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    "Je suis très fier et très heureux même" : Thierry Godard se confie sur son rôle de président du jury du Festival de la fiction de La Rochelle
    Jennifer Radier
    Jennifer Radier
    -Journaliste séries
    Adepte de la zapette depuis toute petite, elle a vécu mille et une vies devant sa télévision et décortique avec passion tout ce qui passe sur le petit écran.

    A l'occasion du Festival de la Fiction de La Rochelle, dont il est le président du jury, Allociné a rencontré Thierry Godard afin de discuter de son rapport à la télévision et aux séries.

    Ce mardi 10 septembre a marqué l’ouverture de la 26ème édition du Festival de la fiction de La Rochelle. Et après Audrey Fleurot l’an dernier, c’est désormais au tour de Thierry Godard d'endosser le costume de président du jury pour cette édition 2024.

    Lors d’un entretien avec Allociné, Thierry Godard, visage incontournable du paysage audiovisuel français, nous a parlé de son rôle de président et de la manière dont il va juger les 40 fictions en compétition, qui sont, comme chaque année, toujours aussi riches et diversifiées.

    Allociné : Qu’est-ce que cela vous fait d'être le président du jury du Festival de la Fiction de La Rochelle cette année ?

    Thierry Godard : Je suis ravi. Je suis très fier et très heureux même. Et puis d'avoir ma présidente au-dessus, Sophie Révil, qui est une productrice que j'aime beaucoup et avec qui j'avais travaillé, c'est génial.

    C'est une productrice tout feu tout flamme qui est à fond dans ce qu'elle fait depuis des années. Donc quand on m'a proposé de devenir le président du jury, sachant que c'est elle qui me l'a proposé, j'étais d'autant plus content.

    Comment allez-vous aborder cette responsabilité ?

    Je vais essayer d'être peut-être moins réactif, moins passionné et un peu plus pragmatique en regardant les fictions. Ce que j'ai du mal à faire même dans la vie. Je ne dis pas que je suis soupe au lait mais quand ça ne me plaît pas, ça m'irrite profondément. Là, je vais essayer de réfréner tout ça et de voir le travail derrière.

    On fait un travail qui est très compliqué à la télé parce qu'on a peu de temps pour faire les choses. Un 90 minutes se fait en 22 jours alors qu'au cinéma on en prend 50. Et ça, tu le ressens forcément à l'image. Je vais donc peut-être également tenir compte aussi de ça, d'avoir un œil critique mais bienveillant en fait.

    Comment allez-vous juger les œuvres en compétition ? Avez-vous des critères spécifiques qui vous tiennent à cœur ou des aspects sur lesquels vous allez être catégorique ?

    Non, parce que tout est possible dans tous les discours et dans toutes les histoires. Que ce soit au cinéma ou à la télévision, une histoire d'amour reste une histoire d'amour. Il y a 150 000 façons de la raconter.

    Après, il y a des sujets importants, comme la pédophilie, qui vont être abordés dans les fictions sélectionnées. Ce sont des sujets qu'on attend peut-être un peu plus au tournant parce que quand ça parle de sujets pointus et graves, on a envie que ce soit précis et de se faire embarquer.

    Rivages
    Rivages
    Sortie : 2024 | 52 min
    Série : Rivages
    Avec Fleur Geffrier, Guillaume Labbé, Thierry Godard

    Quelle place occupe la télévision dans votre vie en tant que spectateur ? Quelles séries ou téléfilms vous ont récemment marqué ?

    Bizarrement, je fais de la télé mais je ne regarde pas trop la télé. J'ai une télé chez moi mais ce n'est pas comme avant où on la regardait de manière systématique. Comme on a tous des plateformes de streaming, je vais plus facilement chercher des films ou des séries à regarder.

    Je regarde plutôt des choses anglo-saxonnes. J'ai beaucoup aimé Mister Robot. Déjà, Rami Malek est un acteur de dingue qui m'a vraiment embarqué, et puis la réalisation est folle à chaque épisode. J'ai beaucoup aimé You aussi.

    Les fictions françaises ont connu un véritable essor ces dernières années. Comment percevez-vous cette évolution, et comment le festival reflète-t-il cette transformation ?

    Dans la fabrication, on ressent peut-être plus de matière grise avec une volonté d'aller de plus en plus loin dans ce qu'on écrit et dans ce qu'on réalise. Nous, les acteurs, on prend une part beaucoup plus forte dans la réécriture, ne serait-ce que sur les dialogues et parfois sur les parcours de nos personnages.

    Il y a beaucoup de projets où l'on se voit en amont, où on travaille pour arriver au meilleur parce qu'on sait qu'on a cet impératif de temps et d'argent. Donc ça, je pense que ça participe au fait qu'on arrive à faire des choses plus intelligentes, plus construites.

    Le festival reflète cette transformation parce qu'il sélectionne tous ces projets. On avance tous ensemble vers quelque chose qui devient de mieux en mieux.

    Vous êtes devenu pensionnaire de la Comédie Française. Qu’est-ce que cela représente pour vous, sur le plan personnel et artistique ?

    Forcément une reconnaissance d'années de travail. Même si j'ai fait au moins 20 ans d'images, beaucoup de télévision et de cinéma, j'ai aussi 20 ans de théâtre derrière tout ça. Cela faisait 3 ou 4 ans que je n'étais pas retourné au théâtre et j'avais souvent des appels du pied de metteurs en scène et d'auteurs qui voulaient que je revienne.

    Je freinais un peu des quatre fers parce que c'est un gros investissement et qu'il faut vraiment y aller. Ça demande beaucoup d'énergie et de temps. Je voulais retourner au théâtre mais avec quelque chose que j'aurais choisi.

    Et là, la Comédie Française arrive et c'est tout l'inverse. J'ai une pièce, puis trois derrière avec des tournées et des alternances. C'est vraiment à l'inverse de ce que j'avais pensé au début en me disant que j'allais être peinard (rires).

    Mais c'est vraiment super, c'est un bon coup de pied. En l'occurrence, je ne pouvais pas dire non à ça. Je ne pouvais pas dire non à la Comédie Française parce qu'ils sont venus me chercher. Et puis ça va dans la cohérence du pourquoi j'ai commencé mon métier, pourquoi je l'ai fait et pourquoi je le fais encore. Il y a quelque chose qui est juste.

    Cela va vous laisser du temps pour tourner ?

    Je leur ai dit que j'avais besoin d'un peu de temps pour tourner. Ils savent que j'aime bien et qu'on me demande encore de tourner donc la condition c'était que je puisse continuer à faire de l'image sinon j'aurais été malheureux.

    Rivages, votre nouvelle série qui sera diffusée prochainement sur France 2, va être présentée en avant-première lors du Festival. Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

    Pour être franc, ce qui m'a donné envie de tourner dans cette série, c'est David Hourrègue, le réalisateur. On avait travaillé ensemble sur Germinal et j'aime vraiment cet homme. C'est un monstre de travail et d'humanité. Je crois que s'il m'appelait et me proposait un truc, j'accepterais même sans lire le scénario.

    Et puis après, il y avait cet univers pas évident avec tous ces éléments. Je me dis que si ce n'était pas David, je n'aurais probablement pas accepté. Je suis content car la série a remporté le prix du public au Festival Montréal Séries hier soir.

    Avez-vous des projets à venir ?

    Je vais tourner à la rentrée dans une série écrite par Michel Bussi. C'est un thriller écologique dans lequel je vais jouer un scientifique. Je serai au côté d'Anne Charrier. On est tous les deux dans les rôles titres. C'est bien écrit et bien foutu.

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