Ancien journaliste de guerre devenu agent, Roger Ferris travaille pour la CIA au Moyen-Orient. Il est chargé de traquer Al-Saleem, un des chefs d’Al-Qaïda, qui se cache en Jordanie pour préparer des attentats contre l’Occident. Pour infiltrer le réseau du terroriste, Ferris doit d’abord gagner la confiance du patron des renseignements jordaniens.
Avec Ed Hoffman, son très roué chef de division qui le supervise depuis Washington, ils décident d’appâter Al-Saleem en lui faisant croire à l’expansion d’une nouvelle confrérie djihadiste concurrente. Mais Hoffman est-il vraiment fiable et ne joue-t-il pas un double jeu ?
Avec Mensonges d'Etat, thriller d’espionnage sorti en 2008 et s'inscrivant clairement dans la veine de ces productions hollywoodiennes mettant en scène une Amérique toujours en guerre contre le terrorisme islamiste, Ridley Scott plonge Leonardo DiCaprio dans les méandres des conflits modernes, entre Bagdad et Amman. Pour livrer au bout du compte une intrigue assez captivante, mélangeant High Tech, réalité et fiction.
Mensonges d'Etat est aussi la révélation d'une lumineuse actrice d'origine iranienne, Golshifteh Farahani, qui, grâce au film, met un pied en dehors des frontières de l'Iran. Elle y campe l’infirmière jordanienne Ashaï, qui charme Roger Ferris.
Pour ce rôle, l’actrice est claire avec le réalisateur : elle garde ses vêtements et son voile. Le contrat est signé et Golshifteh se transforme alors en symbole d’espoir et de liberté, devenant la première star iranienne à tourner dans une production américaine depuis la révolution islamique de 1979.
La fureur de Téhéran
Une composition vu d'un très mauvais oeil par les autorités de Téhéran. La tension monte encore d'un cran à l'issue d'un tapis rouge de l'avant-première aux Etats-Unis. Golshifteh Farahani y apparaît non-voilée et avec une robe décolletée. C'en est trop pour le régime des Mollah.
A son retour, elle est interdite de quitter le territoire. Accusée d'espionnage, elle subit un interrogatoire de six mois, ce qui empêche l'actrice de se rendre à Londres pour les auditions de Prince of Persia des studios Disney. A la faveur d'une autorisation de sortie de territoire de vingt-quatre heures, elle s'exile en France, quittant définitivement son pays.
"Je suis un arbre sans racine" avait-elle tristement confié au micro d'Europe 1 en 2016. "J'ai été condamné à vivre en exil. En Iran, on a cette impression d'être contrôlé tout le temps, dès le début de notre vie [...] Lorsque j'étais en Iran, tous les téléphones étaient contrôlés. Je devais chercher des cabines différentes pour appeler à l'étranger".
Si l'actrice a pu poursuivre, librement cette fois-ci, sa carrière et sa vie dans son pays d'adoption, elle confiait aussi ses craintes de mourir un jour en exil, sans avoir pu retourner en Iran.