Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Kurosawa
583 abonnés
1 509 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 10 novembre 2015
Une histoire d'amour et une affaire policière, un couple brisé et uni, un Belmondo tantôt à contre-emploi tantôt dans son registre, "La Sirène du Mississipi" ne cesse ainsi de créer d'étranges dissonances et de les assembler dans une disharmonie qui comporte même des ruptures de rythme flagrantes et une narration très vite malmenée. En effet, après le retournement de situation qui clôt la partie à La Réunion, le film s'emballe et visite alors une série de lieux, une obligation vue la situation dans laquelle se trouve les deux personnages principaux. Outre ces péripéties, ce qui est au centre du film est bien l'histoire d'amour entre Louis Mahé (Belmondo) et Julie/Marion (Deneuve), une relation difficile, d'abord parce que l'on ne sait jamais si la femme est sincère, et à ce propos Deneuve est formidable dans un jeu à la fois très démonstratif et mystérieux, et aussi parce qu'on ignore sans cesse quelle est la vraie puissance des sentiments qu'ils éprouvent l'un envers l'autre. Truffaut aura réalisé un magnifique film sur l'amour parce qu'il aura réussi à mettre en scène ce sentiment aussi bien par les regards ou la gestuelle que par la parole (le "je" et le "vous") : un moment de sensualité et de vérité où chaque image semble être une urgence.
À l'époque où il n'était pas encore Bebel, Jean-Paul Belmondo, tourna donc sous la caméra de Truffaut. De cette unique collaboration, ressort un flim plus que moyen, à l'histoire peu emballante et aux scènes souvent longues... Aux vues des possibilités, un beau gâchis.
13 726 abonnés
12 426 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 18 avril 2021
L'amour fou (pas celui de Rivette) selon François Truffaut dans un film dèdiè à Jean Renoir! D'un roman de William Irish, on n'y suit les mèsaventures d'un français qui fait appel à une agence matrimoniale pour rencontrer l'âme soeur! Et qui se retrouve victime d'usurpatrice ayant pris la place de celle qui allait rencontrer! Une usurpatrice qui disparaît, en dèrobant tout son argent, juste après l'avoir èpousè et dont il tombe èperdument amoureux! Dans un emploi inhabituel, Jean-Paul Belmondo joue ici les victimes consentantes, voir complice, face à Catherine Deneuve! Et en racontant, dans une atmosphère hitchcockienne, l'histoire de ce couple rèuni prècisèment par tout ce qui devrait les sèparer! Truffaut parle de son sujet de prèdilection : L'amour, l'amour fou, l'amour inattendu, l'amour passionnel, l'amour incontrôlable! En dèpit de son casting imposant, "La sirène du Mississippi" a connu à sa sortie un accueil rèservè! Pourtant cet insuccès relatif, filmè dans les magnifiques paysages de l'île de la Rèunion, a permis au film de Truffaut de traverser les èpoques puisqu'il a même eu l'honneur d'un remake en 2001 : le très mèdiocre "Original Sin" avec Antonio Banderas et Angelina Jolie...
Toujours entre moderne et classique, François Truffaut offre un magnifique film pour son couple de comédiens et réalise un polar qui plonge dans les sentiments contradictoires de l'amour.
Basé sur un roman de William Irish, François Truffaut signe un film envoûtant, histoire d'amour condamnée de deux êtres à la dérive. Le scénario est brillant, tout en nuances et offre une psychologie des personnages très complexe. Jean-Paul Belmondo est touchant dans le rôle de l'amoureux éperdu, prêt à accepter la souffrance et la mort du moment qu'il a l'amour de Catherine Deneuve, magnifique dans ce rôle de femme complexe, elle aussi amoureuse et pourtant éprise de liberté. Ce couple est la grande force de ce film qui suit leur fuite, Deneuve a beau mentir et tenter de fuir, Belmondo sera toujours aussi fou d'elle. Truffaut les filme admirablement bien et si regarder la belle Marion est une joie et une souffrance, voir ce film est une joie, un très beau moment de cinéma.
C’est en fait une véritable sirène romanesque dont il s’agit ici, tant le récit multiplie les revirements, passant sans vergogne du mélodrame au polar, puis à la comédie, au film d’aventure et enfin au conte ! Ouf. Ce récit, tout en ligne brisé, l’un des plus surprenants de son auteur (il mêle noirceur extrême et douceur romanesque), se consume évidemment au brasier de l’amour fou, sauvage et destructeur (on peut voir l’histoire comme celle de la déchéance d’un homme aliéné à son désir), mais il est sauvé in extremis par la croyance folle en cette chose étrange : l’accord mystérieux entre deux êtres. Une forme de transcendance qui sauve miraculeusement le couple déchu. Malgré ses faiblesses (des maladresses dans les dialogues, un Belmondo pas toujours crédible en dépressif transi d'amour…), « La Sirène du Missippi » est un modèle de liberté cinématographique : Truffaut s’affranchit ici de tous les genres et de toutes les morales. Il est temps de réhabiliter ce film, certes inégal, mais traversé par une incroyable énergie vitale et par un radicalisme romanesque qui fait feux de tout bois.
