Et si, de tous les procédés cinématographiques, la voix off était l'une des plus riches inventions qui soient ? Petit tour d'horizon au coeur du cinéma et de quelques exemples mémorables... - Dossier réalisé par Edouard Brane et Sébastien Cléro
C'est lorsque le spectateur a besoin de se sentir proche des protagonistes du film, si ce n'est avec eux ici et maintenant, que les cinéastes ont recours à une voix off "en direct".
La voix de l'écriture
Le film : Manhattan de Woody Allen - 1979
Le personnage et sa voix off : Woody Allen alias Isaac Davis
L'ouverture de Manhattan présente un cas de voix off particulièrement original. Au-delà de ce que représente le timbre si singulier de Woody Allen dans le petit monde du cinéphile averti, c'est aussi la voix d'un artiste à l'oeuvre qu'on entend ici : cet écrivain qui tente difficilement de coucher sur papier les premières phrases d'un roman intimiste. Comme s'il écrivait "en direct", il se reprend, se corrige, s'interroge, s'acharne à décrire ce qui fait à la fois le charme et l'éclectisme de New-York. Les images et la musique sont en parfaite harmonie avec cette voix créatrice que l'on sent totalement remplie d'admiration.
"Retour vers le passé..."
Le film : Apocalypse Now de Francis Ford Coppola
Le personnage et sa voix off : Martin Sheen alias Capitaine Wilard
Qui ne se souvient pas du monologue du Capitaine Wilard, incarné par Martin Sheen, remontant le fleuve avec son équipe dans le film culte de Francis Ford Coppola ? Outre le voyage des soldats en plein coeur de l'horreur du Vietnam, la voix off nous embarque dans un voyage intérieur entre enquête, introspection et dérive vers la folie. Non souhaitée au départ, cette voix ne se limite donc pas à sa valeur descriptive, elle permet d'accéder aux questions que se pose le personnage principal, qui semble ici revivre au présent des événements du passé.
Voix off interdite !
Le film : Adaptation de Spike Jonze
Le personnage et sa voix off : Nicolas Cage alias Charlie Kaufman
Dans cette fable sur l'écriture et la création au cinéma, la voix intérieure du scénariste Charlie Kaufman (incarné par Nicolas Cage) est omniprésente. Sans cesse il nous fait part de ses réflexions et ses pensées les plus intimes : nous voyageons dans la tête de l'artiste au travail, véritable bric-à-brac créatif. Pleine d'ironie, la scène du cours de scénario donné par le vrai Robert McKee révèle un personnage en pleine crise intérieure, quand soudain... il est interrompu par le maître reniant l'utilisation de la voix off dans un script !
La folie de l'écrivain malade
Le film : Providence de Alain Resnais - 1976
Le narrateur : John Gielgud alias Clive Langham
Le personnage que campe John Gielgud dans Providence est celui d'un vieil écrivain britannique. Malade et alcoolique, la folie lui monte tellement à la tête qu'il cauchemarde en évoquant les membres de sa famille dans une fiction qui semble faire l'objet de son prochain livre. Jamais la voix-off n'aura été aussi originale. Le narrateur semble en effet remplacer le scénariste et le réalisateur pour devenir le maître d'un film qu'il est seul à connaître. Cynique, insolent et sardonique, il ose tout, va même jusqu'à insulter ses propres enfants, les renvoyer du champ de la caméra tout en inventant les situations les plus invraisemblables.
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