Les comédiens sont extras, la mise en scène pétille, il passe dans le dernier Anne Le Ny un charme particulier -entre gravité, légèreté et saine insolence.
La diversité des angles (un soupçon d'étrangeté surréaliste vient même accidenter la ligne scénaristique) est soutenue par une mise en scène nullement austère en dépit de plans fixes à la puissante beauté narrative.
Le résultat est si abouti que ce "Conte..." atteint sans forcer le niveau de pureté des plus beaux joyaux du maître - entre le noir mat du "Tombeau des lucioles" et l'enivrante espièglerie de "Mes voisins les Yamada".
Inspirée par la mère des réalisateurs, cette satire, qui brasse trois langues (hébreu, français, arabe), est une ode au jeu, au verbe, à la conviction. Et, pour ses deux auteurs, une sacrée prise de position.
Captation épurée de l'autarcie d'une communauté, portrait caméra à l'épaule d'une jeune fille dissidente, peinture sensible d'une lutte intérieure, "Le Coeur battant" s'arrime aux faits et gestes de son héroïne (...).
La mise en scène de Nick Cassavetes, qui compte parmi les tâcherons les moins attachants de Hollywood, navigue toujours entre l'insipide et le lourdingue (...).
Film expérimental et revendiqué comme tel, "Résistance naturelle" vante avec lyrisme la modestie d'une aventure artistique résolument anticonformiste qui, aux valeurs financières, préfère celle du micromarché.
Amir Manor fait le magnifique portrait d'une vieillesse désabusée mais nullement résignée, servi par un scénario jamais frontal, à la mélancolie délicate et toujours à l'exacte distance empathique de son sujet.
Il doit encore faire ses preuves côté documentaire car le résultat final manque de rigueur, décousant le fil bâtisseur de son propos à force de mélanger les entrées et de multiplier les digressions.
Marco Simon Puccioni traite d'une histoire vraie qu'il aurait pu inscrire dans une veine politique à la Francesco Rosi. Il choisit le portrait de femme et un montage inutilement chahuté en lieu et place de la chronologie des faits.
Le film assume ses naïvetés, et Dieu sait qu'il y en a, mais il affiche aussi une volonté de lyrisme emportée par Ferrat, la baignade d'une naïade dénudée aux allures de Vénus, une admirable scène de tempête.
En résulte un film plus fantasque et bouleversant qu’il n’en a l’air, à la fois relâché et dur, plein de mélancolie, de noirceur et d’ironie affectueuse. Du grand Clint.
Tendre, mélancolique et diablement attachant, ce feel-good movie révèle un vrai visage de cinéma - Lola Bessis (aussi coréalisatrice avec son compagnon Ruben Amar) – et dit bien le hiatus entre le désir, infantile et beau, de laisser l’art et l’humain guider sa vie, et la réalité d’une société en quête de performance et d’efficacité.
Cela se veut moderne et plein d’autodérision ; c’est un navet sans-nom. Un "Cœur des hommes" pour ménagères de moins de 50 ans, mis en scène comme une pub Narta, qui aligne plus de clichés et de mauvais goût qu’un test socio-cul dans Cosmopolitan.
Chez Gia, la fin de l'innocence plane comme une menace sourde. Les jeunes acteurs, enfants de la balle (Emma Roberts, nièce de Julia, et Jack Kilmer, fils de Val) ou pas, sont aussi prometteurs que le film.
Abrupte, la mise en scène n'adoucit rien de cette histoire vraie dont l'issue tragique, à la force symbolique si intense, demeure toujours inexpliquée.
Cocasse et émouvant, flirtant parfois avec une gravité qu'on ne connaissait pas au réalisateur, "La Ritournelle" zigzague entre les genres. Jamais là où on l'attend. Délicieusement singulier.