Encore un peu moins réussi que la deuxième partie, ce troisième acte de ce qui se conclut bel et bien en une tragédie reste une digne conclusion, encore plus fournie en pathos que le second film, mais très inégale au niveau scénaristique. Pourtant, quelques pépites narratives, quelques moments de grâce, viennent ponctuer le film, resurgissant le plus souvent quand Coppola appuie sur la carte émotion. Et pour cause, loin du simple film de gangsters (simple parce qu'il se limitait presque exclusivement à cet attribut, pas parce qu'il manquait de complexité, bien sûr) qu'était la première partie et à un moindre degré la seconde (qui avait déjà amorcé cette transition vers le drame), cette dernière odyssée criminelle aux côtés des Corleone est un douloureux épilogue, celui de la vie d'un homme face à des erreurs passées et présentes qui ne cesseront de l'assaillir. Mais Coppola, en même temps qu'il dessine avec talent le bris de la vague sur les rochers, peint également grâce au personnage de Vincent "Andy Garcia" Mancini, la formation de celle qui prendra sa suite. Ce renouvellement perpétuelle des graines mafieuses est d'ailleurs appuyé par le choix de l'action - le Vatican et ses intrigues séculaires. Le réalisateur clôt donc la boucle avec aisance, et sa réalisation toujours sobre mais aidée par son talent à dénicher de multiples idées de mise en scène sans compliquer inutilement son cadrage et ses choix techniques. Mais dans l'ensemble, l'expérience s'avère, à l'image du deuxième volet, décevante - au risque de ma faire sévèrement lyncher. Ramené à un format plus court et peut-être préférable, Le Parrain, 3ème partie n'évite pas, une nouvelle fois, une certaine inégalité dans ses choix d'écriture que ne connaissait pas un volet inaugural énorme de bout en bout. Bref, à nouveau légèrement déçu. Mais voilà, j'attendais tellement de cette saga cultissime, que même si je m'avoue désappointé, le bilan établi à tête reposée est tout à fait positif, et impossible de ne pas la reconnaître comme une oeuvre marquante, Histoire des mafias du XXème siècle, de leur évolution, et bien sûr inoubliable odyssée des Godfathers Corleone. Sans doute l'oeuvre la plus culte de cette fin de siècle.