Trois hommes et un couffin est un classique de la comédie française des années 80. Et sans doute le film le plus connu de Coline Serreau. Ça reste une petite production, amusante, mais sans plus.
Pour tout dire, Trois hommes et un couffin repose beaucoup sur le fait qu’il aborde une thématique peu vu dans la comédie, et permet du coup de servir des gags originaux autour du bébé ! Il y a des passages réellement drôles comme ceux de la pharmacie, et on s’amuse de voir nos malheureux héros dans des situations que beaucoup d’entre nous ont vécues, et dans lesquelles on saura parfois se reconnaitre. Amusant, Trois hommes et un couffin tend cependant, après un bon départ, à s’enliser un peu dans sa partie centrale. Moins de comique pur, une petite intrigue qui manque de relief, cette partie est le ventre mou du métrage (tout en restant honorable), et elle débouche heureusement sur une partie finale plus percutante. Bref, c’est sans prétention, pas toujours abouti, mais Serreau s’empare avec générosité de son sujet, et en tire une comédie populaire distrayante.
Le casting est pour une bonne part dans l’intérêt du métrage. En effet, Serreau vire tout de même beaucoup vers le style théâtral, et son histoire comme je l’ai dit tant parfois à baisser de régime, et là les acteurs parviennent à maintenir l’intérêt. Entre un André Dussollier et un Michel Boujenah convaincants, même s’ils ne sont pas au top de leur forme ici, Roland Giraud est excellent. Il mène vraiment la danse dans ce trio, et sa composition est aussi drôle que réaliste. Autour du trio, des seconds rôles qui ont fier allure. Une Dominique Lavanant très drôle, une Philippine Leroy-Beaulieu très agréable et mignonne, et, vraiment dans les rôles très secondaires, je retiens aussi Annick Alane. Elle campe la pharmacienne, et n’est pas pour rien dans le fait que les scènes la concernant sont les plus fendardes !
Niveau mise en scène, comme je l’ai dit Serreau livre un travail très théâtral tout de même. C’est un peu plat, sans grande ambition, mais en revanche les décors sont esthétiques, et la photographie est parfois bien recherchée. Il y a certaines séquences dans l’appartement où l’on sent un réel travail visuel, avec des couleurs tantôt chaudes tantôt froides et une luminosité qui ne doit pas au hasard. La bande son est sympa, mais pour ma part ce n’est pas un élément très positif du film.
En conclusion, Trois hommes et un couffin est une comédie distrayante, dans la moyenne haute des comédies françaises du temps, mais qui n’a rien d’un classique, malgré son succès. Un succès qui, encore aujourd’hui d’ailleurs, doit tenir en grande partie au bagout des interprètes, et au sujet du film, qui, mettant en avant un nouveau-né, parvient à faire rire avec des situations quotidiennes de beaucoup de gens ! 3