A peine sorti de prison, Charles, criminel expérimenté, décide de monter un nouveau coup. Un casse dans un casino à Cannes, avec à la clé un gros pactole. Mais son complice habituel n'a plus la force de braquer. Charles doit donc se tourner vers son ancien compagnon de cellule, un jeune loup nommé Francis...
Après un début mélancolique où notre protagoniste découvre sa banlieue défigurée par les constructions modernes pendant son emprisonnement, le film démarre doucement. Puis montera crescendo jusqu'au dernier acte, de plus en plus tendu !
Evidemment, si vous y cherchez le rythme d'un film policier moderne, vous serez déçus. Néanmoins, "Mélodie en sous-sol" reste un film de casse bien découpé et très efficace. Avec pas mal de bonnes idées : je soupçonne d'ailleurs Steven Soderbergh de s'en être inspiré pour sa version de "Ocean's Eleven" (la relation entre le jeunot et l'expérimenté, la cage d'ascenseur, le casino...).
Henri Verneuil maîtrise son récit de bout en bout. Qu'il s'agisse de la caractérisation des personnages, du développement de l'intrigue, ou de l'exécution du casse. Le tout dans un noir & blanc qui sied à merveille au récit. Il existe apparemment une version colorisée, je n'ose imaginer le désastre...
Si je devais pinailler, je pointerai du doigt quelques longueurs, notamment dans les séduction du jeune Francis. Mais cela est compensé par un dernier acte assez haletant... et par les répliques de Michel Audiard, souvent savoureuses.
Il est par ailleurs très appréciable d'y voir de nombreuses têtes connues du cinéma français. En premier lieu, le duo Gabin / Delon qui fonctionne très bien. Les deux acteurs devinrent d'ailleurs amis à la ville. Si le rôle d'Alain Delon en jeune insolent parait une évidence aujourd'hui, l'acteur avait du à l'époque s'imposer pour jouer avec Jean Gabin. Il parviendra à négocier de tourner sans cachet (!), mais en récupérant les droits de diffusion du film en URSS et au Japon (!!). Et Delon parviendra à en tirer un bon prix, en diffusant le film au pays du soleil levant !
A côté, on y voit beaucoup de deuxièmes ou troisièmes couteaux bien connus, dont certains auront une belle carrière. Notamment Jean Carmet dans un court rôle de barman.
Un beau film de casse.