D'Alien à Jason X en passant par Event Horizon, nombreuses sont les tentatives en matière d'horreur intergalactique. Alors que sort Apollo 18, sorte de Projet Blair Witch à la sauce spatiale, une petite rétrospective de la SF d'horreur s'impose... [ATTENTION, RISQUE DE SPOILERS !]
Dossier réalisé par Louis Daubresse
De quoi ça parle ?
Le vaisseau commercial Nostromo et son équipage, sept hommes et femmes, rentrent sur Terre avec une importante cargaison de minerai. Mais lors d'un arrêt forcé sur une planète déserte, l'officier Kane se fait agresser par une forme de vie inconnue, une arachnide qui étouffe son visage… Ses collègues le ramènent au vaisseau sans se douter qu’un redoutable parasite habite son corps. Le cauchemar ne fait que commencer pour les sept passagers du Nostromo… Tout sur le film
Du voyage sidéral à l’horreur abyssale
En matière de science-fiction d’épouvante, Alien, le huitième passager est le modèle canonique. Bien qu'apparenté au premier abord à l'univers de la SF, très en vogue à l'époque, le film débute dans une ambiance énigmatique. Lorsque les passagers reçoivent un signal d’origine inconnue, en provenance d’une planète où l’homme n’a jamais mis les pieds, c’est le début de l’angoisse. Cette planète s’avère des plus désolées et inhospitalières qui soient. Et que dire de la gigantesque carcasse de ce vaisseau spatial que les astronautes découvrent ? Sans parler du fameux Space Jockey, qui constitue encore un mystère, près de trente après la sortie du film. L’Alien, monstre désormais sacré du cinéma, n’apparaît que par brefs instants, son corps étant le plus souvent enveloppé dans l’obscurité. L’apparence de la bête reste nettement plus suggérée que véritablement montrée.
A propos du monstre
Un xénomorphe d’une taille impressionnante (plus de 2 mètres), gratifié d’une double mâchoire, l’une qui peut absorber à elle seule un crâne humain, l’autre, plus petite, qui, projetée avec force et vitesse, peut perforer n’importe quel matériau. Son sang est extrêmement corrosif, son crâne est démesurément allongé. A noter que cette créature ne possède pas d’organes visuels mais se rabat sur d’autres sens extrêmement développées.
La scène horrifique
Sans conteste la séquence du repas, durant laquelle Kane est soudainement pris de suffocations puis de convulsions. Son torse explose en deux temps, giclées de sang à l’appui, tandis qu’un Alien nouveau-né en sort avec des dents bien aiguisées. Le malheureux officier meurt sur le coup après d’ultimes tremblements. C’est la scène qui fait définitivement basculer le film du côté de l’horreur absolue. Alien, le huitième passager fut d’ailleurs déconseillé aux femmes enceintes à cause de cette scène traumatisante.
Une réplique qui tue
« Vous n'avez encore pas compris à qui vous avez à faire ? Un parfait organisme. Et sa perfection structurale n'a d'égale que son hostilité. Un survivant qui n'est pas souillé par la conscience, le remords ou les illusions de la moralité. Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie mais... vous avez ma sympathie. »
Le saviez-vous ?
Le titre d'introduction, Alien, se présente sous la forme de sept traits, avant de composer finalement l'appellation définitive du long métrage. Un graphisme épuré et surtout signifiant, le titre révélant ainsi le nombre de victimes de la créature dans le film.
L'artiste d'origine suisse H.R. Giger a réalisé seul le design de la créature, considérée aujourd'hui comme une œuvre d'art à part entière. L’apparence physique de l'Alien a du néanmoins être retravaillée à plusieurs reprises. Les dessins originaux de l'artiste suisse étaient en effet explicitement sexuels, et n'étaient pas tout à fait en accord avec les desiderata du studio. Pour la créature, Giger s'est inspiré d'un mélange de fragments organiques avec des pièces mécaniques. La maquette a été ainsi conçue avec de vrais ossements assemblés avec de la plasticine sur des tuyaux et des pièces de moteur. Cette nouvelle forme d'art contemporain sera nommée par ses soins la "biomécanique".
Ridley Scott rapporte souvent qu'il aurait souhaité mettre en scène une fin beaucoup plus sombre. Il voulait que la créature tue sauvagement le lieutenant Ripley lors du face-à-face final dans la nacelle spatiale, puis que l'Alien s'asseye et prenne la voix de Ripley en envoyant un message rassurant d'arrivée sur la planète Terre. Mais la 20th Century Fox n'était pas très emballée à l'idée d'une fin aussi désespérée.
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