool & Wolverine. Mais aussi, on l'oublie souvent, grâce à son talent particulièrement aiguisé d'homme d'affaire, qui lui a permis en 2023 de devenir carrément milliardaire.

    "Ils n'ont jamais réfléchi comme ça"

    Si l'acteur tutoie ces derniers temps les cimes du box-office, il n'en a pas toujours été ainsi. Et a au moins deux flops retentissants dans sa besace. On se souvient de l'échec cuisant de Green Lantern, sorti en 2011. Glacialement reçu, aussi bien par le public que par la critique, Green Lantern avait coûté la bagatelle de 200 millions de dollars à Warner (hors frais marketing), et avait fait perdre au studio 75 millions de dollars.

    "Le film a été victime du processus hollywoodien selon lequel l'affiche d'abord, la date de sortie ensuite et le scénario en dernier. À l’époque, c’était une énorme opportunité pour moi, j’étais donc ravi d’essayer d’y participer" avait commenté Reynolds en 2016, dans un entretien accordé à Entertainment Weekly.

    Il en remettra une couche quelques années plus tard. "Il y avait juste trop de gens qui dépensaient trop d'argent", avait-il dit dans des propos rapportés par Variety en 2023."Quand il y avait un problème, ils auraient dû se dire "Ok, arrêtons de dépenser de l'argent sur les effets spéciaux et concentrons-nous sur les personnages" ou "Comment pouvons-nous remplacer ce spectacle énorme, qui ne marche pas, par quelque chose basé sur les personnages ?" Mais ils n'ont jamais réfléchi comme ça."

    Un énorme échec deux ans plus tard

    A peine deux ans après Green Lantern, il était la tête d'affiche d'un film dont l'échec a été dévastateur au box-office, qui aurait pu être carrément fatal à sa carrière : R.I.P.D. Brigade Fantôme.

    Adapté du comic-book créé par Peter M. Lenkov et Lucas Marangon, R.I.P.D. Brigade Fantôme, signé par Robert Schwentke, suit un tandem de flics d’un genre très spécial, puisque défunts. Ces derniers sont envoyés par leur unité de police, le R.I.P.D. (Rest in Peace Department), pour protéger notre planète d’une recrudescence de créatures néfastes qui refusent de passer tranquillement dans l’autre monde. Le shérif Roy Pulsifer (Bridges), un vétéran de cette brigade, doit faire équipe avec Nick Walker (Reynolds), un jeune policier de Boston récemment mort.

    Universal Pictures International

    Après son week-end d'ouverture aux Etats-Unis, en juillet 2013, le film ne rapporta que 12,6 millions de dollars. Très, très loin des sommes espérées, qui voisinaient avec les 53 millions de dollars... Avec un bouche-à-oreille catastrophique et des critiques assassines, la carrière en salle de R.I.P.D. Brigade Fantôme a été plus rapide qu'un éclair, terminant sa course dans le mur avec 33,6 millions de dollars de recettes sur le sol américain, et moins de 80 millions $ dans le monde. Avec un budget de production de 130 millions $ (hors frais marketing), la gifle a été cinglante.

    "J’ai fait des films que je n’aurais pas dû faire parce qu’ils allaient me payer, et c’était à l’époque très attrayant et excitant. Quand vous arrivez à Hollywood, et que vous venez d’où je viens, vous pensez : "Bien sûr, je vais faire ça" déclara-t-il dans un entretien accordé au Los Angeles Times, en 2015, évoquant (notamment) l'échec de ce film.

    Des considérations avant tout artistiques

    Le résultat pratique, c'est qu'après R.I.P.D., l'acteur est entré dans une phase de sa carrière où il a donné la priorité à la qualité artistique plutôt qu'au succès commercial absolu. Son film suivant, la comédie horrifique The Voices, a reçu d'excellentes critiques, mais n'a ramassé qu'un peu plus de 2 millions de dollars au box-office.

    Dans le film à suspense au budget modeste de 2014, The Captive, Reynolds donne une performance dramatique solide dans le rôle d'un père angoissé dont la fille a été enlevée; même si le film a été lui aussi un échec au box-office.

    Il recevra aux Etats-Unis quelques unes des meilleurs critiques de sa carrière sous les traits d'un joueur de casino roublard et compulsif dans Under Pressure, en 2015, ce qui n'empêchera hélas pas le film de se faire cruellement envoyer au tapis, avec moins de 500.000 $ de recettes au box-office.

    Universal Pictures International

    Cette même année, il jouait dans le film dramatique Woman in Gold, où il incarnait un jeune avocat tentant d'aider une femme juive âgée, interprétée par Helen Mirren, à récupérer les biens familiaux volés par les nazis.

    Au cours de cette période, Reynolds s'est montré peu préoccupé par son statut de star hollywoodienne, en s'imposant comme un acteur accompli. Avant que ne déboule, à peine un an plus tard, un rôle qui va définitivement le mettre sur orbite. Un certain Deadpool...

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