Une véritable leçon de jeu, un rôle aussi complexe que démonstratif qui aura valut à Marion Cotillard son premier Oscar, le premier et toujours unique des années 2000 à nos jours, plus aucune actrice tricolore n'aura réussie l'exploit ultime tant la dure vérité est là, pour être reconnu à la Mecque du cinéma, il faut sortir ses tripes pour incarner, être posséder par l'âme même du personnage que l'on va incarner.
Un biopic comme très rarement ou l'entière vie d'une artiste y aura été revue. Enfance, adolescence et pleine vie d'adulte jusqu'aux dernières secondes, chaque étape dirigées et jouée avec justesse pour mieux saisir ce que fut la vie d'Edith Piaf, la Môme Piaf ou simplement, la première plus grande artiste musicale française ayant "inaugurer" les voyages internationaux pour s'y faire un nom. Visuellement stupéfiant, radicalement transformée en son unique sosie, Cotillard épate de sa voix métamorphosée, d'une gesticule hors normes dans chaque scène, banale comme musicale pour nous faire voyager.
Des décors des années 30 à 60 aux costumes rappelant "La Rafle", l'évolution d'une société qui était aussi vulgaire que violente avec les accusés et méprisants les pauvres tel que là été Piaf dès son enfance tumultueuse jusqu'à conclure sur les plus grandes scènes. Le casting global royal, convainquant et percutant à chaque instant montrant un quotidien parfois hard et parfois d'une joie totale, Sylvie Testud, Pascal Greggory, Gérard Depardieu ou encore Jean-Paul Rouve, chacun incarnant avec talent une longue étape de sa vie.
Une femme aux prises d'hommes parfois violents qui, dans leur soif ininterrompue de richesse et pouvoir, se servaient librement et sans remord, du talent naturel de la jeune femme quitte à la menacer ouvertement. Un récit parfois longuet, ce n'est pas à cacher mais bizarrement, et c'est là rareté personnelle, quand on voit une actrice jouée avec une perfection jusqu'aux détails infinis, on en oublie les longueurs qui au contraire, nous invite à la suivre dans sa vie.
Quant à la scène finale, son hymne à la vie, inattendu de découvrir qu'il fut son ultime titre, le dernier venu donc, bien trop tard alors qu'il s'agit encore et pour toujours, de son plus grand succès.
Un succès lui ayant permis de partir sereinement malgré une profonde blessure personnelle dont le jeu aura été à son maximum mais qui aura sût conclure une vie, une carrière hors normes.
Cotillard incarna la môme, la môme remporta le Graal, un Graal restera à jamais celui de 2 femmes ayant marquer l'histoire, sans que jamais, elles ne regrettent rien, non, jamais rien.