On sent parfois le théâtre (adaptation d’une pièce de Michel Marc Bouchard, le film reste un huis clos que l’arrivée d’un nouveau personnage aère) mais la virtuosité d’un réalisateur défait de ses tics, opère.
Leconte filme au plus près les tourments et les émois de ses personnages, restitue le tumulte sous la retenue, le poids du temps et celui de l’émotion, et réussit, sous une fausse apparence classique, à rendre une folle contemporanéité à un sentiment qu’on pouvait penser démodé.
Dommage que ce périple de 6000kilomètres au cœur d’écosystèmes rares et d’espèces menacées d’Afrique soit gâché par les commentaires idiots et souvent inutiles des deux experts menant l’expédition.
Porté par l'esprit de camaraderie des acteurs (complices à la ville), le film réussit ses gags les plus cruciaux (la fête foraine, la poursuite en voiture), de même qu'il entretient tout du long une sorte de candeur salvatrice qui permet au délire bon enfant de l'emporter in extremis sur le marketing.
Bouleversante et double histoire de transmission, mais aussi formidable plongée dans les mutations du monde agricole, son premier long métrage à la réalisation est un bijou (...).
Le dispositif, simple et malin, fait le charme et la drôlerie de ce documentaire qui va et vient d’un couple aspirant à l’autre cherchant, davantage que la vérité de l’instant, la douce folie tapie dans l’ordinaire.
Derrière son austérité en trompe l’œil et un goût pour le faux anecdotique, le cinéaste déploie, au contraire de son héros, une force narrative et une conviction formelle qui finissent par passionner.
L'âpreté du film, qui n'élude rien de leurs conditions de vie moyenâgeuses, évite toute dérive misérabiliste par une sensibilité suraiguisée : les carences affectives ou matérielles dont pâtissent les petites filles ne ligaturent jamais leur immaturité que la caméra saisit tout du long avec une grâce rassurante.
Sous couvert de road-movie sur les bords de Loire, Jean Denizot s’attache donc surtout à décrire une métamorphose. Il le fait avec un vrai goût du cinéma américain qui cite Mark Twain, n’est pas loin de transformer un fleuve bien français en Mississippi, et une déroute nocturne devant les flics au bord de l’eau en "nuit des chassés".
Ici, il n’y a rien, que des boulons, des rouages et du contreplaqué. "Divergente" est au cinéma d’exploitation ce que le la musique d’ascenseur est au classique.
Turturro a juste oublié le principal : l’esprit. Chaque trait d’humour, ici, pèse une tonne. Et la fable, qui se veut légère et fantaisiste, est juste artificielle et ringarde.
Il y a un huis clos shakespearien et cauchemardesque au sein de l’arche, où Noé (Russell Crowe) vire intégriste ; et une fin d’illuminé. Le spectacle, étouffe-chrétien, ne manque pas de bravoure.
Au-delà de la permanence des thèmes chers au réalisateur - la vie, l'amour, la mort, les hommes, les femmes et les enfants - et des mouvements de caméra qu'il affectionne, c'est le duo Hallyday-Mitchell qui intéresse Lelouch. Il fonctionne.
Peuplant son film de zones d'ombres, elle réussit à la fois à décrire un quotidien âpre et à faire sans mièvrerie la chronique sensible d'une différence qui sort en plein débat sur le genre.