Guillermo Del Toro nous a habitué à bien mieux, clairement, même s'il ne réalise pas lui-même ces scénettes horrifiques, les introduisant à la façon d'un "Alfred Hitchcock présente" (une petite nostalgie qui est certainement ce qu'on a préféré de cette série). Le Cabinet des Curiosités est d'une qualité très aléatoire, nous ayant pris au jeu avec ses deux premiers opus. On a vraiment bien aimé ce premier conte, où le méchant raciste - oui, le portrait est si grossier - est puni par là où il a péché, devenant la première victime de sa propre bêtise ("Tu veux pas crever ? Fallait laisser la dame récupérer ses photos de famille. Pas touche aux photos de famille."), ce qui est assez ironiquement drôle, avec en bonus une bestiole dont le design est en roue libre (on sent qu'il y avait une promo au rayon tentacules numériques). Après avoir bien rigolé, on est passé au deuxième avec à peu de choses près le même schéma narratif (le grippe-sous qui n'hésite pas à profaner les tombes pour faire fortune, et qui est puni encore par sa bêtise). Amusant aussi. Mais, ensuite, c'est la dégringolade. Le troisième sketch fera au moins plaisir à ceux qui aiment la barbaque : on assiste à une autopsie filmée de façon ultra-démonstrative, avec une profusion de gros plans voyeuristes à seule destination d’écœurer le chaland, et accentuation des petits bruits produits - succion, cassure, etc... - idem, pour vous pousser à faire "berk"... c'est puéril, simple, et visiblement efficace puisqu'au moins, on retient l'épisode. Après, vous pouvez aller vous coucher, car les épisodes 4 à 8 sont vides et soporifiques (vous pouvez vous en servir comme somnifères). Ainsi le quatrième, à la mention-même de "réalisé par Amirpour" prononcé par Guillermo, nous a fait lever les bras sur un "Oh non, pas elle !", et effectivement, on se retape sa mise en scène auteuriale au rabais de The Bad Batch, à l'identique. On pense qu'elle a acheté une focale œil de poisson qui coûtait cher, car elle la rentabilise dès qu'elle le peut, et c'est visuellement infernal, ajouté à une intrigue où l'on ne comprend rien (
c'est quoi cette crème qui prend forme ? Pourquoi l'héroïne devient méchante envers le seul individu qui l'aime plutôt que de faire leur fête aux autres ? Après le bain, voit-on toujours la même femme recouverte de crème, où à l'inverse la crème qui a fini de prendre forme humaine ?...
Au secours, un scénariste, vite) et surtout à un dernier plan où l'actrice minaude interminablement en face caméra, sans aucune raison, et sans terminer l'intrigue (et après, il se passe quoi ? Morale ? Quelque chose ?... 42 ?). En réalité, ce quatrième épisode ne compte que sur la "gueule" particulière de Kate Micucci (qu'on adorait dans The Big Bang Theory), et rien de plus. S'ensuivent les épisodes 5 (Ben Barnes encore dans un mauvais délire de tableaux maléfiques, après le Portrait de Dorian Gray, ça doit le changer...), 6 (Rupert Grint qui a encore un problème avec un rat... On plaisante, évidemment, mais on s'ennuyait tant dans cette histoire de sorcière plate et longue, qu'on a repensé à cette histoire de Rupert Grint versus le Rat), 7 (le plus vide : des gens qui parlent et se shootent sur un canapé pendant 45 minutes, et 5 petites minutes de bébête méchante à la fin... Flinguez-nous, pitié), et 8 (une maison hanté où les nuits s'accompagnent de bruits étranges et d'apparitions... Comme c'est original, vraiment). On ne s'épanchera pas beaucoup plus sur ces épisodes ronflants, car eux-mêmes n'ont rien à dire et nous ont fait sombrer dans l'ennui le plus complet. On ne retient que les deux premiers épisodes ironiques et grinçants, le troisième pour ceux qui cherchent de la viande fraîche (sans regarder la façon dont c'est filmé), et au-delà du "cas Amirpour" (oh non, pas elle), c'est le vide intersidéral, avec des scénettes qui n'ont que la somnolence thérapeutique à offrir. Bonne nuit, et faites de beaux rêves.