Alcina, après Orlando et Ariodante, est le troisième opéra de Haendel inspiré d’Orlando furioso de l’Arioste. Dans ce qui est un de ses plus beaux opéras, Haendel réussit à se plier aux impératifs de l’opera seria tout en révélant la diversité, l’évolution et la fragilité des différents personnages. De la magicienne amoureuse qui transforme les hommes en bêtes, en arbres ou en rochers, Haendel fait une femme blessée, humaine et pathétique.
Conçue au départ pour le théâtre baroque de Drottningholm, la mise en scène de Pierre Audi s’appuie sur un décor fondé sur les effets de perspective, avec des éléments coulissants sur des panneaux peints. Il en résulte un excellent théâtre musical moderne dans une forme historisante, plus proche de Marivaux que de l’Arioste.