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Le cinéphile
707 abonnés
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3,5
Publiée le 26 juin 2020
Une œuvre encore parfois timide et maladroite d'Albert Dupontel. Il n'empêche qu'il se dégage une véritable identité de ce film personnel et inventif. Comme souvent Dupontel frappe juste.
Enfermés dehors est une comédie complètement barge, à l'image des autres comédies d'Albert Dupontel. L'humour est assez ineffable, entre le burlesque et l'absurde. L'intrigue est vachement originale (où Dupontel a-t-il pu avoir une telle idée) : témoin du suicide d'un policier, un SDF s'empare de l'uniforme et se décide de faire respecter la loi, ou du moins sa loi (particulièrement sans queue ni tête). Ça va dans tous les sens ; parfois c'est un peu déconcertant (et le film devient par moment plus fou que drôle) ; mais globalement, c'est plutôt bon Les acteurs sont très bons, Dupontel en tête (parfaitement à l'aise dans ce registre comique). Nicolas Marié est toujours juste dans son interprétation. Claude Perron et Yolande Moreau sont aussi folles que le film. Dupontel a vraiment une patte unique, un OVNI du cinéma français. C'est très space et il faut se plonger à fond dans le film ou sinon on passe complètement à côté. Après un Bernie qui m'avait laissé un sentiment mitigé, celui-ci m'a davantage convaincu. J'ai ri de bon cœur, que dire de plus.
Albert Dupontel, acteur et réalisateur occupe une place très à part dans le cinéma comique français actuel rongé par une course éperdue au conformisme et à la volonté de plaire au plus grand nombre au sein d'une société de plus en plus fragmentée. Albert Dupontel lui n'a cure de ses préoccupations. Cinéphile plus qu'averti, l'ancien comique de stand-up ne s'exprime le plus souvent qu'à travers son art nourri de tout ce que ses yeux très mobiles ont vu sur et hors écran. Fort de ses convictions et de ses références qui vont de Buster Keaton aux Monty Python en passant par Tex Avery, Jerry Lewis ou Benny Hill, Dupontel ne respecte rien seulement guidé par son envie irrépressible de mettre sa ravageuse force comique au service du combat non-dit qui est le sien : dénoncer le sort qui est fait dans notre démocratie aux plus faibles et aux sans-grade. "Enfermés dehors" son troisième long métrage petit cousin de "Bernie" (1996) porte fièrement son magnifique titre en forme d'oxymore. En effet c'est bien "enfermée dehors " au sens propre comme au sens figuré qu'une bonne partie de la population doit passer sa triste vie. Roland (Albert Dupontel), un sans-abri qui récupère l'uniforme d'un flic qui vient de se suicider, le revêt pour aller manger à la cantine du commissariat principal de sa sinistre banlieue. Il découvre alors le pouvoir qui se rattache à cette panoplie. Il va l'utiliser pour tenter maladroitement de remettre un peu de justice autour de lui. Roland, sorte de Robin des bois qui s'ignore va permettre à Dupontel dans un style proche du cartoon à la Tex Avery, de tirer sur tout ce qui bouge mais surtout de mettre au grand jour le sort indigne qui est réservé à ceux qui sont à jamais "enfermés dehors". Secondé par une équipe de fidèles qui ne le quittera plus tels Nicolas Marié, Hélène Vincent, Philippe Uchan, Bouli Lanners, Yves Pignot ou Bruno Lochet, le comique le plus détonnant de notre cinéma anémié, rejoint le temps d'un clin d'œil par Terry Gilliam et Terry Jones, délivre à cent à l'heure un manifeste burlesque aux accents chaplinesques qui vaut tous les discours. Chapeau bas !
