La série était attendue au tournant, tant l'univers sombre et violent du Punisher, les questions morales et de société, tout ce qui ronge les États-Unis de l'intérieur sont le cœur et l'âme tourmentée de cet univers, qui collait tant à la dure et glauque réalité, que cela ne pouvait que donner un grand moment de Télévision.
On repassera pour le grand moment de TV.
Si l'équipe technique de Daredevil a rempilé et cela se retrouve dans l'ambiance visuelle, les décors décrépis, l'aura de fin de monde qui colle bien à ce justicier qui côtoie la mort et la donne tant de fois.
On repassera sur la mise en scène. Si dans les scènes d'action violente, la mise en scène assure, dans le reste des séquences, elle est totalement à l'ouest.
Entre les intrigues avec l'inspecteur Madani qui nous replonge en plein FBI : portés disparus (2002) voir New York District (1990), les passages familiaux de Libermann sont filmés comme un feuilleton soap façon Madame est servie (1984).
La série devient ahurissante de médiocrité, ce qui nous fait décrocher de l'histoire, des personnages et de tout l'univers.
Le point noir revient au scénario, une histoire simpliste, sans la moindre profondeur ou véritable réflexion psychologique, enchaînant les pseudo-rebondissements, les twists dignes d'un épisode feuilleton à la Dallas (1978). Tout téléspectateur avertit saura quand une scène commence immédiatement comment elle se finit.
C'est pauvre, sans imagination, sans ambition, réalisé mollement. Et par moment, une véritable insulte à l'intelligence du public.
Et pourtant les thématiques fortes ne manquaient pas : l'autocritique du cinéma et de la télévision sur la glorification des armes à feu et de la violence, le débat du droit sur les armes à feu et les tueries de masse, l'évocation du terrorisme intérieur, le traumatisme des vétérans de l'armée et l'absence de réelle prise en charge par le gouvernement américain.
Tout dans les comics pouvait donner matière pour livrer une série profonde, miroir éclairant de notre époque et des ravages de la violence aux USA, qui pourrait raconter une histoire sombre et amorale, sans tomber dans le manichéisme, tout en étant jouissive et prenante. Mais non.
La montagne accouche d'une souris. Netflix continue sur sa lancée à flinguer les adaptations de comics après avoir voulu leur donner leur lettres de noblesse.