La partie thriller comporte de fort moments anxiogènes, mais ce qui intéresse principalement Truffaut, c'est l'histoire d'amour fou, sur l'air de je t'aime moi non plus, assez bien menée malgré quelques bavardages. Belmondo est excellent, et si Deneuve éclaire le film de sa beauté, son jeu semble parfois un peu hésitant (mais c'est peut-être le rôle qui veut ça). Certaines questions resteront sans réponse (pourquoi Belmondo ne veut-il pas aller à Paris ?). On peut aussi regretter la fin qui n'en est pas une puisqu'elle ne règle rien (peut-être un hommage à Hitchcock, la fin de Soupçons ? ce n'est d'ailleurs pas la seule référence à ce film). Une légère impression d'inachevé, mais un film agréable à regarder.. spoiler: Et puis j'aime bien le strip-tease de Deneuve au bord de la route.
Oeuvre un peu bâtarde dans la filmographie de François Truffaut,"La Sirène du Mississippi",suspense sentimental élaboré,ne parvient pas à trouver la bonne distance entre étalage de clichés et véritable souffle romanesque.Cela étant,on ne que louer son audace formelle.On constate que Truffaut maîtrise nettement mieux sa seconde partie(les amants en fuite)que sa première(l'ambiance pesante sur l'île de la Réunion).Ce qui l'intéresse,ce sont les tourments du couple,formé de façon insolite,sa passion amoureuse,son caractère fuyant,sa destinée fragile.Le propriétaire réservé et riche tombant follement amoureuse d'une usurpatrice à la beauté ensorcelante.En victime consentante,et dans un contre-emploi absolu,Jean-Paul Belmondo trouve quoi qu'on en dise un de ses rôles les plus aboutis,où sa tristesse dissimulée derrière sa jovialité ne fait que ressortir.A ses côtés,Catherine Deneuve est en terrain connu,en blonde diaphane,mystérieuse et semblant insensible.Truffaut a voulu rendre hommage à Hitchcock,son maître à penser.Son influence ressort maladroitement à travers des fondus enchaînés et autres symboles.Les repères sont perturbés,mais le voyage en veut quand même la peine.
Une adaptation moyenne du roman de irish , le couple deneuve/belmondo ne pouvant totalement sauver les meubles. Pas le meilleur truffaut , ni le pire d'ailleurs...
Basé sur l'excellent roman de William Irish Truffaut réalise avec La Sirène du Mississipi un film oscillant entre mélo et suspense mais ne parvenant à aucun instant à restituer la noirceur du roman. Le début à la Réunion et les 30 dernières minutes sont sans doute les moments les plus réussis de La Sirène du Mississipi mais durant tout le film la mise en scène reste trop calme. Quant aux personnages si les acteurs sont irréprochables par contre ils sont peu attachants car Belmondo semble plus céder à Deneuve par faiblesse que par amour.
Il y aurait presque deux films en un ici. L'un, sirupeux et ennuyeux, qui dépeint une romance dans laquelle il est difficile de s'impliquer ; l'autre, efficace et très prenant, jouant la carte d'une intrigue mystérieuse à rebondissements.
Film sur l’amour fou, irréfléchi, il déçoit pour un Truffaut. Bien sûr il y a deux immenses acteurs et on retrouve la patte légendaire du réalisateur. Peut-être était-ce un training pour lui (il m’a paru voir dans certains passages une ébauche du « Dernier métro ») mais tout cela reste lent, peu convaincant, sans grande épaisseur — malgré la formidable présence de Belmondo et Deneuve —. Bref un tantinet ennuyeux et raté !
Un Truffaut pénible, où s'enchaînent les retournements de situation improbables et les effets kitsch. Deneuve et Belmondo s'en sortent néanmoins plutôt bien, et parviennent à donner chair à quelques jolis dialogues sur l'amour.
Truffaut donne à Belmondo un rôle à contre-emploi dans lequel l'acteur est éblouissant. Deneuve est à la hauteur de son partenaire et Truffaut est à son niveau habituel. Un classique.
Le titre très ironique de ce film cache une histoire sombre. La descente aux enfers, dérangeante parce que consentie, sinon voulue, du personnage principal incarné par le convaincant Belmondo. Sa rencontre avec une inconnue qui se fait passer pour celle qu'il devait épouser va en effet changer le cours de sa vie. Les deux "amants" n'auront de cesse de se pourchasser, de fuir ensemble, franchissant à chaque fois un pallier vers une fin forcément tragique. Catherine Deneuve m'a fait forte impression en femme trouble, au passé sulfureux, attirée par des criminels prêts à tout lui pardonner, bref en manipulatrice perverse à souhait. Belmondo est également épatant. Truffaut a refusé les artifices : la mise en scène, jamais pompeuse, est sobre et très efficace. Revers de la médaille, il manque parfois du rythme, du tonus à ce film qui aime prendre son temps. Une réussite en tout cas.