Le moins que l'on puisse dire, c'est que Cher ne mâche pas ses mots ! Lors d'une interview avec le média The Times of London, la chanteuse et comédienne de 78 ans a copieusement égratigné le réalisateur Peter Bogdanovich.
L'artiste avait collaboré avec le cinéaste en 1985 sur le film Mask. Sa performance lui avait valu le prix d'interprétation féminine lors du Festival de Cannes cette année-là. Elle y incarne Rusty Dennis, la mère de Rocky, joué par Eric Stoltz.
Le jeune homme de 15 ans souffre d'une malformation osseuse très rare, si bien que son visage, difforme et disproportionné, suscite la surprise, le dégoût, et les moqueries de ses camarades. Pour sortir de ce quotidien difficile, Rocky s'occupe d'un groupe d'aveugles, les seuls personnes avec qui il se sent à l'aise. C'est là qu'il rencontre Diana, une jeune fille dont il tombe amoureux.
Le réalisateur de Mask prend cher
Cher ne garde pas un très bon souvenir de sa collaboration avec le metteur en scène Peter Bogdanovich, décédé en 2022 à l'âge de 82 ans. "Il n'y a que deux réalisateurs que je n'aime pas : Peter Bogdanovich et le gars des Muppets [Frank Oz, avec qui elle a travaillé sur Mermaids en 1990]", affirme la comédienne.
"En fait, j'ai fait virer le gars des Muppets. J'ai dit, soit vous partez, soit je pars, ce qui est dommage parce que c'est un très bon réalisateur, mais il avait quelque contre contre moi. Il avait dit : Au moins, ma femme m'aime", poursuit Cher.
Selon cette dernière Peter Bogdanovich était "misogyne" et "prétentieux". "C'était un connard. Il n'était pas gentil avec les filles dans le film et il était tellement arrogant. Je l'ai vraiment, vraiment détesté", assène l'actrice.
C'était un connard. Il n'était pas gentil avec les filles dans le film et il était tellement arrogant. Je l'ai vraiment détesté.
Elle évoque ensuite un clash avec le cinéaste au sujet d'une discussion autour d'une séquence : "Il arrive et me demande : 'Cher, où penses-tu que nous devrions filmer cette scène ?' Et je lui réponds : 'La cuisine fonctionne plutôt bien, pourquoi ne pas la faire là ?' Le lendemain matin, il arrive sur le plateau, mange un sandwich aux œufs et commence à hurler qu'il ne va pas me laisser réaliser ce film, que je ne suis personne et qu'il peut me virer à tout moment. Oh oui, c'était un porc", affirme Cher avec véhémence.
L'artiste se défend ensuite d'avoir voulu prendre l'ascendant sur le metteur en scène pendant le tournage de Mask. "Il est très facile de travailler avec moi. Je ne suis pas arbitraire dans ce que je dis ; il est juste de faire ce que le réalisateur souhaite, jusqu'à ce que vous ayez besoin de faire entendre votre voix. J'ai travaillé avec Bob Altman, Mike Nichols, Norman Jewison... De très grands réalisateurs que je respecte. Je sais quand il faut écouter", explique-t-elle.
Une relation électrique
De son côté, Peter Bogdanovich avait également évoqué sa relation conflictuelle avec Cher au micro de Vulture en 2019. "Elle ne faisait confiance à personne, en particulier aux hommes. Elle n'aime pas les hommes. C'est pourquoi elle s'appelle Cher : Elle a laissé tomber le nom de son père. C'est Sarkisian. Elle ne sait pas jouer. Elle a gagné le prix d'interprétation à Cannes parce que je l'ai très bien filmée. Et elle ne peut pas soutenir une scène", avait-il confié.
Elle a gagné le prix d'interprétation à Cannes parce que je l'ai très bien filmée. Et elle ne peut pas soutenir une scène.
"Elle ne pouvait pas faire ce que Tatum O'Neal avait fait dans Paper Moon. Elle commençait dans la bonne direction, mais elle s'égarait très vite, d'une manière ou d'une autre. J'ai donc fait beaucoup de gros plans d'elle, car elle est très douée pour les gros plans. Ses yeux ont toute la tristesse du monde", avait-il conclu.
Après son prix d'interprétation en 1985 pour le rôle de Rusty dans Mask, Cher a remporté l'Oscar de la Meilleure actrice en 1988 pour sa performance dans Eclair de Lune de Norman Jewison. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2018 dans la comédie musicale Mamma Mia Here We Go Again.