Un jour de juillet 1981, la cinquantaine de fermiers qui peuple la ville d'Antelope, dans l'Oregon, voit débarquer des centaines de personnes vêtues de rouge. Devant les yeux médusés des habitants, ils envahissent les champs pour s'y installer indéfiniment. Non, il ne s'agit pas d'un pitch de film d'horreur mais bien d'une histoire vraie et complètement folle, celle du gourou Bhagwan Shree Rajneesh et ses disciples racontée dans la série Wild Wild Country.
Capitalisme, spiritualité et sexualité
Sorti en 2018 sur Netflix, ce documentaire a inspiré les créateurs de Raël : le prophète des extraterrestres. Et pour cause, les deux récits partagent de nombreux points communs. Les événements se sont déroulés à peu près en même temps, au début des années quatre-vingt. Mais si la secte américaine ne croyait pas aux extraterrestres, elle n'en reste pas moins glaçante.
L'histoire de Bhagwan Shree Rajneesh commence en Inde, à la fin des années soixante. Ce leader réunit autour de lui des centaines de fidèles qui l'écoutent parler de capitalisme, de spiritualité et de sexualité pendant des heures. Lorsque le gourou comprend que ses principes correspondent davantage à la culture américaine, il quitte son pays pour les États-Unis.
Une attaque bioterroriste ?
Il choisit une ville agricole quasi déserte, Antelope et achète un ranch de 25 0000 hectares pour 6 millions de dollars afin d'y installer sa propre ville et ses disciples. Des centaines et des centaines de mobil-homes sont construits. Les habitants d'Antelope, habitués au calme, se retrouvent dépassés.
La série documentaire, divisée en 6 épisodes, racontent comment l'histoire de cette microsociété a viré au cauchemar, allant jusqu'à l'attentat bioterroriste - le premier de ce genre dans l'histoire des États-Unis. De la même manière que Raël, Wild Wild Country raconte l'importance du groupe dans les récits d'emprise à une échelle, cette fois-ci, démesurée.
Wild Wild Country est disponible sur Netflix.