Voila enfin bouclé, je suis d'accord avec les critiques de la presse, c'est une mauvaise saison dans l'ensemble. 8 épisodes auraient suffit à boucler le tout.
Une fois de plus le format 13 épisodes aura montré ses limites, il est bien trop long pour ce que la saison cherche à raconter surtout la saison ne raconte pas grand chose et n'apporte rien du tout. Pour meubler, ils sont bien évidemment obligé d'étirer l'intrigue jusqu'à l'écœurement avec des blablatage inutiles comme avec Luke Cage. Pire encore, on sent vraiment la volonté de Netlix de baisser de le budget en multipliant les scènes d'actions à huit clos, parfois très mal éclairées. Il n'y a vraiment aucune audace ni dans la mise en scène, ni dans la réalisation pour les trois quarts des scènes c'est filmé comme une banale série B façon experts miami.
En plus du format le rythme est constamment ralenti par la mise en place de deux intrigues très mal équilibrées tant elles se piétinent l'une l'autre. Dès que l'une prend son envol, l'autre se cantonne à des scènes d'expositions. Durant un bon tiers de la saison, l'intrigue Russo a même complètement éclipsé l'autre, à tel point que la gamine et le pasteur cinglé par exemple, apparaissent parfois 5 minutes un épisode pour ne strictement rien faire. C'est d'ailleurs vers les deux derniers épisodes que le déséquilibre s'inverse avec l'intrigue Russo qui est purement et simplement balayé dans la facilité, parce que soudainement les scénaristes ont du se rappeler qu'ils n'avançaient pas d'un pouce avec l'autre.
Je ne peux même pas dire que les intrigues en valent la peine. Le cas Billy Russo est un beau pétard mouillé. Je ne reviendrais pas trop sur son maquillage ridicule car effectivement adopter une approche plus psychologique de son traumatisme est effectivement intéressante (au début du moins), le problème c'est qu'il n'engendre ni répulsion, ni dégoût. Les petites tirades que lancent Madani comme quoi Castle a voulu le rendre aussi monstrueux physiquement qu'il l'est intérieurement perdent de leurs portée tant le mec reste beau gosse. D'ailleurs, il se fond dans la masse avec une indifférence presque désinvolte de la masse. C'est dire à quel point il est décevant. Pourtant Ben Barnes livre une interprétation solide et très convaincante surtout quant il dépeint la vulnérabilité et la détresse du personnage qui cherche à reconstruire son identité (c'est une bonne idée de base, mais en faire 13 épisodes uniquement sur ça et à la limite du supportable, quand on sait que ce qui plaisait aux spectateurs, c'était son côté sûr de lui, manipulateur, charismatique. Et ici, les scénaristes ont tout balayer d'un revers de la main pour en faire un petit chef de gang minable bipolaire qui passe son temps à pleurer. Quel déception... vraiment...) malheureusement il est desservit, premièrement par une romance aussi ridicule qu'invraisemblable, deuxièmement par un manque flagrant d'originalité : Son petit gang d'anciens soldats déçu par la société c'est vraiment du réchauffé des mercenaires d'Anvil et Lewis en saison 1.
Le pire reste cependant l'intrigue d'Amy et du catho qui transpire le manque d'originalité par tous les pores. Le baroudeur qui protège et devient la figure parentale de substitution d'une gamine en fuite et qui descent les poursuivant à la chaine échelon après échelon c'est déjà vu mille fois et il n'y a pas la moindre créativité de la part des scénaristes pour sortir un tant soit peu des sentiers battus. D'autant que Castle n'a pas besoin d'être humanisé par l'intermédiaire d'une fille de substitution, il l'était déjà de par sa perte, sa relation avec Karen, Curtis, Billy, Micro et sa famille. Certains proclamaient que Micro ralentissait la saison 1, mais que dire d'Amy ? Le personnage est certes attachant mais sans aucune profondeur. Il n'y a aucune facette à explorer chez elle, aucun mystère, aucun réel développement même la construction de sa relation avec Castle est hasardeuse. Et le soi disant complot bordel,
tout un bordel pour une banale histoire de photo, j'ai soupiré chaque fois que les parents intégristes se pointaient.
