Terre agraire florissante (“grenier de l’Allemagne”) à l’histoire mouvementée et aux limites fluctuantes, la Prusse-Orientale fut partagée entre l’URSS et la Pologne après la capitulation allemande de 1945. Sa capitale Königsberg, la ville de Kant, dévastée et dépeuplée, devint alors Kaliningrad. À travers les témoignages des habitants de cette région qui, exclave russe depuis la dislocation de l’URSS, vivote séparée de la Russie et coincée entre la Pologne, la Lituanie et la mer Baltique, Volker Koepp esquisse le portrait d’une population composite : Polonais, Lituaniens, Russes, Ukrainiens, Allemands, mais aussi Kazakhs et Arméniens, tous victimes de migrations forcées et déracinements douloureux, cohabitant sur ce territoire dont l’avenir semble à nouveau incertain.