DE QUOI ÇA PARLE ?
Les déboires d’un espion communiste franco-vietnamien exilé à Los Angeles à la fin de la guerre du Vietnam, forcé de reprendre du service.
C’EST AVEC QUI ?
Le nom du protagoniste principal n’est pas révélé – il est désigné comme "le capitaine" - mais nul doute que celui de son interprète va en revanche rester dans les mémoires. Apparu notamment dans la série live-action Cowboy Bebop sur Netflix, Hoa Xuander décroche avec The Sympathizer son premier rôle de grande importance.
A cette occasion, le jeune acteur australien se voit offrir l’opportunité de donner la réplique à Robert Downey Jr.. Oscarisé en début d’année pour sa performance dans Oppenheimer, ce dernier est également crédité au générique du programme comme producteur délégué, aux côtés de sa femme Susan Downey.
The Sympathizer n’offre pas seulement un rôle sur-mesure pour Robert Downey Jr., puisque ce dernier prête ses traits à quatre personnages différents. Un choix fait par les créateurs de la série – le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook (Old Boy) et le scénariste Don McKeller – pour représenter les différents visages de l’establishment américain.
HBO / A24
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Pour sa deuxième série américaine (après The Little Drummer Girl), Park Chan-Wook s’attaque à l’adaptation d’un roman lauréat du Prix Pultizer. Publié en 2016 sous le titre français Le Sympathisant, l’ouvrage est signé de l’écrivain vietnamo-américain Viet Thanh Nguyen, rare combinaison d’un succès critique et public.
Ce nouveau projet marque l'association du réalisateur sud-coréen culte à la chaîne câblée HBO et au studio A24, deux références du cinéma et de la télévision indépendants aux États-Unis.
C'est donc peu dire que cette mini-série de prestige a attiré la curiosité des sériephiles, d’autant que le programme signe également le grand retour de Robert Downey Jr. quelques semaines après son triomphe aux Oscars.
Dans la lignée de Peter Sellers
Récompensé pour sa performance dans le film Oppenheimer, l’acteur américain revient ici dans quatre rôles différents, chacun représentant un visage de la société américaine des années 70.
Une performance qui n’est pas sans rappeler celle de Peter Sellers dans Docteur Folamour de Stanley Kubrick, un pastiche tournant en dérision la guerre froide et la crainte d’un conflit nucléaire mondial.
Grimé à la limite du méconnaissable, Robert Downey Jr. livre une quadruple performance, dont les excès cabotins épousent à merveille l’aspect loufoque de la série. Malgré ses accents comiques, The Sympathizer n’en demeure pas moins un programme au fond sérieux, tant dans son portrait politique que tragique de la guerre.
Épousant les points de vue des deux camps, la série oppose l’aspect personnel de la guerre à une certaine forme de bureaucratie, dénuée de tout sentiment face à l’horreur et à la souffrance des massacres commis. A l’inverse des nombreux films américains consacrés à la guerre du Vietnam, The Sympathizer tente de dresser un portrait moins partial du conflit.
Une mini-série qui tient toutes ses promesses
Empruntant les codes du récit d’espionnage, The Sympathizer nous plonge dans une intrigue complexe, régulièrement entrecoupée de flashbacks et accompagnée de la voix off du protagoniste principal.
Ce dernier prend les traits d’un personnage insaisissable, tandis que nous ne parvenons pas de prime à bord à comprendre ses motivations et ses intentions personnelles.
Ces incertitudes créent un fil rouge narratif absolument passionnant, servi par une écriture fluide et des interprétations convaincantes. La promesse sur le papier est parfaitement tenue par cette série de prestige, qui offre une adaptation à la hauteur des immenses qualités du roman d’origine. Sept épisodes sont prévus au total, à raison d’un diffusé chaque lundi en France.
La mini-série The Sympathizer est à retrouver toutes les semaines sur Prime Video, via l’abonnement payant du Pass Warner.
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