Au 24ème siècle, une Fédération musclée, où ordre et vertu sont les maîtres mots, dirige la Terre. Mais aux confins de la galaxie, une armée d’arachnides se dresse contre l’espèce humaine et la menace même directement, en rasant en quelques minutes Buenos Aires.
La fédération exhorte alors la jeunesse au sacrifice et à l’abnégation. Cinq jeunes gens, cinq volontaires à peine sortis du lycée, pleins d'ardeurs et de courage, partent en mission dans l'espace pour combattre les envahisseurs. Ils sont loin de se douter de ce qui les attend...
C'est peu dire qu'au moment de sa sortie, l’ironie mordante et féroce de Starship Troopers de Paul Verhoeven, son discours satirique et anti-militariste, ne furent pas détectés par tous ses spectateurs, même professionnels.
Parmi la critique, certains évoquèrent même un film fascisant, sans relever le traitement appliqué par Paul Verhoeven à son sujet (et sans se souvenir de son tempérament de cinéaste...). Le New York Times parla même d'un film "dérangé et horrible"...
La sanction fut d'autant plus lourde que, doté d'un budget de production de 105 millions de dollars, soit le plus important dont ait jamais disposé le cinéaste, Starship Troopers n'en rapporta que 54 millions sur le territoire américain.
Le temps faisant son oeuvre, et le bouche à oreille aussi, heureusement, le film de Paulo est devenu absolument culte. Un jeu de massacre en forme de gigantesque bras d'honneur de la part du hollandais violent. 25 ans après sa sortie, le film n'a pas pris une ride, bien au contraire. On parle depuis des années d'un possible remake du film de Verhoeven. On souhaite bon courage au candidat...
Dirk Diggler dans l'espace
En matière de nudité à l'écran, Verhoeven n'a jamais eu aucun état d'âme et est tout à fait décomplexé sur le sujet. Il suffit de balayer sa filmographie pour mesurer que la plupart de ses films comportent des scènes de nudité et / ou de sexe : Turkish delices, La chair et le sang, Basic Instinct, Hollow Man, Showgirls, Black Book, Benedetta...
Dans Starship Troopers figure une scène de douche collective au début du film, dans laquelle le cinéaste voulait filmer ses acteurs et actrices-Casper Van Dien et Dina Meyer notamment- dans le plus simple appareil. Mais au pays de l'oncle Sam, une poitrine dénudée affichée à l'écran pose problème; en plus de ne pas mettre forcément à l'aise le casting face à une telle demande.
Dina Meyer, qui incarne pour mémoire dans le film l'attachante Dizzy Flores, proposa alors un compromis au cinéaste : s'il voulait voir les acteurs / actrices nus pour cette scène, il devait donner l'exemple et lui montrer jusqu'où il était prêt à aller pour avoir ses plans.
A la surprise générale, Verhoeven et son directeur de la photographie, Jost Vacano se déshabillèrent par solidarité avec le casting. "Pour moi, c'était un peu plus difficile, mais j'ai dit à Jost : "Hé, il faut qu'on donne un exemple..." Il a dit : "Bien sûr", et boum ! Et ça a fonctionné comme un charme. Nous nous sommes déshabillés, et bien sûr, tout le monde s'est mis à rire. Ensuite, nous avons tourné la scène sans problème" racontera plus tard Verhoeven.
Petit supplément d'anecdote pour la route : Casper van Dien et Jake Busey, facétieux, avaient semble-t-il prévu leur coup avant de filmer cette scène de douche. Comme Van Dien le racontera bien plus tard, au Comic Con de Toronto en 2016, lui et Busey avaient dissimulé dans leurs pantalons des prothèses de pénis de la taille (XXL donc...) de celui de Mark Wahlberg / Dirk Diggler dans Boogie Nights. Gêne maximum de l'assistance et effet garanti, si l'on ose dire.