Dans le dernier succès en date de Netflix, la série The Night Agent, le pitch de départ tourne autour d'une opération très secrète qui se déroule dans une pièce du sous-sol de la Maison-Blanche. Cette opération a pour nom de code la Night Action. Le héros de la série Peter Sutherland, joué par Gabriel Basso, y officie en tant que réceptionniste.
Son travail consiste à prendre les appels entrants et à aider la personne à l'autre bout du fil en la dirigeant vers les autorités compétentes. Mais qui appelle Peter, et quelle est cette opération secrète qui sert de socle à la série ? Qui a le numéro pour l'appeler, et pourquoi ?
Autant de questions qui nécessitent de vérifier si la Night Action existe vraiment ou s'il s'agit simplement d'une création fictive tirée du roman The Night Agent de Matthew Quirk.
La Night Action est-elle une véritable agence ?
Si on en croit la série, la Night Action est une agence totalement confidentielle destinée à des membres d'agences telles que la CIA, la NSA, la DEA et le FBI, en dernier recours lorsque quelque chose a mal tourné.
Et bien qu'il soit impossible de confirmer avec certitude qu'il existe une agence Night Action en tant que telle – puisque il s'agirait d'un programme secret – il est très probable qu'il y ait une sorte de canal officieux disponible pour les agents secrets en détresse, comme c'est le cas pour la tante et l'oncle de Rose Larkin (Luciane Buchanan).
Dans la série, Peter dit à Diane Farr (Hong Chau), cheffe de cabinet de la présidente, qu'il n'a jamais entendu parler du département secret, et elle lui répond qu'il ne devrait pas et qu'il est encore plus secret que les opérations de la CIA.
On note cependant que le créateur de la série, Shawn Ryan, rend tout cela à peu près crédible en donnant à la série le même genre d'ambiance que celle que l'on retrouve dans les drames plus traditionnels liés à l'espionnage.
À la recherche de l'agence Night Action
La série est tirée du roman du même nom de Matthew Quirk, qui s'inscrit dans la lignée d'un Jack Ryan à la Tom Clancy. L'auteur a récemment expliqué dans une interview avec The Real Book Spy comment il s'est documenté sur l'opération de la Night Action :
"Pour mes recherches, j'ai parlé à mon ami et son travail s'est avéré bien plus intéressant et secret que je ne l'avais soupçonné, c'est l'un des nombreux facteurs qui m'ont amené à situer l'action du roman dans la salle de crise de la Maison-Blanche.
J'ai également discuté avec des membres du FBI et de la CIA de ce qui se passe lors des veilles de nuit et dans la salle de crise, et de la manière dont un scénario de contre-espionnage tel que celui du livre pourrait se dérouler".
Il semblerait donc que quelqu'un occupe un rôle très similaire dans la vraie vie à la Maison-Blanche, mais peut-être pas dans un sous-sol, comme le montre la série.
Dan Power/Netflix © 2023
Le poste d'agent de nuit de Peter Sutherland est-il réel ?
La réponse est non. Impossible de vérifier un quelconque élément substantiel indiquant qu'il existe un poste connu sous le nom d'agent de nuit. Mais Matthew Quirk a de nouveau utilisé un ami qui travaille pour le FBI comme modèle pour représenter le job de Peter Sutherland. Il déclare :
"L'intrigue a été inspirée par un de mes amis à Washington qui travaillait de nuit au FBI. Il ne parlait pas beaucoup de son travail à l'époque, mais d'après ce que j'ai pu apprendre, il faisait partie d'une équipe de nuit, chargée de surveiller les crises et, le cas échéant, de réveiller le directeur.
Cette idée m'est restée en tête : un jeune homme assis près d'un téléphone toute la nuit, chaque nuit, attendant son heure. Que se passe-t-il lorsque le téléphone sonne et qu'il se retrouve soudain au cœur d'une situation d'urgence, face aux personnes les plus puissantes de Washington ?"
Finalement, alors qu'on pouvait se poser des questions sur la crédibilité du scénario de départ, on peut supposer à présent que The Night Agent est réellement basée sur une agence gouvernementale similaire, mais cela ne va pas plus loin. Mais si la Night Action était bien réelle, de toute façon, nous n'en saurions rien !
