De (très) mauvaise humeur, on pourrait reprocher au cinéaste de trop s'attarder sur les personnages secondaires qui viennent par moments un peu trop complexifier la situation. Mais c'est de cette façon qu'il rend plus vibrante l'histoire d'amour entre Yoko et Tomokawa.
Le thriller le plus tendu et le plus intelligent de l'année (note 2002 : 2001) est donc un film allemand (...). Mais le film n'a rien d'un sous-produit, ou d'une oeuvrette simili-américaine, comme les Allemands en fabriquent souvent.
Pour cela, et aussi parce que c'est un film très touchant, avec des comédiens épatants, Ma Vraie vie à Rouen mérite qu'on se laisse embarquer derrière la caméra du jeune Etienne, un réalisateur inédit et définitivement attachant !
Triste nouvelle : The safety of objects, dernier exercice du genre signée par Rose Troche, déjà responsable des Chambres et Couloirs, se révèle être en fait un mélo hypocrite qui emprunte malhonnêtement la forme du film choral pour empiler des banalités sur tout et principalement rien.
Si ce film d'horreur est largement au-dessus de la moyenne et qu'on vous en parle avec un tel enthousiasme, c'est certainement parce qu'il est très substantiel et pourvu d'une implacable maîtrise formelle.
Même relative, la déception est tout de même là puisque, pour mettre en scène un film de science-fiction, Soderbergh semble éviter l'action et préférer les débordements lacrymaux au sacrifice de la logique.
En bref, L'amour sans préavis est un bon moment de divertissement même si les innovations du genre de la comédie américaine ne sont pas légion et les références au couple Katharine Hepburn / Cary Grant un peu trop surlignées en rouge clignotant...
Outre des répliques savoureuses (les métaphores paternelles, tout un poème), le film tire sa force comique grâce à des scènes d'escroqueries, où souvent les victimes tendent le bâton pour se faire battre, qui atteignent des sommets de fantaisie. Un côté ludique renforcé par le clinquant des Sixties.
Coincé entre une vraie fausse bio filmée de la vie du rappeur blanc, et une entreprise générique sur la nature du rap, 8 Mile apparaît comme un film paradoxalement sobre et neutre : sans discours conséquent sur la musique qui l'anime, sans culte de la réussite. Au final, une simple chronique urbaine sur une jeunesse de banlieue.
Parce qu'en dépit des quelques gags cités plus haut et d'un hommage délirant aux différents genres cinématographiques américains (la fin rappelle quelques motifs du western, des Hells'angels en bas résille préfigurent Easy Rider et le film de motards, le père momifié évoque le genre fantastique), on finit quand même par trouver le temps long.
The Magdalene sisters, de facture assez classique dans sa mise en scène mais qui ne cède jamais à la facilité ni à l'académisme - pas d'apitoiement, de mélo mais une observation, un filmage toujours précis, rigoureux et sensible des lieux, faits et comportements - marque au plus profond car il nous tend un monstrueux miroir et nous rappelle combien fragiles et précieux sont la Liberté humaine et son combat, surtout quand celui-ci se décline au féminin.
Juste se demander ce que le verbe "réaliser" veut encore signifier. Il reste cette histoire finalement, toujours aussi efficace et originale, qui rehausse le genre du fantastique et le débarrasse de ses figures épuisées. Alors, oeuvre de copiste, ou oeuvre de faussaire, on sera sensible soit à ses quelques qualités, soit à sa malhonnêteté.
Aussi structurellement que visuellement, Intacto témoigne d'une richesse artistique réelle. Primé à quatre reprises lors de la cérémonie des Goya 2001 - l'équivalent des oscars en Espagne - Intacto n'a pas fini de dérouter, tant son charme mystérieux, tout au long du film, parvient à rester... intact !
Yamina Bachir filme la femme algérienne, belle, valeureuse, faisant front, et réalise un film brillant et courageux, un " hymne à la paix, à la tolérance, et au courage de tous les ‘anonymes' ".
Au delà donc de la connaissance précieuse qu'il nous apporte sur l'époque, " Gangs of New-York ", faisant couler beaucoup d'hémoglobine, pleuvoir les coups les plus rudes, alignant blessures, tripes et cadavres, finit, même si le sujet le justifie, par assommer quelque peu...
Il se place dans un entre-deux déconcertant, déjà au niveau du style, de l'esthétique donc, comme s'il ne savait choisir entre fidélité à la réalité, reconstitution historique et narration plus intime, bouleversante, voire même poétique... comme s'il n'osait pas le fond et la forme du propos (...). Mais l'essentiel n'est pas perdu puisque "Un Monde presque paisible" nous donne l'envie malgré tout, de revenir au livre initial de Robert Bober qui l'a inspiré.