Albert Dupontel tient le rôle d'un SDF. Le hasard le conduit à endosser un uniforme de policier et à jouer, de façon aussi ingénue que maladroite, les justiciers de la rue, notamment auprès d'une bande de clochards (les Deschiens) érigée en Cour des miracles.
A l'instar de ses premiers films, Dupontel imagine une comédie sombre aux portes d'une irréalité qu'il entretient par une réalisation "trash", bourrée d'effets visuels qui donnent au film son mouvement, son énergie, et participent de son extravagance. Dupontel met en scène une succession de situations insolites, décalées, grotesques, mais, en définitive, il n'est jamais aussi amusant que dans la simplicité, la modestie de scènes où son personnage, Roland, s'égare et s'emmêle dans son rôle improvisé de pseudo policier. Le scénario, petit à petit, semble s'enliser, suivant un fil conducteur trop faible. Surtout, avec ses personnages dérangés et glauques, hargneux et gueulards, le film produit parfois un sentiment désagréable, une certaine noirceur et une brutalité qui dérangent. Ce n'est pas forcément un défaut diront les admirateurs du style Dupontel.