De quoi ça parle ?
Près de la frontière franco-allemande, au coeur de la Forêt Noire et de la base militaire binationale, 12 corps sont retrouvés dans un charnier. Toutes les victimes sont des hommes, aussi bien français qu'allemands. Cette macabre découverte va venir raviver des souvenirs que Camille Hartmann, une juge d'instruction hors pair, croyait enfouis.
Les jeudis 5 et 12 janvier à 21h10 sur TF1. 4 épisodes vus sur 4.
C'est avec qui ?
Deux ans après son départ de Balthazar, et avant d'endosser le rôle de Sam à partir de la saison 7, Hélène de Fougerolles revient sur TF1 avec Les Disparus de la Forêt Noire, un thriller en quatre épisodes dans lequel elle campe Camille Hartmann, une juge d'instruction qui doit composer avec une mémoire fragile à la suite d'un accident et qui voit les zones d'ombre de son passé ressurgir à travers une enquête particulièrement épineuse.
Face à elle, les téléspectateurs retrouveront Grégory Fitoussi (Engrenages) et Tchéky Karyo (The Missing, Les Combattantes) dans les rôles des inspecteurs de police franco-allemands Erik Maes et Franz Agerland. Mais aussi Thierry Godard (Germinal), qui prête ses traits à Marc, le mari de Camille.
Une jolie distribution que viennent compléter Astrid Whettnall (Baron noir), Victoria Eber (Para//èles), Léo Mazo (Skam France, Les 7 vies de Léa), Natalia Dontcheva (Infidèle), Sébastien Libessart (Détectives), Bruno Wolkowitch (Sam), Laëtitia Eïdo (L'Absente), Daniel Njo Lobé (Le Code) et Mélanie Page (L'école de la vie).
Ça vaut le coup d'oeil ?
Ne vous fiez pas à son titre peu inspiré : Les Disparus de la Forêt Noire n'a rien d'un polar régional du samedi soir en pilotage automatique comme France 3 nous en sert à longueur d'années.
Créée par Stéphane Pannetier et Julien Vanlerenberghe, à qui l'on doit la superbe Infiniti, et produite par Carole Della Valle et Nagui, cette mini-série menée tambour battant est une vraie réussite, qui devrait ravir les amateurs du genre. Et leur réserve quelques surprises. Le jury du Festival Polar de Cognac ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisqu'il lui a décerné le Grand Prix de la série 2022 en octobre dernier.
Vrai thriller à tiroir, Les Disparus de la Forêt Noire multiplie les révélations au fil de ses épisodes et ne nous emmène jamais vraiment là où on l'attend. En effet, même si l'on comprend rapidement que cette affaire des 12 corps retrouvés dans un charnier en plein coeur de la Forêt Noire est intimement liée à l'accident de voiture qui a bouleversé la vie de la juge Camille Hartmann un an plus tôt et lui a fait perdre la mémoire, les scénaristes sont assez malins pour accumuler les fausses pistes et jouer avec notre âme de détective.
Loin de son personnage d'Hélène Bach dans Balthazar ou des héroïnes solaires qu'elle a pu incarner dans de nombreuses comédies (romantiques ou non), Hélène de Fougerolles se révèle touchante de vérité dans la peau de Camille, cette femme meurtrie et abîmée par un accident dont elle n'arrive pas à recomposer les tenants et les aboutissants.
Excellente dans ce registre bien plus sombre et énigmatique, Hélène de Fougerolles trouve des partenaires à la hauteur en Grégory Fitoussi et Tchéky Karyo, qui composent un duo de flics efficace et plutôt atypique, dont émane une pointe d'humour bienvenue dans cet océan de noirceur. Mais aussi en des camarades de jeu telles que Astrid Whettnall, Natalia Dontcheva ou la jeune Victoria Eber, très juste.
Car Les Disparus de la Forêt Noire est avant tout une série de femmes, qui offre à ses comédiennes de très beaux rôles qui se révèlent au fur et à mesure que l'histoire se déploie.
Sublimée par les magnifiques décors naturels qui donnent son nom à la série, la nouvelle fiction événement de TF1, sombre et pesante à souhait, doit d'ailleurs beaucoup à son concept original, qui a le don de nous surprendre jusqu'au bout. Et finit par faire des personnages féminins la pièce maîtresse de l'intrigue.
Le troisième épisode, qui paraît tout d'abord servir de conclusion à l'enquête, rebat en fait complètement les cartes et relance l'histoire dans une toute nouvelle direction. De telle manière que le téléspectateur a presque la sensation de regarder une autre série lorsque débute le quatrième et dernier épisode.
Polar déjà très réussi sur fond de meurtres en série et de vengeance, Les Disparus de la Forêt Noire se mute alors en un récit plus politique et plus que jamais dans l'air du temps en s'emparant, de manière inattendue et extrêmement forte, du sujet des violences faites aux femmes.
Une très belle idée qui donne lieu à un final en apothéose qui va presque trop vite, tant énormément de choses sont bouclées en l'espace d'à peine 52 minutes. Mais, au moins, on ne s'ennuie jamais. Et les scénaristes s'offrent même le luxe d'une toute dernière scène une fois de plus très surprenante, qui pourrait presque ouvrir, à nouveau, vers une toute autre série en cas de saison 2.