Caca sur le gâteau. L'ancien activiste d'extrême droite "touché par la grâce de Dieu". Le mec est inintéressant au possible, se perd dans de longues tirades mélodramatiques à l'instar d'un François Hollande, et se ballade presque en touriste d'un épisode à l'autre. Et lui rajouter un épisode sur 3, une scène d'une minute avec sa femme et ses gosses pour tenter d'humaniser le personnage est pathétique.
Le type s'en sort comme ça simplement parce que Castle s'identifie à ses tourments de père alors que cet ancien néo-nazi a passé la saison à tuer à tout va.
C'est tout simplement grotesque, c'est bien le même Punisher qui osait donner la leçon à Daredevil ? J'ai explosé de rire
quand la gamine lui a sortit son petit sermon "tu ne tueras point ! Tu as le choix !
D'ailleurs ça aurait été le bon moment pour le confronter à nouveau à un Daredevil qui a réaffirmait ses convictions en saison 3 mais non, les scénaristes préfèrent faire revenir Karen, qui ne sert ici à rien mise à part nous faire une redite de leur relation lors de la saison 2 de Daredevil. La saison 2 de Daredevil abordait la dualité entre la vision de Matt et Frank, la saison 1 du Punisher abordait un Frank Castle qui retrouvait peu à peu son humanité, et osait s'ouvrir au monde, un débat sur le port d'arme, une dénonciation du sort des vétérans. Ici ça frôle le néant. C'est une bonne idée de se demander comment Castle peut continuer sans guerre, sans vengeance, sans tuer alors qu'on voit très bien tout au long de la série qu'il en a besoin à tel point qu'il cherche désespérément une raison de sortir son pistolet. Le problème c'est qu'à aucun moment le gars ne se remet réellement en question ou se déconstruit pour se reconstruire. Il n'a aucun réel interlocuteur en face de lui puisque tous finissent par l'élever au rang de mal nécessaire malgré le carnage qu'il peut déclencher.
Le moment où il pense avoir tué les femmes aurait été intéressant si les scénaristes avaient été assez couillus pour aller jusqu'au bout, mais non, il le dédouane aussitôt... Ca aurait pourtant une réelle remise en cause du personnage de constater qu'en fonçant comme un bourrin il pourrait un jour finir par faire des erreurs et flinguer quelqu'un qui ne le méritait pas. Mais non, les scénaristes n'ont pas voulu explorer d'autres pistes que cette facilitée scénaristique de l'extrême.
Madani que dire ? Si ce n'est qu'elle parasite du temps d'écran avec sa fixation sur Russo d'ailleurs c'est improbable qu'elle s'en sorte alors qu'elle n'a pas cessé de violer la loi...
Il reste quelques scènes d'actions correctes à se mettre sous la dent mais sans aucune intensité puisque jamais le Punisher n'est réellement en danger. Le mec fini poignardé, lacéré, frappé avec des objets lourds mais se relève toujours pêtant de santé l'épisode suivant. Comme en témoigne
la scène ou il se fait acculé par les sbires de Russo. Pendant une minute il se fait piétiner, lacére, passé à tabac par des pieds de biches. Et puis paf ! tout d'un coup il se relève et tue tout le monde en 30 secondes sans problème.
J'ai vraiment l'impression d'avoir été pris pour une quiche...
Dommage parce que Jon Bernthal assure toujours dans le rôle, mais c'est bien la seule note positive que j'accorderais à cette saison.
Conclusion: Ni fait ni à faire. La saison n'est qu'une énorme déception et ne constitue qu'un énorme paradoxe par rapport à la saison 1 que j'ai adoré. Si c'est pour nous pondre une bouse pareille autant que la série s'arrête maintenant.