Albert Dupontel c’est comme Julia Roberts : je suis fan même si c’est une daube et encore, la daube j’aime bien ! « Enfermés dehors » est une énième preuve que l’on peut sourire, voire rire, avec des sujets de société sérieux qui, malheureusement, perdurent tant ils sont d’actualité. Albert Dupontel n’a rien inventé, nous sommes bien d’accord, Charles Chaplin bien avant lui avait l’art de sourire des sujets graves. Il y avait un plus : avec Chaplin, d’une séquence à l’autre, on rit on pleure. Albert Dupontel relève plus de Tex Avery. C’est du cinéma BD ou du cinéma dessin animé. D’aucuns pensent qu’il en fait trop. Je vis pleinement les scènes. Les séquences sont pareilles à du dessin animé, partant de ce principe, il ne peut pas en faire trop car par nature, le dessin animé est dans l’exagération. « Enfermés dehors » c’est du dessin animé en chair et en os. Et comme dans les dessins animés, spoiler: on peut asséner un sacré coup de parpaing sur le crâne sans mourir ; tomber sans la moindre égratignure ; se retrouver sous une armoire sans être blessé et deviner être aplati ; on peut être projeté par deux fois dans un magasin d’alimentation et dont une fois vêtu en policier et finir par disparaître vêtu en pompier ; sauver une enfant et une mamie agrippée par les dents alors qu’elle est suspendue dans le vide ! Albert Dupontel n’en fait pas trop. Ce qui passe pour un dessin animé doit passer chez Albert Dupontel. Et selon moi, ça passe très bien. Et que dire du titre « Enfermés dehors » ? Un oxymore ! Un hommage à tous ces invisibles enfermés dehors ! C’est ce que nous dit Dupontel : dehors n’est pas synonyme de liberté mais d’enfermement. Oui, toutes les portes de la société leur sont fermées. J’assume : Albert Dupontel, c'est de la comédie française Haute de Gamme !
Une véritable pépite que cette BD filmée à toute vitesse, enchaînant gags et répliques hilarantes. Tout en dénonçant une misère sociale encore d’actualité, Dupontel, apporte une touche d’émotion dans ce monde imaginaire tout simplement prenant. Coloré, au montage rapide, aux décors futuristes et pittoresques, Enfermés Dehors est une œuvre très personnelle, qui nous présente de multiples personnage tous aussi amusants les uns que les autres. Un très bon film.
Albert Dupontel incarne un SDF qui met la main sur un uniforme de police. Réalisant que cette situation lui confère rapidement des avantages, il va se mettre à défendre la veuve et l'orphelin. "Enfermés Dehors" part d'une idée séduisante, qui aurait pu donner une comédie de situation amusante. Au lieu de cela, Dupontel choisit de livrer une farce burlesque : un parti pris qui a le mérite de trancher par rapport au cinéma français traditionnel et à ses comédies formatées. Toutefois le ton choisi, se voulant épileptique et baroque dans son rythme et ses cadrages (grands angles et contre-plongées exagérées...), est difficile à supporter. Les acteurs se lancent dans un cabotinage frénétique, tandis que le scénario ne semble pas avancer. Reste quelques scènes amusantes, et un aspect social grinçant (tacle sur la police inefficace, situation des SDF).
Avec Enfermés Dehors, Albert Dupontel revient à la réalisation pour son troisième film, sept ans après sa dernière réalisation et il faut le dire que tout ce temps ne lui à pas servi pour en faire un grand film bien au contraire. L'histoire sur le papier donne pourtant envie et les premières minutes laissent présager un grand bordel plutôt prometteur mais le soufflet retombe très vite. J'aime son côté barré mais la c'est vraiment trop percher, ça part dans tous les sens et ça devient vite fatigant. On assiste à un délire sous acide ou tout est trop exagéré. Les personnages sont nombreux mais manquent de profondeur même si les acteurs qui les incarnes sont bons. Mais c'est un gros foutoir qui m'a épuisé et dès la moitié du film j'avais envie que ça finisse et plus les minutes passaient et plus je décrochais même si deux, trois moments sont plutôt sympas et font sourire. La réalisation est moins bonne que dans les précédents films de Dupontel, c'est très speed et moins rechercher et la b.o. ne m'a pas plu même si elle va bien avec le délire ambiant. La fin pour sa part est plutôt réussi même si je l'attendais plus pour enfin voir le générique que pour connaitre le fin mot de l'histoire. Enfermés Dehors partait d'une bonne idée mais au final s'avère décevant, je n'ai pas adhéré à ce grand n'importe quoi et je ne conseil pas ce film.
