De quoi ça parle ?
Pour suivre son frère aîné, Victoire, une jeune adolescente au fort caractère, est contrainte d’intégrer Toulouse-Lautrec, un lycée pas comme les autres qui accueille des élèves en situation de handicap, comme Marie-Antoinette, une pétillante tétraplégique, ou Charlie, atteinte d’une tumeur au cerveau.
Bien que réfractaire au départ, Victoire va peu à peu dépasser ses préjugés et va découvrir, au sein du lycée Toulouse-Lautrec, l’amitié, l’amour, la solidarité, le courage et la force de tous ses camarades. Mais aussi la dévotion et l’altruisme des parents et du corps enseignant. Et sa vie va changer à tout jamais.
Lycée Toulouse Lautrec, chaque lundi à 21h10 sur TF1 à partir du 9 janvier. 6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Côté visages connus, le casting de Lycée Toulouse-Lautrec comprend notamment Stéphane De Groodt (Le Jeu, Chacun chez soi) dans le rôle de M. Feuillate, le proviseur de l'établissement qui sert de décor à la série, et Aure Atika (Pour Sarah, Un homme d'honneur) dans celui d'Elisabeth, la mère de Victoire.
Les téléspectateurs reconnaîtront également Valérie Karsenti (Scènes de ménages), Rayane Bensetti (Tamara), Joséphine Draï (Plan coeur), Charlie Bruneau (En Famille), Bruno Salomone (Fais pas ci, fais pas ça), Lou Bonetti (Un Si Grand Soleil) et Bérangère McNeese (HPI), qui complètent la distribution et prêtent leurs traits à des membres du corps enseignant et à des parents d'élèves.
Mais la force de cette nouvelle série réside évidemment avant tout dans ses personnages d'ados, en situation de handicap ou valides, formidablement interprétés par Chine Thybaud (Endless Night) et Ness Merad, alias Victoire et Marie-Antoinette, qui sont sans conteste les deux grandes révélations de Lycée Toulouse-Lautrec. Mais aussi par Max Baissette de Malglaive, Adil Dehbi, Juliette Halloy, Aminthe Audiard, Margaux Lenot, Nolann Duriez, Hippolyte Zaremba, Abraham Wapler et Adrien Casse.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Genre ultra populaire outre-Atlantique, avec des exemples qui se comptent à la pelle au fil des décennies, tels que Dawson, Les Frères Scott, Newport Beach, Gossip Girl ou plus récemment Riverdale, la série ado a eu plus de mal à s'imposer en France. Longtemps reléguée aux matinées de France 2 (Coeur océan, Foudre, Nos années pension) ou aux après-midis de TF1 (La Vie devant nous).
Avec Les Bracelets rouges, lancée en 2018, TF1 a cependant prouvé qu'une fiction mettant principalement en scène des adolescents pouvait tout à fait avoir sa place en prime-time sur une grande chaîne. Et qu'il ne fallait pas forcément se tourner vers France TV Slash (Skam France), OCS (Les Grands) ou Netflix (Les 7 vies de Léa) pour trouver des pépites de teen drama.
Forte du succès des Bracelets rouges, TF1 propose dès ce lundi 9 janvier une toute nouvelle série ado intitulée Lycée Toulouse-Lautrec, qui s'inspire elle aussi d'une histoire vraie, celle de la créatrice Fanny Riedberger (Clem, En Famille), qui a étudié dans le vrai Lycée Erea Toulouse-Lautrec de Vaucresson, qui sert de décor à ces six épisodes et dans lequel se côtoient lycéens en situation de handicap et lycéens valides, qui endossent alors le rôle de référents pour leurs camarades.
Proche sur le papier de la série phénomène avec Azize Diabate, Audran Cattin, Esther Valding, Camille Lou et Michaël Youn - parce qu'elle raconte les joies et les peines d'une bande de jeunes en situation de handicap ou malades (Charlie est par exemple atteinte d'une tumeur au cerveau) qui vont nouer un lien d'amitié à toute épreuve - Lycée Toulouse-Lautrec se démarque finalement assez vite des Bracelets rouges et réussit à trouver sa propre identité.
Contrairement à sa cousine éloignée, cette nouvelle série ne fait pas du handicap de ses personnages son sujet central. Victoire, incarnée à la perfection par une Chine Thybaud d'une justesse folle, se rend en effet rapidement compte que ses nouveaux camarades, sur qui elle ne pose tout d'abord pas forcément un regard très tendre, sont des adolescents comme les autres. Qui, comme elle, rêvent d'histoires d'amour et sont confrontés aux questions existentielles que tout jeune de cet âge-là se pose.
Singulière, authentique et finement écrite, Lycée Toulouse-Lautrec parvient à ne jamais tomber dans le pathos et à faire de son décor - ce lycée pas comme les autres - une arène extrêmement riche, où se mélangent des sujets graves comme le harcèlement scolaire ou le suicide chez les jeunes, et des moments de vie plus légers, souvent très drôles.
Et si cette série est si réussie et si touchante, c'est grâce à sa galerie de personnages plus vrais que nature, incarnés pour certains par de vrais élèves du lycée de Vaucresson, qui font des étincelles et sont l'atout coeur de cette série.
À l'image de Ness Merad, comédienne tétraplégique non professionnelle qui trouve ici son premier rôle et crève l'écran dans le rôle de Marie-Antoinette, qui brille par son franc-parler, son naturel, et ses répliques qui tuent. Les vannes fusant à la minute parmi cette bande d'ados au sein de laquelle Adil Dehbi, Juliette Halloy et Nolann Duriez tirent également leur épingle du jeu.
Les téléspectateurs de TF1 devraient également apprécier de retrouver Valérie Karsenti dans un rôle de CPE à mille lieues de Liliane de Scènes de ménages, Charlie Bruneau dans une partition très touchante, et Stéphane De Groodt en proviseur au grand coeur, dont l'intrigue familiale, avec son fils lui-même en situation de handicap depuis peu, nous offre de beaux moments d'émotion.
Alternant séquences bouleversantes qui promettent de vous remuer et moments de comédie décapants, Lycée Toulouse-Lautrec, qui est repartie du dernier Festival de la fiction TV de La Rochelle avec le prix de la Meilleure série 52 minutes, est l'une des très belles surprises de ce début d'année 2023. Une jolie ode à la tolérance qui s'adresse aux spectateurs de tous les âges et ne vous laissera pas indifférent.