Dustin Hoffman a connu une décennie, les années 1970, au cours de laquelle tous ses films sont devenus soit des classiques du cinéma, soit au moins des performances intéressantes de sa part. Mais l'un de ces films, pourtant très bien ficelé, est complètement gâché par son titre français.
Le premier film réalisé par Dustin Hoffman... avant d'être viré
Straight Time est un long métrage sorti en 1978, réalisé par Ulu Grosbard, avec qui Hoffman venait de tourner le méconnu Qui est Harry Kellerman ?, l'histoire d'un compositeur de rock découvrant qu'un certain Harry Kellerman diffuse de fausses rumeurs à son propos. Ne parvenant pas à découvrir l'identité de ce menteur, le musicien perd pied et pense à se donner la mort. Hoffman est engagé comme réalisateur sur Straight Time, mais abandonne au bout de quelques jours de tournage à peine, ne parvenant pas à quotidiennement mettre en boîte assez d'images.
Straight Time raconte la sortie de prison de l'ancien braqueur Max Dembo (Hoffman), qui sort après 6 ans d'emprisonnement, libéré sur parole. Décidé à refaire sa vie honnêtement, il tente de tout faire pour rentrer dans le droit chemin malgré la pression que lui met son contrôleur judiciaire, interprété par M. Emmet Walsh.
Un titre français qui gâche l'enjeu du film
Le titre français du film étant "Le Récidiviste", à votre avis, le personnage principal va-t-il résister à commettre une nouvelle infraction ?
Là où Straight Time nous explique qu'il est "temps de filer droit" littéralement, laissant le suspense de savoir si le héros va rentrer dans le rang au cours du film, Le Récidiviste nous révèle déjà que le personnage va replonger. Car en effet, Max Dembo ne parvient pas à s'en sortir et, se sentant acculé et sans porte de sortie, décide de cambrioler à nouveau (cette fois une bijouterie).
Un mauvais choix qui perdure jusqu'à aujourd'hui, car le film est toujours vendu sous ce titre. Un beau gâchis qui ne ruine pas totalement la découverte de ce bon polar, mais qui nuit tout de même à son intérêt scénaristique.
Pour l'anecdote, ce scénario est d'ailleurs basé sur l'expérience personnelle d'Edward Bunker, qu'il a raconté dans un roman intitulé Aucune bête aussi féroce. Bunker a travaillé sur la première version du scénario avec un certain Michael Mann, qui s'inspirera à nouveau de Bunker pour écrire le personnage joué par Jon Voight dans Heat.