Après « 9 mois ferme », il s'agit de là de mon deuxième Dupontel. Et pour l'instant, j'adhère assez bien à son style si singulier. « Enfermés dehors » : autant dire les choses noires sur blanc, c'est sans doute l'une des comédies les plus explosives que j'ai eu l'occasion de voir. Parce que là, ça va à mille à l'heure, on n'a pas le temps de s'ennuyer malgré un trou d'air en milieu de film à peu près. Dupontel, lui-même complètement survolté est fidèle à ce qu'il sait faire et nous propose beaucoup de gags semblant sortir tout droit de cartoons. Les nombreuses gamelles qu'il prend ou la scène avec Claude Perron balançant tout plein de trucs sur la façade de la maison de sa belle-doche sont des exemples des plus éloquents. On reprochera alors à Dupontel de manquer parfois d'inspiration et de céder à la facilité en usant de gags répétitifs. Ce n'est sans doute pas ce que le cinéaste a fait de mieux, mais ça reste ô combien supérieur à toutes ces comédies françaises qui se veulent déjantées et qui sont juste chiantes comme la pluie. Et en plus, les acteurs prennent un pied d'enfer.
Le cinéma comique français n’est généralement pas un cinéma très visuel. Il existe heureusement quelques exceptions à cela : Albert Dupontel en est une ! Enfermés dehors, son troisième long métrage en tant que réalisateur, est donc un film délirant au rythme frénétique. C'est un enchaînement de gags verbaux et surtout visuels qui en font une sorte de version live de Tex Avery (les personnages subissent un nombre d’accidents hallucinants mais arrivent constamment à se relever en un seul morceau et quasiment sans aucune séquelle) mais dans une version assez trash. Ce rythme est renforcé par une musique très rock composée par Ramon Pipin et 3 des membres de The Hyènes : Vincent Bosler, Denis Barthe et Jean-Paul Roy (ses deux derniers ayant également appartenu à Noir Désir, groupe dont plusieurs morceaux sont utilisés dans le film). Le tout est renforcé par un casting génial mélangeant des visages appartenant déjà à l’univers de Dupontel (Claude Perron dont le nom apparaît une fois encore bizarrement devant celui de l’acteur-réalisateur, Nicolas Marié ou Roland Bertin), des anciens membres de la grande époque de Canal (Yolande Moreau, Bruno Lochet, Philippe Duquesne, Jackie Berroyer et Gustave de Kervern) et, dans des petits rôles, les deux anciens Monty Python que sont Terry Jones (de retour dans un film du cinéaste après Le Créateur) et Terry Gilliamspoiler: (interprétant un faux bébé) . En outre, en plus de l’aspect délirant du film, Albert Dupontel apporte un peu de fond à l’ensemble en critiquant la société capitaliste et la pauvretéspoiler: (le mot FIN final est tout de même orthographié FAIM) qu’elle engendre en laissant malgré tout une légère pointe d’espoir à l’ensemblespoiler: puisque Armand Duval-Riché qui pourtant ne pensait qu’à l’argent finit en se mettant du côté des clochards et des exclus . Cet ensemble de qualités font qu’Enfermés dehors est une comédie sans temps mort, hilarante, dingue et qui plus est possédant un visuel très fort très originale dans le paysage cinématographique français et même international. Albert Dupontel est véritablement un grand nom du cinéma français.