Hitcher, thriller d'épouvante/horreur, est le film dont je vais vous faire la critique aujourd'hui. Mais à la base, Hitcher, c'est un long-métrage éponyme datant de 1986, avec Rutger Hauer dans le rôle titre, celui de John Ryder, personnage ici interprété par un Sean Bean au sommet de son art. Vous l'aurez ainsi compris, l'oeuvre dont je vais vous parler est le remake d'un vieux film d'horreur, qui était dans le fond inspiré du "Duel" de Steven Spielberg. Je n'ai pas encore vu l'original, donc je ne pourrai comparer ces deux versions, et c'est pourquoi je vais plutôt me pencher sur le film en lui même. Tout d'abord, pour commencer convenablement ma critique, ce qui surprend et fais plaisir, c'est principalement le suspens. Il est tellement bien ménagé et si bien traité qu'il prend aux tripes et conduit le métrage à un rythme haletant. Surement est-ce dut aux plans de caméra tous bien choisis et placés, aux jumpscares efficaces ( que personnellement je n'apprécie guère : je ne supporte pas ces effets sonores ), aux acteurs crédibles et engagés, au scénario malin et au réalisme du tout. Car oui, ce n'est pas un banal film d'horreur qui surfe sur les clichés du genre. Hitcher les détourne, les contourne habilement et surprend plus d'une fois, et ce dans le bon sens. Et même si sa durée est plutôt courte ( 1h10 à 1h15 de film sans le générique ), il n'en est pas moins haletant et palpitant. Bluffant plus d'une fois, c'est un véritable bain de fraicheur que de voir un thriller d'épouvante ( car oui, il y en a qui ne le sont pas ) aussi plaisant et qui ne tombe pas dans le sadisme ou la malsainité. Alors oui, la scène avec les camions en marquera plus d'un, mais ce n'est pas pour autant que le réalisateur semble l'avoir choisie pour que son film soit plus violent d'une séquence. Elle a du sens, et sert à nous faire un peu plus cerner le personnage interprété par un Sean Bean impeccable. Pour ce qui est de la fin, par contre, elle divise les passions. Certains la trouvent lourde, pas du tout dans la finesse, moins bonne que tout le reste du métrage. Personnellement, elle me plait bien. En plus d'être très efficace, elle montre l'évolution de l'héroïne campée par Sofia Bush, qui ne se contente plus d'être une étudiante normale ou banale. Elle prend les choses en main, et sans trop vous en dire, c'est peut être l'une des scènes les plus spectaculaires du film, et peut être la plus impressionnante. D'ailleurs, à présent que j'y pense, l'écriture m'a donné l'impression que John Ryder est plus le héros que Jim Halsey, ici interprété par Zachary Knighton, et dans l'original porté à l'écran par Thomas Howell. Ce qui m'a fait me poser une question plutôt importante, mais qui demeure finalement sans réponse : Pourquoi John Ryder ( Sean Bean ) fait-il tout ça? Alors, il est vrai que la folie meurtrière est plus terrifiante lorsqu'elle n'est pas expliquée, ou même lorsqu'elle n'est pas rationalisée, comme dans "Le silence des agneaux", par exemple, où Anthony Hopkins interprétait le mythique Hannibal Lecter. Sauf que voyez-vous, Lecter n'était pas aussi important que Ryder ici, et sa présence était tellement démesurée et imposante qu'il était encore plus utile de ne justifier ces crimes que parce qu'il était fou. J'ai ma petite hypothèse, mais je ne saurai dire si c'est la bonne : Veut-il tuer son copain, et elle par la même occasion, parce qu'il aie l'héroïne? Je sais bien qu'on pourrait aisément contrer cette idée, mais c'est la plus logique qui soit en rapport avec l'histoire. Bref, pour vous le résumer en quelques mots, voilà un excellent thriller qui change de ceux que l'on voit de nos jours, et qui surprend, en plus de tenir en haleine jusqu'à la dernière seconde, de part son ambiance et son acteur principal, Sean Bean, terrifiant psychopathe, excellent interprète, qui n'est pas sans rappeler le Norman Bates de "Psychose", long-métrage cultissime d'Alfred Hitchcock, auquel sont faites quelques allusions et références, notamment à son "Les oiseaux"