Après le très gros flop du premier volet, Paul W.S Anderson refile le sale boulot à Alexander Witt, photographe plutôt doué dans son métier - il a entre autres travaillé avec Ridley Scott dans Gladiator -, mais qui a intérêt à vite oublier la réalisation, tout comme Anderson. En effet, ce deuxième film parvient à accomplir un très grand exploit : faire un film encore plus nul que le premier. Honteux d’un bout à l’autre et à peine sauvé par le délire d’une Milla Jovovich visiblement sous coke, ce second Resident Evil nous fait comprendre que la saga est complètement foutue. N’ayant visiblement rien compris aux reproches adressés à son film, le scénario de Paul W.S Anderson pour Resident Evil : Apocalypse cumule les clins d’œils vulgaires aux jeux vidéo pour faire pleurer un geek de joie pour qui la simple apparition de Jill Valentine suffirait à justifier l’existence de cette bouse. Tout est con et laid, dépourvu de crédibilité et de sens. C’est assez triste à voir quand dès les premières secondes on nous sert un résumé ringard du précédent épisode en mode épileptique, qu’on introduit des héros historiques de la saga, Jill Valentine et Carlos Oliveira, pour immédiatement les réduire au statut de sidekicks inutiles, simplement pour laisser la place à Alice qui bénéficie de l’interprétation toute en névroses psychotropes d’une Milla Jovovich déchaînée en action queen de pacotille. Dès son arrivée à moto dans l’église, traversant un vitrail pour buter des lickers, les dés sont jetés, et ce après une introduction plutôt réussie dans la lignée des films d’infectés. Les personnages évoluent de façon incroyablement linéaire, totalement dépourvu d'enjeux dramatiques ou de tempo. Anderson est décidément mauvais sur tous les points. En plus d'orchestrer une narration aussi pauvre autour d’une chasse basique, il aboutit sur cette fameuse séquence d’un grotesque sans nom mettant en scène Alice et Nemesis dans un duel. Non seulement la présence de Nemesis, monstre en carton et immobile visible dans deux séquences et dont le dernier mouvement ressemble à une bonne blague, ne représente aucune menace concrète, mais en plus son affrontement avec Alice tourne vite au ridicule. Ridicule tout comme le film en entier : vulgaire et moche, sans aucun intérêt, mais participe à l’effort de guerre : détruire une franchise mort-née dont le succès reste un des plus grands mystères de la création. Héroïsme au rabais, mise en scène à la ramasse, acteurs mauvais en roue libre et rythme catastrophique, Resident Evil 2 est bel et bien une apocalypse, un véritable chaos de conneries. Il aurait fallu qu'ils s'arrêtent là.