On s'attendait à une fin plus élaborée, clairement. Des débuts engagés de Squid Game (dénonçant l'extrême pauvreté qui touche une grande partie de la population, le désintérêt des riches face à ces prolétaires à la rue, l’appât du gain qui fait faire n'importe quoi...), sa mise en scène clinquante qui nous aguiche l’œil (les jeux comme des cours de récré mortelles, on a adoré le concept), le personnage principal ("le bon gars, le vrai") dont a vite pitié, quelques seconds rôles attachants (Ali... On ne s'en remet pas), retrouver "le mec de Busan" (oui, on a tous eu le même réflexe) pour un petit rôle, un sixième épisode en apogée dramatique de la série... Squid Game a beaucoup d'idées. Mais voilà, après cette vague immense d'atouts, la série semble ne plus savoir trop quoi en faire, et retombe dès l'épisode 7 dans le train-train habituel des films de jeux sadiques où l'on pousse un groupe de personnes à s'entretuer, nous mettant sous le nez des personnages ultra-caricaturaux (le couple du truand et de la folle - élue personnage insupportable de la série -) ou si vicieux que l'on finit par se moquer éperdument de leur sort (l'ami d'enfance du héros), et surtout, une fin à la
Saw
. On n'en revient pas d'avoir exactement le même twist, à savoir que
le créateur du jeu qui se cache parmi les "morts" et se rince l’œil sur le déroulé des épreuves
... On avait déjà à demi compris ce twist, lorsque la série dévoilait trop tôt que
le vieux ne gâte pas tant qu'il veut bien le laisser paraître (à la fin de l'épisode six) et qu'il est l'un des uniques personnages dont la mort n'est pas montrée en gros plan en face caméra (cette mise en scène des scènes de tuerie nous agace, on se l'avoue), ce qui interpelle forcément
. Une demi-surprise, donc, pour une déception totale, en revanche. On a aussi failli s'étrangler devant le spectacle navrant des
VIP masqués en animaux "boule à facettes" qui viennent faire des paris sur les gagnants en gloussant de plaisir à chaque mort
, ce qui ressemble à la ligne directrice des séries "dark" Netflix, qui critiquent de façon balourde, n'impressionnent que les jeunes ados (et encore), et font rire les amateurs de scénario plus fins. La fin laisse aussi la porte ouverte à plusieurs saisons, Netflix oblige, ce que l'on ne trouve pas nécessaire dans l'immédiat (à voir s'il l'on parvient à nous prouver le contraire avec une super saison 2, mais on en doute...). Si suite il y a, on préfèrera voir des alliances entre joueurs comme dans les débuts de Squid Game pour déjouer les pièges, plutôt que des gens qui se tirent dans les pattes de façon mesquine et ultra-prévisible, comme dans les films d'épouvante qu'on commence à connaître. On retient surtout le héros ("vraiment, c'est un bon gars"), le pauvre Ali, quelques jeux déchirants (les billes) ou surprenants (les trois premiers), une mise en scène originale, "le mec de Busan" et une critique acerbe de la société. Mais les épisodes 7 à 9 commencent une chute vertigineuse (sans besoin de verre faussement trempé) vers une fin des plus faciles, vue et revue si vous connaissez une certaine saga de films d'épouvante, et assez prévisible. You Win, pour cette saison, mais Game over pour la suite.